Le copihue,
né des larmes des survivants
qui, depuis les versants andins,
découvraient dans la plaine,
comme autant de gerbes de blé
sur le champ, après la moisson,
les corps de leurs compagnons
éventrés par les conquérants,
la fleur de sang *
palpite
dans l'obscurité des sous-bois,
et dans l'ombre de ma mémoire
qui n'a rien oublié,
quand l'abeille charpentière,
la perce de son dard puissant
pour atteindre le nectar
dans sa prison écarlate,
* Pablo Neruda l'appelle ainsi dans "J'avoue que j'ai vécu", où il rappelle la légende Mapuche des larmes versées par les survivants et qui donnent naissance au copihue.