Je suis coi et joyeux même sans la bière
Et sans vin parmi ceux qui se disent mes frères.
Si la récolte est bonne et le rêve d’hiver
Me suffit pour manger, puis rester en mes fers.
Je me goûte le vin du paradis ensuite
Jusqu’au dernier moment que la raison m’en quitte
Où je bois en secret comme un vrai musulman
Assis près de ses mets et par terre en son rang.
En dépit de mon sol de prison terrestre,
Le méprit de mon âme est enfin le grand maistre.
Je chante de la voix de corbeau libéré,
Et les anges surpris par le son à leur gré,
Ils secouent la tête et se taisent en nuages
Et le diable lui-même sursaute aux plages.