Quand j'ai creusé le cuir et le nylon
Au carrefour des orphéons
Quand j'ai brisé l'angle obtus
De l'équerre de chair
Quand j'ai tanné la peau de tambour
Aux chamades cannelles
Quand j'ai strié ton noir luisant
De feu et de sang
Alors est venu le souffle
Celui des oiseaux étangs
Alors s'est donné le monde
Celui de l'outragée qui reprend
Alors j'ai banni le remords des sucs
Celui des viandes blanches au caramel de fiel
Alors j'ai imploré l'outrance faite au ciel
Celui de tes yeux pers, verts
Tu es ce que donne le temps, espérance de l'oblat
Tu es cet océan, infini de montagnes
Tu es ce blanc qui ombre les divans
Tu es ce qui est et m'adviendra
Aux lendemains qui saignent
Pourquoi, arc-bouté d'obscur
Ai je vendu la proie pour l'ombre
Et bradé l'alcool des envols de nuées ?
Ta colère soleil frappe ma poitrine
Tes baisers font l'orgeat des jours perdus
Quand je creuse le cuir et le nylon
Et que se brise notre obstination