4 réponses à ce sujet

[M.KISSINE]

Déluge prérévolutionnaire
.
Soldats de pluie jouent du tambour
Sur les écailles de mon soir.
J’ai peur que finisse le jour
Dans un torrent guidant, miroir,
 .
Mon rêve jusqu’à l’amnésie.
Tout passe par le flux mouvant
Dont la lune sait la magie
Blanche ou noire des sentiments.
 .
L’armée du ciel marche sans trêve
Au-dessus des fourmis collées
Sur le sucre candi des sèves
Dans la roseraie dévastée.
 .
Si je ne voyais plus l’étoile,
Où pourrais-je ailleurs m’exiler ?
L’araignée guette sur sa toile
Une imprudence à dévorer.
.
Souvenirs de la Miotte – ISBN 9780244405649
13 juillet MMXII

[patricia moles]

Contente de te lire, Mady , après ce long silence... ta poésie est toujours aussi bien ficelée , même si ces souvenirs sont un peu nostalgiques...
Amicalement,
Patricia.

[Jped]

À partir d'un lieu réel ou/et mythique, la rêverie nous emporte vers,d'autres lieux, des contrées indéfinissables, dans la grande liberté de l'imagination. Mais toujours sous une menace ( l'araignée ). Le charme opère.

Mention spéciale pour la 3ème strophe.

[M.KISSINE]

Merci à vous tous, heureuse de vous retrouver ; je vous dois une explication. Ce texte a dix ans. J'entends encore la pluie terrible qui me rinçait la tête alors que je sortais à peine de clinique (la clinique de la Miotte, à Belfort) après avoir conclu séparation d'avec ma thyroïde, d'un commun désaccord ; par le choix de la date de l'intervention, j'avais symboliquement décidé que je prenais enfin la Bastille, après des années de "galère".
Étrange, ce souvenir aujourd'hui ouvre d'autres portes.
Pour ça aussi la poésie est une merveille...

[Thomas McElwain]

Une joie dès le premier vers.