Les insectes se sont retirés discrètement
Mais nous avions nos écrans à fixer.
Les oiseaux ont cessé de chanter
Mais nous avions nos écouteurs dans les oreilles.
Les fleurs des champs se sont évanouies
Mais c’était trop loin de nos villes.
Dans les pays du Sud on mourait de faim
Mais nous vivions dans le confort.
Les migrants se noyaient en traversant les mers
Mais leurs malheurs ne nous concernaient pas.
On nous nous répétait que la situation était grave
Mais nous avions d’autres chats à fouetter.
Il aurait fallu vivre de façon plus sobre
Mais sans toucher à nos modes de vie.
Des guerres ont fini par éclater partout
Et l’humanité a déserté les terres dévastées.
Parmi les êtres vivants qui lui ont survécu
Pas un seul ne l’a pleurée.