Aller au contenu

Photo

Au tréfonds de la chambre qui donne sur la cour


  • Veuillez vous connecter pour répondre
Aucune réponse à ce sujet

#1 Loup-de-lune

Loup-de-lune

    Tlpsien ++

  • Membre
  • PipPipPip
  • 129 messages
  • Une phrase ::« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »

Posté 24 février 2022 - 04:42

'Que de choses tu n'as pas même vues (...) dans ta chambre où tu vis tant d'heures par jour ! - Regarde l'angle que fait cette arête de meuble avec le plan de la vitre. Il faut le reprendre au quelconque, au visible non-vu, - le sauver, - lui donner ce que tu donnes par imitation, par insuffisance de ta sensibilité, au moindre paysage sublime, coucher de soleil, tempête marine, ou à quelque oeuvre de musée. Ce sont là des regards tout faits. Mais donne à ce pauvre, - à ce coin, à cette heure et chose insipides - et tu seras récompensée au centuple.'

Paul Valéry



'(...) iconographie de l'enfant diaphane, de l'enfant aiguë, de l'enfant nocturne cristallisée là, derrière cette géométrie d'angles et de vitraux . . . . . . . .

À propos de Loup-de-lune par boētiane





Au tréfonds de la chambre qui donne sur la cour




🥀

fleurs d'ambre et fleurs de vermeil
s'entrelacent
sur la vapeur bleue des voilages

dans une telle distance du bouquet
s'enfièvre l'imagier des corolles
s'exalte le calligraphe des étamines

parmi la cité bourdonneuse
un hiatus en manière d'oiseau
a dardé son ramage

éveilleur des parfums d'altitude
il traverse
en vain appel

la si mince aile de rose
tout le demeurant du savon
a mué l'essor
en ce coquillage de verre
que paillette un mica d'arc-en-ciel




🟦

découpé dans l'aisceau
l'acajou d'un bestiaire
où proémine le dragon sentinelle
dont les abiès aplombent l'haleine ignescente
avec une goutte de soleil
que le deuxième brin de sol
ne laisse pas d'instiller

arachnéens
les ajours disséminent
un infime tremblé de cordes de lyre

à travers les heures lentes
avec des sons secrets d'étoile
une à une les notes cycnéennes
se départent des corolles

qui vont par-dessus le rose diamantin
s'inclinant vers l'orphée perpétuel




🟥

les plus obsessifs angariants
jusques aux cristallins
les plus luminocides
partis traquer le primicère


elle
linéament du tranquille
et féale de l'effet
contemple sur le textile
le tremblé des faisceaux qui libèrent les sangs

une fluence de nuances
où jamais n'achever
ni dauphin bondissant
ni cheval franchissant

où rouler le myocarde
dénudé de sa cadence pallide
immolant à la rubellite
tout aval de galet


le rapide ravit une ombre de saphir
puisque l'étoile s'en prévalut
qu'insensiblement élève
de feuillet en feuillet
la confidence manuscrite


et la toile neigée
qui s'épanche enfaîtage

adret prolongé d'arabesques
noires s'intersectionnant
pour les basculages symétriques
des cardiophanies bées

ses angles après un spasmé d'efflorescence
s'éthérisent
aux fins de quadravalancher la confluence




🟨

Elle était à l'automne écroulée sur les roses
ses grands yeux rougeoyants comme deux meurtrissures
une tribu pétilleuse d'absinthe et de feuilles foulées
rapprochait par degré des rires et des criées

Dans le dédale du malaise ses pas seraient enclos
plus la moindre parole ne passerait ses lèvres
et le dernier geste mendieur d'objets aimés mimait
la palette et les pinceaux pour qu'ils soient dans la chambre

Les irruptions s'espacent, les platitudes se clairsèment
et midi saoul de silence les carreaux neigent et neigent
s'allument du ravissement blanc, se communiquent aux draps
au papier de lys qui tient l'abat-jour pour un subjectile

Quand l'alumelle du ponant hémi-disque le soleil, lui reste un dardement de vie
afin de traverser les formes quelques lieues de sang pèlerin
et la borne élit, saillante, l'ultime vigueur
qui s'empare de la mémoire et des mains

Et de peindre d'une seule traite à même la lampe
l'exhaustive foudre des effluves virides
le chemin mélodié qui sinue vers la source
et les papillons d'or nimbant la promeneuse

leur échappée de grâce au profond de la fenêtre réfléchisseuse.
Puis le rose gorgeant le pinceau qui s'abat
achève sur le lit le courtil flamboyant
comme ces étés nets qui médusent le temps




🟫

d'une étincelle de persistance que stellée
fit séditionner la berlue
l'ovoïde de métal
parachève son appointie

insiste fée le geste d'étisie
pour éveiller au transfixement
le discoïdal encellulement qui s'acharnait au café

une divise vapeur
signe une épure de l'âme

néocylindrant la tasse laiteuse
dans l'acmé de l'arôme
son nombre saigne

oiselle au pluriel

nuée de phantasmors et d'azurines
d'orangés et de roseurs
de systolangélites et de noirs
et de bruns que ramesce un risque d'améthyste

sporade reliquaire des dictames thaumaturges






en buées échancrées
en succès innocents des croissants
sélènes pictogrammes du sceptre aoristique
ces tétragones qu'à l'orée de la dyade
va noirconjuguant un aplomb insisté

parodies de lices où des lignes
intermittemment vouivrent

commenceresses claires
et appréciements de bleu pastel
atteignant l'oblique montueuse
elles acheminent leurs veinures avitaillées de sombre
vers les horizontales

aux fins d'encoroller
leur minute de tigelles
parmi l'humide écaillé
poindre s'immole à la nova

de cueillir
jusqu'au bouquet hors la séquence
la main est l'ardeur
de s'en remettre aux guides de vaguant aiguail

déjà linéaments à même la bonde
le remenant des hyalophores

et le jour ira s'épanchant
de l'exuvie qui le paillette et le tigre




🔮

aux lampes thalassiques
la chambre a offert son comble d'indolence

des carènes silhouettent la connaissance
pour aller sombrer au fond des angles

cinéraires les ombres enclosent les axiomes
il naît un geste paisible et sûr
qui en parsème le progrès récifal

le crépi va se dépossédant
et par tant d'arcelets qui saillent
s'esquissent des dauphins

mais le tonique rappelle son rose
son pourpre mural le fétiche

dans les fraîcheurs intermittentes de la lucarne
se diffluent les linéaments
sans que rien jusqu'à bondir 
ne se fût achevé

et l'atrophie d'un océan
crépite sur l'enténèbrement de son inclinaison




🟪

par l'ombre
tenue pour la croix cinématique
qui s'exauce
le parquet
se grime en parts


cette irruption
d'un auguste
l'enluminure des lèvres dessouries
rosissant par degrés
dans le blanchoiement brusque

contre la porte qu'il referme
il va s'adossant
et le traverse en faveur d'une image
l'horizontale de son tremblé brachial

les prunelles
décloses
des pas
s'éperlant


son agenouillement

son oblique
qui s'empare de la caricature languide

le final rire
argentine aurore du tranchant

l'éclat
fait frissonner les orles
des quatre quadrilatères versiformes

à l'un des angles de fugitivité
l'épanchement est près d'écarlater

tandis que déjà la mue du croisillon
sait bâtonner la source de fard grimacière






Soulagé des tumultes un espace enfin
qu'intime la chambre
et dans le turquoise lacuneux
la faïence quadrille des pampres sous l'aiguail
un jaillissement de long bras noir
engouffre une main possible dans le mur
s'empoussiérant le baroque
résigne au fabuleux deux petites poignées

Avec l'os et le sang
que n'accompagne plus qu'un filament d'eau
avec les haillons du souffle et l'ailleurs des yeux à ce point ouverts
parmi les draps comme ce silence de neige
qui déroba l'inflexion chère
elle repose tout bien et tout contrat
résolus en le soulignement du crépuscule

Où la douleur franchit encore se ravive une flamme
le papier du livre en promesse comprend la dernière convoitise
le feu d'autrefois revient danser
son ravissement d'ocres et d'ombres
et le dernier remords habite la bûche de l'effort ladre

Sa légèreté idéale approche les immanences brûlées
elle glisse lente jusqu'à s'agenouiller et du seul secret d'ouvrir
un geste ému distance la dépouille qui s'incline
pour puiser à la cendre l'éploiement de l'âme déliée




🟧

La merveille est effarouchée
comme la durée baliverne

au bout des rayons féaux de la main
le partir de verre
la silencie

et pour surcroître le divis
en l'un des quadrangles
donnent à s'épanouir
les fiançailles du bleu et du vert
d'avant l'oeil et la voix


Le languissant métal
démasqué de ses argents
étrange les contre-lumières

fait fluer
jusqu'à la satrapie des soifs
ses hydries en puissance

et par son coude épiphane
chève luire


Au très aigu de l'aisceau
qui stratifie des épures d'abiès et de bêtes
autour d'un disque veule
l'acajou qui s'évade touche à l'hématétoilée


À cet instant où la concomitance
les ravit
la systole vigilante

départie du collier margarital

roule dans le faisceau de soleil
qui pyramide
à même les incarnats de la base ouatinée




🟩

alors que le quadrilatère de luisance
dirime les disputes qui murent
va désagrégeant ses angles
sur une mince eau bleu diaphane
contre un rivage imitateur
le pétale de paresse ne laisse pas que de folitrépasser


Désormais les dimensions
par le pluriel du bouquet suppléées
imprègnent la robe du partir

à la ville des moments
soustraire une carène
et inventer la mâture

drisser le drap d'anémone

épargné par le pas d'air apte à l'avant
l'aiguail qui empêchait que le joaillier ne disposât ses rangs
guerdonne en apiéçant toute une mer argonautique
avec la quintessence de ses symplégades

inépuisable cueilleur de l'étrave
son geste dérubane les hautes tiges
pour que fleurisse le renoncement
aille s'exhalant la dérive

les corolles translatent la tempête en leurs moires

de delphines épures attestent l'anthologie du calme

le météore affin ose pâlir un septième de son arc

une pensée encor pertuise sa gangue posocardique
et permise pur accueil épanouit le corps

il arrive une nuit de sécession
dont n'est plus obombrée la franchisseuse de satin




🌹

météoriques lampes en semis du plafond
car s'y dévouent les rayons
que vont allouant les voilages

si minces leurs arcs
afin de se joindre et d'évincer le cercle de métal
par le cercle de lumière
montrent l'ahan de fluides tendeurs

las de leurs mille élans
après avoir mimé le feu du filament
ils tombent sur le rose de la rose
asile et consolation
dans sa marcescence éludée
et le gracile outremer de son vase
où boire n'a plus part à l'eau des contingences





Extrait de « Leucémique errance & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二 (printemps 春天). Tous droits réservés.

Fichier(s) joint(s)


Modifié par Loup-de-lune, 21 mars 2022 - 07:10 .