Paul Valéry
' (...) votre approche onirique et décalée, à la marge de ce lieu improbable qu'est l'hôpital...
Vos images, toujours saisissantes, emportent le rêve -plus loin-,
bien plus loin que le figuratif du réel
-pour le coup- inapproprié!!!'
hasia
'Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve.
Il doit y avoir toujours énigme en poésie.
Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clef.'
Stéphane Mallarmé
'Poète frêle de l'aigu
ciseleuse du dire fort
tisserande de mots envahis
Loup-de-lune étarque la langue
exalte le beau
et excise le mauvais sang
merveilleuse passeuse de vie et d'éternité
Aure
Une hématoktophanie qu'escortent deux poèmes affins
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ouverte
la croisée
méconnu
le geste
raturé de rayons
qui l'autorisa
un voilage
embrume la poignée
la provision quadrillée
repaît le vaporeux
les plis convoient
plus quintessentiels que les veines
cloche et pouls
en alternance
jusqu'à la confusion
du battant aortique
un estompement de bestiaire au fusain dubitatif
s'émancipe de l'arbre
des survenues de lumière
espacent la promiscuité d'argent et d'ardoise
quand donc devint caduc
le colifichet des corolles
dont s'effeuillaient les aurores ?
Étoile injonctive
éclatant débord
lave de platine
où migrent les horizons
pour le frai des candeurs
et les vieilles substances et matières
cèdent à leurs ombres qui frissonnent
ondoyantes et diaphanes
⚫
Peindre communique ces carènes varicolores
dont les demi-cercles enracinent des efflorescences de misaine
à-propos du périple qui se guide parmi le chaulage
sur l'étincelle rescapée des figuratrices nocturnes
leurrant en aval de la faïence où les feuilles ont empreint la chance
l'enlacis des céladons suspend le lilas coronaire de la vigie
🟤
D'un carré de poli l'abat-jour intimé chapiteau
belluaires des réfléchissements magmatiques
amphiboles se meuvent les angles
de leurs suppliques pour le losange en vêpre
de leurs soupirs après le quadrige de dards
à l'ingénu pictostellaire les ramène le chevet
🟣
S'immaculant un éparpillage de cirropâquis
se déprend des bêtes sommitales
d'un chiffre cérulé va croissant leur espacement
tous les cerbères de mélanérythrie
ont vassalisé leurs bris à son pas qui pétille
déjà la borne phosphore de l'épitaphe des veules
🔵
Les arcures que beige le dévêtissement
avec leurs mues ombreuses mécitées par l'outrance
amarrent à la cloison le triplement du losange
quand sur le cyanothéâtre qu'épiphanent les rideaux
les envers d'une foudre bourrasquent
pour partir de millifusain la litanie des pictogrammes
🟢
En compromission de thalamèdre le miroir
que la sparterie proclame de ses ajours
déconfits corollaires dans les arcescences du jaillir
la dérose-thé de ses sondes déleurre de la cloison
en gibiers de soupirs il dilacère
en proies buées l'ortolan de l'image
🟡
Aux fins de destiner le sérum du passant
des bris enframboisent le pusillanime gris
vont soupirant après les prémices
d'une cinématique à l'entour de l'étincelle serve
à sa désidéreur le feu rallume ce fanal
que s'éperlant le cristallin répute bûcher
🟠
En ce dessaisir de l'immeuble défeuillaison
les poignées du vitrage se résolvent
transparaître leucosouffle dans les arborescences
ses rapides de copeaux ont converti une armoire entière
et les ombres épannelées des voilages
s'apparient avec la félibrée du rosorange
🔴
Consumée l'impasse du navire irruptif
par le métier de flammer sur le noir mis mat par le cercle
de son irrépressible escape la cire souffle
des lueurs à l'ève rosale des moussaillonnes dialypétales
et la cueillie où surplombent les plus incarnates coupes
déjà tressaille de la partance que lui veut le débord des fruits
▪️ Escorte Deux 🔺
intermittentes incandescences
des oiseaux qui enluminèrent
essor d'étincelle
et sur l'alme horizon
le geste de la semaille de cinabre
pour travestir le moment des cendres
atomes d'ailes
dissoutes vitres
un soir fruit des musardises impeccables
lègue la lumière au rose des pétales
y désencombrer le regard
jusqu'au pollen de cristallin
parmi la parturiente du sombre
les distances iront fabulant
le dernier brandon du clos
atteint aux carreaux épars des architectures émues
dans les safrans dans les soufres si frais
à peine des silhouettes
transgressent les traditions des corps
et tuméfient les lignes ennuyées de leurs croix
une à une les verses du noir
confluent vers la vigilance paille de blé
ravisseuse d'abat-jour
et calme
le souffle
qui luit parmi l'épure d'une chambre
toute ouverture insensée
tout angle désemparé
plane au-dessus de l'abîme du poème
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés