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Une hématoktophanie qu'escortent deux dyades de poèmes affins


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#1 Loup-de-lune

Loup-de-lune

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  • Une phrase ::« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »

Posté 01 mars 2022 - 10:04

'Je dis qu'il faut être voyant, se faire voyant.
Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, et le suprême Savant - Car il arrive à l'inconnu ! Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues !'

Arthur Rimbaud



'Chère Loup-de-lune, lire vos poèmes est chaque fois pour moi une expérience bouleversante, où je me sens à la fois déstabilisée et puissamment charmée . . . . . . . .

Silver



'Le but de la poésie me parut devoir être de produire l'enchantement - c'est-à-dire un état de faux équilibre et de ravissement sans référence au réel.'

Paul Valéry



'je viens de lire plusieurs de vos écrits
je suis séduite par vos mots qui filent et qui défilent
. . . . . . . .
je me laisse immerger, submerger
et je nage à l'envi
sans chercher à savoir où je suis, où je vais, je vous suis
. . . . . . . .

Lady Chateaubriante





Une hématoktophanie qu'escortent deux dyades de poèmes affins





▪ Escorte Une 🔺


embué délai
à la fraîcheur vitrée du couchant
l'orangé le soufre le rose
languide noblesse de l'évanouissement
d'écho en écho
le bleu vaste
vers le sombre
et le tressaut qui s'étoile
et jaillissements
veinures noires
l'arborescence hiémale du fruitier
à en irriguer l'apparaissante nuit
les luminaires
échouent
s'esquivent dans le geste malingre
par lequel s'épanchent les rideaux

ainsi quelques pas
trajectoire de l'aigu
afin que se safrane la lampe
planète du sang brûleur
météore de la déprise
les ailes de l'oiseau fier
qui la domine en l'ornant
se ferment d'ombres

et de paupières
le regard
qui oeillade son dernier ciel





▪ Escorte Deux 🔺


Jason de retour de Leucémie


Première relation :

Aux mâtures d'un périple inverse pavillonnait tout le crêpe

et juvénile un sagittaire ayant empenné l'affliction

j'abjurerais l'atteinte dans le haut safran des arches

tour à tour le silence des pleureuses qu'il évoquât le soliflore

ou la trouée du destin corollait l'indeviné

élisait entre les viviers zoophanes la vitale énigme


Seconde relation :

Saille parmi le bois négatif lyré d'arantèles un dragon

insistant pour l'étagement ondé des flammes abiétines

son inférence comprend toutes les bêtes effusées

dont les cous sont des ajours que clarinolestent des silences

en capricant théâtre sur l'olivine du rideau l'ombre qui module leurs attritions acajou

dénie au centre de leur tmèse bucolique le capillaire d'alumelle qui eût résolu le presque disque en cette étreinte de vêpre et de fruit








Dérênés dans le diaphane galactochrome

vont coulant les palindromes des coquillages

ataraxiques dérobades du décharme d'ouvrir

sous une rafale tigroïde la nostolyse costume l'abysse

or déjà consument le rugir d'obliques fuligines et retrébuche

sur les coffres qu'épave un flibustier en aube le sémantème





🟤


Fissiles carreaux à leur escamoteur propices

et l'impéritie pour lors des veines préhensiles

mais aux confins enfeuillis du flexueux un rameau

étoile de sa fleur le secret d'ouvrir

et derrière la candide poignée qu'effleure le rose

les âcres cueillaisons ont aveuglé dehors





🟣


D'obit en obit l'angle s'est affûté à la sombreur

et va taillant la trouvaille de l'entrebâillure

mais à conquérir ainsi le primicier des couleurs

il ne peut se départir d'une extase d'auguste

ce regard pour quintessence du témoignage

pérenne proie d'une arantèle qui densément pétille





🔵


Foudre de fruits l'irienne divertie s'en flagelle

d'ainsi frapper les orangés s'annulent en faveur de l'aliène faim

trois s'honore du si frais opérande

et déjà ses pointes où bifurque l'alme chrysocale

conglutinent basiorragiques la fuite du reflet

mais pour quelle épiphanie tel inverse de coupes dédiées aux lumières ?





🟢


Ce gracile fût pour compendium d'une galerie

qui eût mené le candidat à l'avivoir pérenne

la surprise du poudrier déclos ministre sa joaillerie

à la paucité de l'onagre et à la minute lavandée de la fiole

calligraphe ou griffeuse de violacer des papillons la brillance

enchérit sur une galopescence dont le bronze s'encorbeille





🟡


Ce filigrane du visage que vont désensorcelant

les lustrales d'une eau qui s'émancipe

sa confusion d'albuginée et de galactique audace

par l'impensable chiquenaude s'évanouit la perle d'hématie

à même le diaphane aliforme du savon

un cheveu délinéamente la veinure des loufoques ophidies





🟠


Preste contempleur du hublot où tressaillait

dans l'éploiement du taffetas immaculé

un entrelacs de dauphinelles et de roses cent-feuilles

toute cueillaison confinée à la couronne

le bouleverseur persuada qu'ils s'évaderaient de la lame

la jeune éponyme de l'atoll  





🔴


Aboli ce transparaître l'émoi des plis roule des serpentes

adolescence des voilages défoliant

sauts comme essors s'éploient

nettes coupes de brassées hémi-moqueuses de la chute

et l'échappée tératophane nimbe ses frondaisons

des palinodies d'un ponant brésiclair





▪ Escorte Trois 🔺


un geste
encore
à la crête du sang

maléficiante affirmation
et s'éteignirent les couleurs tissues
qui mentaient par tant d'oiseaux
évanouisseurs de vitre

avant les vespérales prémices
sur les rayons naïfs en leur délai de charmille
le demeurant de la pluie
suspend un penser de transparence
au rose pâle du pétale

un diamant traverse
astral payeur du dilatoire
de la chute


Cette soif nouvelle
donne au recueillir
une forme d'oeil sans le périssable

céladons et pourpres obombrés
une frondeuse bouquetière
avec un infime de lampe
déploie le papier cristal de la nuit
où se délient et s'éthérisent les corolles





▪ Escorte Quatre 🔺


Amoebées


La voix qui parachève :

azur minutieux
pierre à aiguiser
les angles de la ville

le silence des repères
la poudre des tours
les oiseaux des ailleurs voleurs de cristallins
pour étincelles

le lendemain s'arroge la coupure
le cher dessein s'épanche
c'est l'innocence des diamants roses
qui coagule

et nulle géométrie ne fabule plus
par-delà le sfumato des montagnes


La voix prémicielle :

de la page et des liements en chagrin
délivrés avec tel sporadisme
graphèmes d'or et d'alizarine

bicolore pollen
au-dessus de la lacune prairiale
où s'affine mon voeu d'immémoire

vainement sinue
pour héler en fouet mince
la crueur du signet

des ombres
leur impalpable de serpentes et de lances
le papier brusqué bruissé de bourrasques
épeurent des siècles de vers

s'essore le pluriel natif de l'alphabet

une parcelle sibylline
apprend qu'il n'ira pas au-delà de la nuée muscoïde

de l'effort qui tant cueillit
saille un bouquet de transparences
aux fins d'offrir le fragrant iris de la première lyre





Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés