« que neige la retrouvaille_
je me suis arrêtée là
où le sentier s'arrête sur un mur
haut
de plusieurs tours de secondes et de jours morts
où le secours est infirme
alors que si vaste est la terre
seul le squelette des mots
_et pas d'eau
Une lectrice
... entre vos yeux et ce qui est vu, se déploient les ailes de votre imagination togée de votre savante sensibilité . . . . . . . .
Un lecteur
... de ce que vous ressentez (...) à la gratitude que je vous exprime... quel essentiel voyage pour le poème, et sans avoir quitté la racine signifiant accueil et faveur...
... je me souviens de la pensée d'un philosophe de la Chine (très) ancienne... il parlait des prodigieux voyages que faisait son esprit sans que son corps n'ait besoin de sortir de sa chambre... prodigieux voyages... et vivifiantes rencontres, vous en êtes ici l'heureux témoignage !
... l'alphabet ressemble à un pré tout à la fois humble et immense... les bouquets de poèmes que nous y prenons changent nos poings en corolles ouvertes... nous devenons porte-parfums sans jamais diminuer la source . . . . . . . .
parce qu'à la lueur hématique
on répute le regard magicien
les carreaux partagent
s'intervertissent
recomposent
et parmi les croix qu'ils continuent à dresser
arlequin bouffonnant leurs angles droits
un instant de ballons de couleurs
diverge de la radiale leucémique . . . . . . . .
L'auteure
01/100
le lé des éléphants de moire
s'émeut à de soudains cortèges
clairant ses plis paysagés
la lucarne déguerpie
un losange voyage la lumière
au long du mur balafré
la serrure appesantit sa réflexion
l'angle feint de briser
le nuagiste d'éteindre
mais bouquetière sans cueillaison
elle muse déjà sur le papier peint
rappelé à la corollescence
et son fidèle éclat épousant l'oreiller
un indistinct de feuilles et d'ailes
emporte la jeune sommeilleuse
02/100
elle glissait lentement
à travers la pause des souffles
après que longuement
les faîtes eurent effeuillé
elle n'éprouvait plus
la faim enfantine
des ronces
abandonnant ses émaciements
au parsemis de la chute polychrome
qui allumait les arantèles verrières
un essor comme bris fit ce papillon
des ignescences niellées de poudrin
03/100
Épanchements diaphanes
orangé jaune et blanc du rideau
dans son silencieux incendie
les matins sceptiques
midi qui désaime
et les soirs moroses
04/100
Malice des fétus un minutaure ossuaire s'est esquissé
au bord des ares de consomption
en féale retourneresse se pose sa linoïde feuille
sur grève et voile qu'empoudre le nielleur du réel
mais l'isoangle axiome va glissant
dans les ravines de ses réfléchissements
05/100
J'ai cueilli le théâtre
que le mouvement de mon corps
faisait glisser sur un disque de safran pâle
J'ai confondu ses sommets d'encre
Et parmi les élèvements j'ai historié mon ombre longue
que le ciel écime en étoile du soir
06/100
à même le temps anuméral
le tamaya suspend
sa carpomélancolieuse angélophanie
mais sur tant d'ailes de scellement
l'après-sombre calque ses paupières
afin que paraissent des yeux de péridot
le tout à coup de safran
promeut les angles qui fenêtrent
au nonchaloir du sfumato
et par-delà l'évidence verdie
ingénument l'ombre route les aoûtements
dans un guillochis polymorphe
07/100
tout orchestique
jaillissante de la sardane
une sylphide
fragrante de cinname
à l'entour de mes ambres motile
et sa labiale qui perdure
de ma détresse long délié blandi
08/100
le beige transitoire
de l'hémi-lune
par-dessus la guipure des faîtes
le spadassin n'en finit plus
de distancer le coup
dans l'imminence des étoiles
les métaphores attrites fluent
mélancolieuses
et orantes
les prosodies gouttèlent
l'effus va
se profilant
en clair d'évadé
phanie
jusqu'à l'affinité d'une nova
09/100
Or sur l'angle enchérit déclos un incunable
virescent tout le onzain de ce qui mire Et princière
démurant en regard la traduction pour l'impalpable
au-dessus du minéral trois fois simulacre l'abat-jour
le devancement de ses défailles en une intonation réunit
Aussi par l'onde lue le temps amnésie son minuit
10/100
de cette embellie
l'inespéré
par surcroît
du chat fauve l'inopiné bondir
dans l'arbre de pluie
qui emperle et gorge les carreaux
à ce point étincelé
le remuement
une cristallerie cascade
en manière de bénévolence
et de tous les carats de l'instant éclabousseur
aumône les prunelles mendiantes
11/100
Et d'un soir
s'augmente
l'arcane
aussi du jardin
se prononce
la saillie lumineuse
du rose
dard vrai
dont frissonnent les flancs
de l'ogresque temps
12/100
Goniokinésie de l'automne fluvial
l'angle
infatigable
que refait l'oblique sud
des foisons de feuilles décidues
avec l'horizontale du courant où elles nordissent
13/100
Dans la salle d'eau
la cire ruiniforme
aura enseveli le chandelier
en flamme négative
un papillon point
s'en détache
et volète
jusqu'au safran inégal
qui lingote la lampe
longuement prodigue
de sinuosités
de rebonds
et de serpentements
enfin au clair d'orangé
il se pose en patience de plaie
14/100
Espéreuses d'apoastres après la sinécure du collier
deux perles germinent le cristallomauve de leur désengrènement
circumvaillantes de la mincie qui verre la soucoupe écaillée
sous la flagrance biaise du blanc la cursive déguerpit ses rubriques
alors de la lampe les arcescentes jaillies longues
peuvent brecher tout ce qui plafonnait encore
15/100
L'éclaircie
vole les moroses
et tout à coup
dans l'hymne ruisselé de la ville
sur les barbes lucides
d'une plume perdue
ce pas
gracieux
et complice
à en recomposer l'oiseau
qui préludait au premier ciel
16/100
Le sang scintillé
avec le fusil d'or
on a fait feu
la plaie est une étoile
désormais la constellation du cygne
accuse un grain d'effusion
17/100
Et s'allument les reliures
ce mot de florilège bouturé par l'aurore
les corolles qui depuis peu les effleurent
la nuit les a effeuillées
au pied des rayons sur les arabesques du tapis
empreintes roses d'un voleur de poèmes
18/100
Vin arbalétrier
Sur le lot de la table
abstrait
le minime arc de verre
s'échine à être tendu
par l'ombre
En inerme rubicelle
pâlit
dès le premier milliare
qui l'enchâsse
le carreau radié
19/100
abondamment l'heure
pleut sur la lucarne perplexe
d'une exponentielle fable de mer
le poisson va
espaçant un fauve bois qui le feint
et par-dessous l'oscillation d'imminence
le socle passe l'évident de poussière
dans les entrailles de sa couleur
le verre féal
évince de la satiété
son coupon d'eau
or par l'alternance
qui chérit l'erre nébuleuse des tranquilles
l'embellie imbibe la chambre
et se cristallisent les tissures de nage
cependant que toute la coriacité des tramails
se fond dans le prestige d'un fanal rose
20/100
l'apparu
soudaineté duale
ces rubacelles lycofrages
d'un regard qui
trans
fixe l'orée
nattée de secret
et d'album
d'onirifié
et de réel
21/100
Verts céladon bleus du frêle
blancs enfance des ombres
pour la neige de l'orée virginale et l'arc léger d'un lac
pour la guipure d'un bois et l'éploiement d'un ciel
les paysages dont s'éprit Marianne
fenêtrent le silence
22/100
J'aurai laissé
sur la luxuriance des arabesques
parme et lilas du lit
dans un flammiforme ajour
de l'écharpe
qu'elle a nouée si souvent
autour de sa gorge de cannelle
une photographie de Meilihua
souriant un poème
Osseuse
mon hôtesse et
versatile
est retournée en mon absence du
secret
de son escapade
Ma chambre vespérale me révèle
la table qui folliflambe
d'une girandole en miniature
de disques et d'ovales
orangés et brun roux
fusant de la translucidité
d'un rose marmoréen
Célères
des rayons
sont
javelés
par la nuit
Au coeur d'un tétragone de la bibliothèque
le florilège dont j'époudre les tranches
avec la pulpe focale de mon index
va en dorant ses réfléchissements
23/100
De toute sa languide hoirie
l'azur s'en remet à la taillerie des faîtages
les angles dyspaonnent
déjà la goule plantureuse
désigne ses appétences
l'impact s'est emparé
Ce reniement
lucide départ
parmi le zéphyr céréalier
se sera vaste accomplie la réfection
or pierres et cailloux
à disséminer ainsi la présence opaque
aiguisent la mémoire du bris
24/100
Des coffres roulent leurs monceaux oubliés des mirances
des portulans s'exhalent de l'ingénuité des fouilles
pour se dérouter dans les limbes virides
résolument emportés sur les dos fugaces
les matelots se surprennent à s'insurger contre l'épave
et bondir déjà les rhabille de lune et de météore
25/100
Neiges
cendre d'une candeur
après un feu
qui oisela le corps
ubiquité
de la métamorphose
renonciation
au chemin des fondrières
sous les vaporeuses intermittences
d'une étoile de platine
le deuil
partage ses empreintes
avec les grandes terres blanches
le noir déjà
dans un long jet d'oiseau
a ouaté son itinérance
26/100
Pour fins de vasques se sont perpétrés les angles
persiflé l'almanach jaillissent leurs floralies
et même si la sentence muette corrobore l'entrelacs
les pétales énumèrent la diaphanité des pardons
27/100
à même le miroir
cette patience alifère
lilas lisérant l'ajour phonique
les lèvres désapprennent la tribune
filées par la liqueur des étoiles jumelles
les prunelles décharnent l'appétence
ensuite des mystifiées du rouge
le teint vagabonde
parmi le nébuleux
aux confins des plèvres
l'infime envol
afin que le reflet fût ravi
les planétoïdes de candeur
que le cou n'appellera plus au cercle inane
sinuent à l'entour d'un baume rhodophane
28/100
Dans la fixe houle des voilages lactés
un coquillage pulvérise l'éclat
et le liseré d'un pas égal
y fait inépuisablement balancer son sabot
entre le principe et l'intervalle
entre le clair et la coda
29/100
Au pied des tempos suspendus
dans l'aurifique mélancolieuse d'un flou désir d'horloge
des coquillages se sont frayé
le chemin d'effleurer une coupelle d'agates
où toutes les couleurs des mers
reposent l'une contre l'autre
30/100
puissamment sur ma halte
le vent souffle et
sait les voeux de pertuis
où la traverser
en émotions
il mue les faîtes
et l'érinye se délite
avec la plus fugace
au scintillé de l'alumelle
le sang échéant
allume ses nouveaux vaisseaux
ses nouvelles issues
pour gagner les verts et
riche de ce sentiment de sinople
se coaliser avec les ralentis de leur myocarde adoptif
31/100
Tricot angeliciel
sur le carrellement brasillé du mur
parmi les nuances de rose
qui nuent le papier du fond
il ne sait à laquelle
confier son message
aussi il en fait ce murmure
pour les ailes de cette colombe
recouvrant des forces
au creux de sa main hospitalière
32/100
Venue mueuse au monotone rompeur du parquet fauve
la tissure enlosange des losanges
et clepsémie flagramment magnifique
elle a de tout le pourpre irrigué la théorie
qui troque le drame contre la fantasmenceinte des festons
comme en dais le quadrangle mince épanche sa transparence
33/100
les douze dernières marches
de l'escalier
s'évanouirent
dans le même temps que sonnèrent les douze coups
de midi
et je demeurai suspendue
appartenant par degrés
au poudroiement des horloges
34/100
entre l'huile sacrée et le volume cinéraire
enfin je les ai réunis
les livres que nous avons partagés toi et moi
ô ma vie de nomade légère
mon bagage est devenu idéal
et sur la terre hospitalière
de chambre en chambre toujours je vais
où ton filet de voix réitérée
d'entre les reliures de notre bibliothèque funéraire
me destine le poème de notre perpétualité
35/100
Fioles et flacons
eaux lilas et flavescentes
sur leur assiette de vermeil
une petite cité odore l'imaginaire
au-dessous du reflet des yeux migrateurs
36/100
Mon pas d'errance
enjambe des pierres
qui annellent un feu éteint
au long de l'autre berge
une villa parmi la nuit finissante
trisse le nacarat qui la fenêtre
une évanouissante silhouette lente
se coule d'un quadrangle dans l'autre
à l'instant de son éclipse
un appel au tréfonds de moi murmure
si elle reviendra en mage
se prosterner avec le présent de l'aurore
devant ma patience nouveau-née
D'une bête
c'est la soudaine sombreur
qui s'approche
prodrome de l'épure du silence
avec son pas égal en houppelande
37/100
Ont cédé les platées de la quadrifaïence
pour fins de pasteller des vanesses
les asthénies confluant vers l'alme éploiement
le casier est lacuné par l'érythrogone
ravissent sur une tourelle les sachons
qui forjettent colorieurs la pulvérulence des vols
38/100
lentement
s'ouvre le bordeaux des volets
le rose diaphane des corolles
parsème les alentours
de sa béance feuilletée
la latence est défiée par une pulsion de coffrets
des aigrettes multiplient
l'oblique volante au-dessus de la route
mon voeu de délivrance aussi
s'enhardit à empenner ma péripétie
39/100
le rose et le blanc
ont suspendu leur ruissellement de linge
renversée jusqu'à la trouvaille
une ampoule dégorge dans l'angle
le lavis
enténèbre ses énigmes de cercles et d'arceaux
le verre
qui a étrangé le verre
d'une neige soudaine
abonde
et chaque carreau renonce son inchoation
mais déjà le gris-bleu
a restitué
l'arbrisseau fige ses oiselles
devant l'inexorable éteignement
ce qui safrane à peine les croisures
leur cède sa quiddité de source
une brume faramine
dévore le cyan des divisions
de part et d'autre
d'un corps qui repose
ces épanchements d'ombre
avec ces rus de mauve laine
40/100
En le florilège de ses ruisselis la lucarne
où des pluies miraient le jeûne des vaisseaux se résume
la dolence au nacarat de ses confins
l'épanouit en scrupuleuses corolles
41/100
une feuille
affranchie de la frondaison
danseuse qu'ont passementée
toutes les métaphores aurifères
elle pourrait gagnant le vert
s'évaporer
mais en cette neige inverse
d'un joyau antinomique
la témoigne un papillon jaillissier
42/100
Au bas de la porte qu'enfin
l'enfant des levants
a voulu entrebâiller
un quadrangle de safran pâle
est déployé par la lampe
pour le théâtre d'ombres
d'une plante pleureuse
trémulante conteuse
de la geste foliée du rose corolle
43/100
cette ressource
qui abasourdit
puis vont s'espaçant l'agglomération
et le corps
jusqu'à la part d'orle qu'élit le banc
goutte après goutte
le folio du carnet
et son expectative murescente
graffitent que source
l'appel de la transparence
et chaque heurt
pâlisseur de voyelle
mutique l'encre rose
l'évanescence du cercle ourdit l'étang
la réluctance
au dernier reflet dévolue
cette lyléenne gisance
presque une prière d'aorte
circonscrit l'incolore corso
à travers les prémices du poème
ces vols criards
qui désapprennent l'éloignement
44/100
partance
les corolles parme
entrebâillent l'air
mon corps atteignant à la taille
de l'imminent coulé
il me reste cette oeillade
pour les chrysocales de l'ossuaire
qui parsème le chemin parcouru
45/100
Avec les linéaments de la métamorphose parut leur cortège
et multipliant depuis le tracé du disparaisseur
leur capricance ils apprirent à jaillir à l'orange et au rose
les cherchures se divaguèrent pour ruisseler sur leurs arcelets
et dans l'ardeur à éprouver la nuit des conquérants sombrés
c'est concordamment qu'ils plongèrent avec l'incandescence congénère
46/100
Trois paniers surmontent une armoire
immobiles de la récolte des heures
et par degré leurs anses tressées
découvrent l'arceau des passages
47/100
à demeurer ce qui délibère
longtemps étourdit le faisceau
linéaments de paucité
au bas d'une inclinaison vague
lorsqu'un sang miraculé
élit les minutes poètes
voile à la lucarne
l'aube de neige
concède un bleuissant défaire
d'un verre le rose allumement
apothéose l'inemploi
dans sa flammerole cueillie
un fruit brûle la nourriture
et sur la courtepointe
où le florilège en chagrin
retourne au germe
des éléphants satinés
troubadourent ce relais
d'ors et de verts rassasiants
48/100
verre
à même la nébuleuse luisance
et l'horizon a diminué son arbre
dans le sortilège leucémique
qui approche les peaux des flanelles
fenêtre
toutes les croix de ton partage
leur sombre accru délivre l'acuité
pour graver sur des tablettes de ciel
sang et vent
oiselles de feuilles
foudre et aorte enfuie
débord des soirs sans rose
et fiole vide sous la lampe des sursis
49/100
la vastité silence des traces
de son retour était ravi le lacet
et sa pensée joignait le vaisseau alenti
quand une part du blanc fut délinéée
et l'approcha pour l'unir à son galop
un verger de lys dépulpait les rivailles
les fibrilles de l'impalpable géographiaient le muscle
la candeur ardente galactisait l'enfant
aux lisières de munificence
les pages lues passées par les présences
meurtrissures de la disparition
héliodores et sucres bariolent les terres divisées
la borne verdoie où ricoche l'appel
inexorablement à la sève feuillole la symbiose
comme la gadoue va la chaussant
elle a des larmes qui enchérissent sur les soles d'eau
réfléchisseurs morceaux des nues évocatrices
50/100
hors le mur
convenu
tête d'oiseau
si imprévue
tu te poses
sur la carène de ma solitude
à la manière
d'une figure de proue
multicolore
miroir
des îles neuves
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés