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林 美丽花
LIN Meilihua
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sur les feuilles
frémissantes
de ta peau qui s'offre
l'émoi
nervuré
de mes mains qui s'ouvrent
alentie frondaison du désir
prélude sans minutes
à la clameur du fruit
inondé
de nocturne safran
et d'aurore déréelle
les racines de nos délaissements
sont humiliées jusqu'au fossile
sous le faîte qui cingle
et les souffles où flottent les veines
se fondent
en un seul respir de sud
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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Les vitrines thaumaturges auraient beau multiplier les milices de l'effacement
me portait la grande erre encline au rivage
m'entraînait l'imputrescible musette de pensée
vers les quiétudes des eaux artistes
passeur des serments rescapés voilà l'oeuvre des tréfonds
cette promenade de silence entre les colonnes toutes franches
ce mur fol désirant la méticuleuse aire de notre concorde
puisque parmi la merveille ruiniforme des quotidiens
parmi les tombeaux que tenturent
des jaillissements d'argonautes il m'est rendu
de te regarder dormir dans le poumon versicolore de l'éternité
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林 美丽花
LIN Meilihua
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adagio
sur le fil
musical
le funambule
de ma détresse
ta voix
d'outre-ciel
souffle
ce don
d'agripper
la chute
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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Tailleur du ciel
Nuages
morceaux de lumière
étoffes à l'ouvrage
sur l'atelier bleu
constantes coutures
le vent doux
pour aiguille et pour fil
déchirures constantes
le vent doux
pour négateur
et j'attends là
étendue
parmi les premiers foins
sous les métamorphoses
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Reviendras-tu
à mes côtés
dans les habits blancs
qui nous dépêchaient
auprès de la majesté solaire
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林 美丽花
LIN Meilihua
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vaisseau intérieur
la voile
tissue par la bruine filamenteuse
et le grand vent de l'alphabet
embarque le nautonier des songes
le périple abandonnément
enchâsse une escale d'émeraude
dans l'aigue-marine liquide
l'île est la fiancée des sens
la source des guitares nocturnes
le lexique des reviviscences intimes
ainsi pour long temps de veines exaucées
long temps d'horizon palimpseste
de verbe marginal
ainsi pour les arpents du neuf
je les ligne
et je les range
cette ville monologique
ces images recrues
de la voile
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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dédaléennes
les ruelles
m'auraient vaguée à l'égard d'un bateau
son aussière
si pesamment nattée des absences du large
les échos d'or et de cochenille
dans le désormais de son inaudible nom
le viride de sa coque tailladée
saigne un gravier fauve
dont seul un vrombissant horizon de mégalopole
sait exténuer la ligne flexueuse
de sa grand-voile
une part pétrée fossilise le vent
tandis que le demeurant de toile
drape le bouffon du temps
obliquant
son beaupré va rayant
les barreaux noirs de la grille en chantier
aux mains boucanées des hommes bleus
écoulements
ruissellements d'étincelles
et de navrements
sur le trottoir du passant myriadaire
tombe et s'éteint et se renouvelle
et tombe jusqu'à la moindre étoile
cosmopolite consoeur des nuits traversantes
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林 美丽花
LIN Meilihua
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ce que les lilas communiquent à l'affranchie
lorsque sous la nuée délitescente
un parsemis de fluides idéogrammes
emperle la moindre grappe du mauve
cette verve éclose dans le miracle
de la créature qui n'a pas désappris de faire halte
et dont la poitrine tapante n'est pas
un écho du tambour idolâtre
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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passante de la pierre
qui obombre les heures mutinées
méticuleusement la cendre s'enquiert
l'hélianthème calligraphe
l'encharme de l'inflexion chère
le poème obsessif
qui t'épeura jusques aux neiges funérales
te silhouette désormais
dans tous ses chantournements du dicible
sans offreuse les florilèges larment en ors taciturnes
le mot inexplorable
et la languissance des trouveurs
élongent de silence
les lèvres des proues abyssales
par maint brisant de foudre
s'inaccomplit l'été d'absence
d'un sablon empreint de nos confiements
se recompose le fileyeur paternel de tes ailleurs
oh ! siller
où blondoie la poudre accalmie
de nos traverses fromentales
Phantasiae assumptio victoriaque
cette ombre venant rompre un trottoir
qu'il m'avait semblé connaître
pour le traitillé du retour
et à la faveur duquel
l'argile blanche d'un sourire m'advenait
sa chrysalide de château inféode mes yeux
qui enfantent le penser lige
des blandices limbiques jusqu'à ce qui s'embrasse
cajolent l'obstacle et l'étoile
au fort des ithaques et des ulysses et des télémaques et des pénélopes qui poudroient
un grènetis de confettis s'évertue à la médailler
échappé de la théorie mascaradesque
et interrompu par un gant
dont les tribulations du nuancier de gris et de rouges
maculent le tortillon de néoprène
à ce que le reliquaire de mon sang
décrète pour approche
climax du pas glissé
une épiphanie sporulée brasille
pulvérulence d'un iris
à l'acmé de son désir pluriel
d'éprouver le poids et le choc
de concorder la chute avec la chance
parmi les passements des éphéméréités animales
or après la façon pure du feu
tout à sa phase la moins archane
parce qu'à partir d'un tel moment affin
elle va en me considérant comme myste
qui progresse sur les degrés médullaires de la tour
l'ombre sous l'emparement d'un zéphyr se mue
en cet enveloppement de papier de soie nocturnal
puis s'avivant de l'éthéréenne escapade d'un plasma
la main est cette lévitation numineuse
cette aphairaise de la kilomagie sidérale des gemmes
cette désunion d'une diagonale qui récrée
qui radie la route
et les promiscuités métallocharnelles de ses tombereaux vites
cette maraude d'une quinte royale de pétales
florilégeant le cache-cache des volets
pour les rêves du phalaenopsis
lorsque son sommeil et son parfum se coalisent
et aux fins d'apiécer avec quelque marcescence
les lendemains de la plénitude du calice
ce surpassement de l'acuité mélancolieuse
et ocreuse des faîtes
ce supplément de mistral
qui haleine une camargue
propice à la manade étrangeant ses poulains
de la rêne d'horizon septembriseuse
à chaque effleurage
à chaque bifurcation symplectique
à chaque symbiose des vols liliaux
cet inchoatif panache
ce coruscant décidé
vers la sébile en bois d'infini
des ciels mendieurs d'aloi et de carat fées
Pour postface amoebée et échoïque...
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林 美丽花
LIN Meilihua
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inépuisablement
cette eau pérégrine
pour la façon
des limbes minérales
irrépressiblement
cette rivière de ma première île
pour aubader la figure
de la silhouette immémoriale
cette psyché fluente
enfuie des pivots et des vanités
la métamorphose
des mains intimistes de Rodin
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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éperdue d'aube
la jeune leucémique des lisières
étiolé le rouge
au démasqué d'osséine
dans sa geôle angiologique
rose mémoire qui fascine
bradycardiaque essor qui s'orange
page du bleuir que lettre l'éteinte
un ciel encore ébruite
les couleurs du fragile
le bois se repaît
rassasie ses ramures
sur l'herbe où s'absorbe la robe blanche
la main dolente ira fraîchissant
cueillant la rosée gouttelée miroitante
de la cassure des ombres
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林 美丽花
LIN Meilihua
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poupée sans voile à tes prunelles
un étranger soudain
gifleur
hurleur
entre les murs
familiers
de la halte
et du souffle confident
cette anguleuse effusion de tes morceaux
par l'oeillade instante d'un accès
mon âme extravasée tout entière
dans un sang
de porcelaine
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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Dis
de ton altitude
où désormais le sang
plaies et pudeurs
tendresses et rochers mêlés
n'est plus qu'un même sourire mystique
dis-moi
te souviens-tu
de nos escapades illimitées
sur la route des lilas
le chant de nos coeurs
à leurs effluves s'entrelaçant
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林 美丽花
LIN Meilihua
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vêpre d'or
profusément coulé
dans les ajours
de la frondaison
luxuriante
guipure
du théâtre d'ombres
de la brise en feuille
salve d'incandescence
dont la ténèbre
parue
fait son vagissement
bris de l'enfance
scintillée
au passage
de la lune éburnéenne
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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Musique du dernier moment de lune
des vieilles pierres de safran tigré de sombre
s'exhale une voyelle comme météore
candide vélaire et lyrique
pour ajourer le bois brut des alphabets
dans l'orphelinat des batailles
je demeure sans plus d'oraison ni de haro
et les prononçants qui croissent à l'entour
n'ont plus de clair que cette tessiture des aurores
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林 美丽花
LIN Meilihua
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immaculé
le drap s'épancha soudain d'entre ses doigts ravis
et masque de souffle
son instant dernier
suppléa mon visage
ses lèvres acropole en sourire
renversèrent dans le clair-obscur des yeux mi-clos
pour ma vision cet esquif
quelle houle incapable d'eau
il avait neigé si longtemps en son corps de femme
sur la liqueur circulante et gracieuse
couleur de la rose qui désire
neige à contre-saison inconditionnelle neige
poudrant les fruits de pourpre des amants
j'ignorais l'énergie du sortir de la chambre
la langue du dire adieu dès lors
je n'en savais pas le principe
à l'épouser du linceul
ma déprécation surhumaine
glaçait tout un olympe
et sans elle vivante
sous mon errance hiémale
je dépeuplai des continents entiers
toi
leucémie invinciblement ma rivale
moi qu'une chimère de lutte ardente posséda
tu m'as pulvérisée
mais toi
ô métamorphose perlée du tréfonds
tu m'as recomposée poème
et tu neiges si liliale en son impalpabilité d'ange
sitôt que je vois le sang du jour en allé
redevenir ce floconnement qui palpite et qui
hors des couloirs de la chute
illustre infiniment le ciel
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劉 碧峥
LIU Bizheng
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lorsque les timbales eurent adamanté l'assomption
la contre-allée de chlorodrames échappa l'hôpital
à travers ses effraies de linge ses draps d'alucite
par-delà la tératédrie de ses chambres spasmiques
Leukaima regardait les sangs se délivrer du gradient
et des bracelets de leucocytes
enchérir sur les taillades des sursis
aux béés confins de la complexion parsternée
l'hématémèse a joint le limpide
ses spires lentes écarlatent l'indemne chiquenaude du tréfonds
pour ellipser son vivier de gemmes
autour de l'astre qui sanglote de cuivres
le courant point
arches plues des vols héroïques
prostyle des humus balafrés d'égrisées
à leur sourdre galeries et ponts
la réminiscence par silhouettes lacune
ou adorne au lieu que l'évanescence trempe l'oxycolorieur
étymone l'hymen de la serpente et du cache qui s'ésidère
avec son tranquilloïdal vivre
la lithophanie atlante
et les phalanges taillées en orphéennes eaux de brillants
appuient sur l'ultimance de l'érythropoïèse
jusqu'à concordamment cercler de leur effaçance ce qui s'inachève
Extrait de « Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de l'été 夏天... Tous droits réservés
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Modifié par Loup-de-lune, 24 mars 2022 - 04:50 .