Sous les yeux noirs du chemineau
Disparaît l'encre des poèmes,
Mainte cyanose des sémèmes
Que dilucide le ruisseau.
Le tracé qu'il lui faudrait suivre
L'aurait absous de son regret...
Or, graduant l'entier adret,
Un troupeau fasciné l'enivre.
Car soudain, du faîte sourdant,
Galope cette nitescence,
Sur la viride incandescence
La beauté du chanfrein ondant.
Par l'eau des yeux advient Pégase :
Deux lés des satins le sellant,
Qu'agite son lyrique élan,
Ailent le rose de l'extase.
Sublime
un printemps qui sourd
donné tout le long des lisières
mon errance heuristique
leurs portiques mutuellement se pénétrant
or que des surenchères de nymphes coupent
en une plume impeccable
se résolvent mes pas
son affinité de tourmentin déjà
d'entre mes pulpes accastillées
pour bathyal que soit le ruiniste
dont la confiance fée
dispose des colonnes halitueuses
l'épiphanie du phénix
transfixe l'encadrure
alors par son état de lame traversé
fissile le zéphyr se dissémine
d'un angle d'abondance
la poudre soufrée
épouse deux feuillets
et va les douant d'ailes
aux confins des cimes
le vol accouche d'une seconde irisée
calcinations danseresses
symbiotiques cendres
à même les nitescences
de la vasteté d'éméraldine
les voilà morts aux auvoires
et de l'altitude et de la distance
si mon cristallin s'est avrilé en mon pleur
c'est qu'avec son relais les a confondus l'éclat
Après la pluie
surmontant la dalle
de l'enfant
disparue il y a plus d'un siècle
la pierre d'un ange
diamantine à travers son noircir
échappe une larme
Kaléidoscope foliacé
foudrer le mordoré
pour le pluriel d'un lait
ses rus ourdissent la ramescence
douant l'oeil de mûrissage
déjà au prétérit
l'entière épiphanie du poisson
le parsemis des verts
les chutes des défigurements bruns
s'emparant du limbe
toute une oscillation
entre le précipice et le fruitier
La bête faramine
Cette fugitivité des losanges à travers la hurlée du grenat
leurs collisions par intermittences rhomboédriques
où chaque fois son pourchas paraît enclos
mais dont le dissentiment des angles sitôt tournillant
intaille les arabesques de ses abattures dans l'escarboucle
Transfusion florale
le long de la voie du retour
dans le débord d'un clos
deux bris furtifs
et nets
pour un bouquet de lilas et de fleurs de pommier
sur le ru son effeuillement batelle la vacance
de jeunes chanfreins l'ourlant
dardent des regards
tantôt d'éperonnements
tantôt de passagers
la sublime arabesque d'un papillon lilial
effleurant ses cheveux de jais
lui fait accroire
qu'une corolle se sera défaite
à la faveur d'un essor
une chambre s'offre encore
à modérer le battement porcelanique
aux prémices de la vêprée
l'eau instante
monte dans les transparences du vase
cet angle
du chevet qui l'appose
sur son beige clair et flammé
se transmue en parfum
sa trajectoire
suppléant tout vaisseau
et la songerie moiteuse des jardins
à travers les chairs
qui ont désappris de s'endolorir
Ivresse
parmi les tombes
je me reposais
de mon voyage perpétuel
un chant d'oiseau coulait
emplissant les crânes
comme des coupes d'agapes
Ce que devint le trésor de la promeneuse
éclat de minéral
qui soupire après le rhombe
nivéale grève
pour l'ouvreuse d'inconnu
la contemplation inabordée
incueillie des offices
le seul viatique
qu'embaluchonne ma pénétrance essentielle
le quadrangle de papier rose
qu'on affectait au vers trouvé
devient le premier are diaphane
et l'ostracum rouge-brique
le brasillement où graver
la callisémie cicatricielle du premier rêve
Voir
deux ajours
parmi les nervures
de la feuille sèche
depuis longtemps
composent un regard
posé sur l'imminence
du printemps
La récolte onirique
valétudinaire baladeresse
des vergers d'albescence
d'entre leurs ruines
elle a cueilli trois segments
son allure de fagotière qui brasille
fraye la venelle assumée
leur dynamie
leur coalition de triangle
enceint le miroir
après le bain
meurtrier du délai divis
en l'acuité du tableau halitueux
une lettrine
suggère la pénétrance de jais
à suspendre des baies de brillance
la stillation
affruite la base
Au cimetière devant ta tombe
après la cueillaison
un peu
de mon souffle encore
pour disséminer le globe d'aigrettes
l'une d'elles
se pose
puis s'incline légèrement
sur un pétale parme
les heures
sont leur colloque silencié
dans le friselis d'un zéphyr
lorsqu'un réfléchissement d'ailes
vient iriser l'oblique
tous trois tombent d'accord
en faveur de ce charme
qu'autorise la mimêsis des stérilités
Mai sonore
parmi les arceaux et les obliques
du vert au pluriel
un filet
que le diaphane épétalé
avec un parsemis de grains d'eau s'irisant
infère
afin que l'enserrement soit lacunier
des friselis d'ombres
soumettent des prémices de soyeuse
et les dominant
ces sentinelles-ors
que tocsinnent des corolles
Naissance du feu
Il avait senti sous le remenant
de chair et de vaisseaux
le crâne s'élancer
et heurter la pierre
si claire
et chaque fleur blanche
du chemin
jaillir comme autant d'étincelles
Soulagement
la source de la musique
sur son coteau de transparence
le soufre
se mue en flamme
son arabesque tranquille parmi les corolles jaune d'or
après qu'elle se fut communiquée
à la mèche
son voilier décroît
jusqu'à l'évanouissante baie de safran
et la coupelle rougeoie
au-dessus du minéral incarnadin
entre les nerfs du florilège
dore le sème des songes
quelques minutes se coalisent
pour écouter l'angoisse
qui va fredonnant
du fond des moelles
Le tableau vivant
faisceau pluriel
suavement baigné
en un zéphyr
infatigable peintre
d'envols albailés
au-dessus de l'étang
L'excarnation cardinale
traduite
en cette prodigalité collinaire
une présomption d'aube
des angles dyadiques
étagent
le fauve
le violacé
le métallescent
la roseur
parmi l'isatis des rideaux
des ombres se sont évaguées
au long du sceptre de transparence
afin qu'ils soient divis
sinue l'épiphanie d'une ramescence
la prouesse d'un sang
désensable les cristallins
de sommet en sommet
anabase du démasquement
leur apogée germine la diffraction
à sombrer dans la phase
qui saumone la taie
le poids d'un crâne
offre à la flanelle
leur atermoiement
Immarcescence
chaque jour
la jeune fille
m'offre ce même bouquet
de fleurs parme
sur sa table funérale
Phalaenoïde
à travers le vase soulagé
de ses dépérissements longs
transparaît s'éployant sur son verre
la diaphane siccité d'une corolle
l'aqueux reliquat
insensiblement qui brunoie
touche à l'une des ailes
la froisse endiguant l'envol
clos et prés
musardises de mai
qui gémellent l'éternité
se résolvent en ma lilasse maraude
et dans l'eau jouvencelle
jusqu'à confondre débordante
brillants et larmes
la noyade claire a phasé un parfum
Immaculation
ce clocher d'une telle
intensité de craie
que l'heure
n'en finit plus
d'y désapprendre son encre dure
Imagines novae
Corolle
Par un affût fée qui parodia l'étêtement
étrangée de l'angoisse du bouquet
son posage rose le brilloir angulaire
et comme le giroiement infère la flexion de l'ignescence
l'infime se diadémant d'irisage immine l'envol
Incandescence
Après le murmure des vocables que portait l'abraxas
le silence fut doué de la vertu du feu
émeraudant verre et voile un incendie
se peupla d'anabases rhombiques et d'escarbilles de ciel
pendant que l'oiseau du vêpre en foudrait la coda
Désir
Son errance sylvestre à travers le crépuscule
jusqu'à ce que l'exinanition l'étende
horizontale frêle s'absorbant parmi le principe des verticales
le zéphyr pour l'exaucer se mêle à son soupir et qu'il décarence l'étoile
appelée par un tressaillement de luni-corolle tout contre sa tempe
Essor
une joie céleste
avait éployé les secondes de ma vie
un chant d'oiseau
les irriguait profusément
Ouvrir
éclat conique
parmi la roseur de l'huis
son voyage diagonal va l'appointissant
des traits d'ombre
croisent leurs épaisseurs variées
et enceignent en des quadrangles labiles
des prononciations faibles de lueurs
toute l'obliquité de leur cortège
esquisse l'empêchement
mais de l'infructuosité de la navaja
s'infère la pénétrance
un feu est bouté
au rouge cerise de la serrure
l'axiome mural a capitulé
les pupilles argonautiques de l'éveil
s'abandonnent aux métamorphoses
du levain des effusions
Instantanéité
ce soudain brin d'or
un oiseau déjà
va le mêlant
à l'ennuagement qui croît
La beauté des chanfreins
ses cheveux de jais se dénouent
au long du ruisseau
et de ses mille transparences
elle chercherait encore le minéral profond
qui eût miré ses traits
angeliciels ou sommeillants
la dynamie de l'eau s'accroît
et sous le pont
ce bouillonnement qui vacarme
la rocaille du chemin
n'a pas de cesse que ne soit brisée
sa synergie divergente
et le courant qu'elle mélancolise
change son émaciement
contre son irradiance
déjà s'allument en les pâtures
le calme des bais contemplatifs
la beauté des chanfreins
Extrait de « La moissonneresse, Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés
Modifié par Loup-de-lune, 24 mai 2022 - 09:11 .