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La beauté des chanfreins


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#1 Loup-de-lune

Loup-de-lune

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  • Une phrase ::« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »

Posté 24 mai 2022 - 07:13

Le cheval rose

Sous les yeux noirs du chemineau
Disparaît l'encre des poèmes,
Mainte cyanose des sémèmes
Que dilucide le ruisseau.

Le tracé qu'il lui faudrait suivre
L'aurait absous de son regret...
Or, graduant l'entier adret,
Un troupeau fasciné l'enivre.

Car soudain, du faîte sourdant,
Galope cette nitescence,
Sur la viride incandescence
La beauté du chanfrein ondant.

Par l'eau des yeux advient Pégase :
Deux lés des satins le sellant,
Qu'agite son lyrique élan,
Ailent le rose de l'extase.







Sublime

un printemps qui sourd
donné tout le long des lisières
mon errance heuristique

leurs portiques mutuellement se pénétrant
or que des surenchères de nymphes coupent

en une plume impeccable
se résolvent mes pas

son affinité de tourmentin déjà
d'entre mes pulpes accastillées

pour bathyal que soit le ruiniste
dont la confiance fée
dispose des colonnes halitueuses
l'épiphanie du phénix
transfixe l'encadrure

alors par son état de lame traversé
fissile le zéphyr se dissémine

d'un angle d'abondance
la poudre soufrée
épouse deux feuillets
et va les douant d'ailes

aux confins des cimes
le vol accouche d'une seconde irisée

calcinations danseresses
symbiotiques cendres
à même les nitescences
de la vasteté d'éméraldine
les voilà morts aux auvoires
et de l'altitude et de la distance

si mon cristallin s'est avrilé en mon pleur
c'est qu'avec son relais les a confondus l'éclat







Après la pluie

surmontant la dalle
de l'enfant
disparue il y a plus d'un siècle
la pierre d'un ange
diamantine à travers son noircir
échappe une larme







Kaléidoscope foliacé

foudrer le mordoré
pour le pluriel d'un lait

ses rus ourdissent la ramescence
douant l'oeil de mûrissage

déjà au prétérit
l'entière épiphanie du poisson

le parsemis des verts
les chutes des défigurements bruns

s'emparant du limbe
toute une oscillation
entre le précipice et le fruitier







La bête faramine


Cette fugitivité des losanges à travers la hurlée du grenat

leurs collisions par intermittences rhomboédriques

où chaque fois son pourchas paraît enclos

mais dont le dissentiment des angles sitôt tournillant

intaille les arabesques de ses abattures dans l'escarboucle







Transfusion florale

le long de la voie du retour
dans le débord d'un clos
deux bris furtifs
et nets

pour un bouquet de lilas et de fleurs de pommier

sur le ru son effeuillement batelle la vacance

de jeunes chanfreins l'ourlant
dardent des regards
tantôt d'éperonnements
tantôt de passagers

la sublime arabesque d'un papillon lilial
effleurant ses cheveux de jais
lui fait accroire
qu'une corolle se sera défaite
à la faveur d'un essor


une chambre s'offre encore
à modérer le battement porcelanique

aux prémices de la vêprée
l'eau instante
monte dans les transparences du vase

cet angle
du chevet qui l'appose
sur son beige clair et flammé
se transmue en parfum

sa trajectoire
suppléant tout vaisseau
et la songerie moiteuse des jardins
à travers les chairs
qui ont désappris de s'endolorir







Ivresse

parmi les tombes
je me reposais
de mon voyage perpétuel

un chant d'oiseau coulait
emplissant les crânes
comme des coupes d'agapes







Ce que devint le trésor de la promeneuse

éclat de minéral
qui soupire après le rhombe
nivéale grève
pour l'ouvreuse d'inconnu

la contemplation inabordée
incueillie des offices
le seul viatique
qu'embaluchonne ma pénétrance essentielle

le quadrangle de papier rose
qu'on affectait au vers trouvé
devient le premier are diaphane

et l'ostracum rouge-brique
le brasillement où graver
la callisémie cicatricielle du premier rêve







Voir

deux ajours
parmi les nervures
de la feuille sèche 
depuis longtemps

composent un regard
posé sur l'imminence 
du printemps







La récolte onirique

valétudinaire baladeresse
des vergers d'albescence
d'entre leurs ruines
elle a cueilli trois segments

son allure de fagotière qui brasille
fraye la venelle assumée

leur dynamie
leur coalition de triangle
enceint le miroir

après le bain
meurtrier du délai divis
en l'acuité du tableau halitueux
une lettrine
suggère la pénétrance de jais

à suspendre des baies de brillance
la stillation
affruite la base







Au cimetière devant ta tombe

après la cueillaison
un peu
de mon souffle encore

pour disséminer le globe d'aigrettes

l'une d'elles
se pose
puis s'incline légèrement
sur un pétale parme

les heures
sont leur colloque silencié
dans le friselis d'un zéphyr


lorsqu'un réfléchissement d'ailes
vient iriser l'oblique
tous trois tombent d'accord
en faveur de ce charme
qu'autorise la mimêsis des stérilités







Mai sonore

parmi les arceaux et les obliques
du vert au pluriel
un filet
que le diaphane épétalé
avec un parsemis de grains d'eau s'irisant
infère

afin que l'enserrement soit lacunier
des friselis d'ombres
soumettent des prémices de soyeuse

et les dominant
ces sentinelles-ors
que tocsinnent des corolles







Naissance du feu

Il avait senti sous le remenant
de chair et de vaisseaux
le crâne s'élancer
et heurter la pierre
si claire

et chaque fleur blanche
du chemin
jaillir comme autant d'étincelles







Soulagement


la source de la musique
sur son coteau de transparence

le soufre
se mue en flamme

son arabesque tranquille parmi les corolles jaune d'or


après qu'elle se fut communiquée
à la mèche
son voilier décroît
jusqu'à l'évanouissante baie de safran

et la coupelle rougeoie
au-dessus du minéral incarnadin

entre les nerfs du florilège
dore le sème des songes

quelques minutes se coalisent
pour écouter l'angoisse
qui va fredonnant
du fond des moelles







Le tableau vivant

faisceau pluriel
suavement baigné
en un zéphyr

infatigable peintre
d'envols albailés
au-dessus de l'étang







L'excarnation cardinale

traduite
en cette prodigalité collinaire
une présomption d'aube

des angles dyadiques
étagent
le fauve
le violacé
le métallescent
la roseur

parmi l'isatis des rideaux
des ombres se sont évaguées

au long du sceptre de transparence
afin qu'ils soient divis
sinue l'épiphanie d'une ramescence

la prouesse d'un sang
désensable les cristallins

de sommet en sommet
anabase du démasquement
leur apogée germine la diffraction

à sombrer dans la phase
qui saumone la taie
le poids d'un crâne
offre à la flanelle

leur atermoiement







Immarcescence

chaque jour
la jeune fille
m'offre ce même bouquet
de fleurs parme
sur sa table funérale







Phalaenoïde

à travers le vase soulagé
de ses dépérissements longs
transparaît s'éployant sur son verre
la diaphane siccité d'une corolle

l'aqueux reliquat
insensiblement qui brunoie
touche à l'une des ailes
la froisse endiguant l'envol

clos et prés
musardises de mai
qui gémellent l'éternité
se résolvent en ma lilasse maraude

et dans l'eau jouvencelle
jusqu'à confondre débordante
brillants et larmes
la noyade claire a phasé un parfum







Immaculation

ce clocher d'une telle
intensité de craie
que l'heure
n'en finit plus
d'y désapprendre son encre dure







Imagines novae


Corolle

Par un affût fée qui parodia l'étêtement
étrangée de l'angoisse du bouquet
son posage rose le brilloir angulaire
et comme le giroiement infère la flexion de l'ignescence
l'infime se diadémant d'irisage immine l'envol


Incandescence

Après le murmure des vocables que portait l'abraxas
le silence fut doué de la vertu du feu
émeraudant verre et voile un incendie
se peupla d'anabases rhombiques et d'escarbilles de ciel
pendant que l'oiseau du vêpre en foudrait la coda


Désir

Son errance sylvestre à travers le crépuscule
jusqu'à ce que l'exinanition l'étende
horizontale frêle s'absorbant parmi le principe des verticales
le zéphyr pour l'exaucer se mêle à son soupir et qu'il décarence l'étoile
appelée par un tressaillement de luni-corolle tout contre sa tempe







Essor

une joie céleste
avait éployé les secondes de ma vie

un chant d'oiseau
les irriguait profusément







Ouvrir


éclat conique
parmi la roseur de l'huis
son voyage diagonal va l'appointissant

des traits d'ombre
croisent leurs épaisseurs variées
et enceignent en des quadrangles labiles
des prononciations faibles de lueurs 

toute l'obliquité de leur cortège
esquisse l'empêchement

mais de l'infructuosité de la navaja
s'infère la pénétrance

un feu est bouté
au rouge cerise de la serrure


l'axiome mural a capitulé

les pupilles argonautiques de l'éveil
s'abandonnent aux métamorphoses
du levain des effusions







Instantanéité

ce soudain brin d'or

un oiseau déjà
va le mêlant
à l'ennuagement qui croît







La beauté des chanfreins

ses cheveux de jais se dénouent
au long du ruisseau
et de ses mille transparences

elle chercherait encore le minéral profond
qui eût miré ses traits
angeliciels ou sommeillants

la dynamie de l'eau s'accroît
et sous le pont
ce bouillonnement qui vacarme

la rocaille du chemin
n'a pas de cesse que ne soit brisée
sa synergie divergente

et le courant qu'elle mélancolise
change son émaciement
contre son irradiance

déjà s'allument en les pâtures
le calme des bais contemplatifs
la beauté des chanfreins







Extrait de « La moissonneresse, Partage de l'arc-en-ciel, L'abîme des anges, À la recherche de Mademoiselle LIN 林 美丽花, Pulsion du passage, Passiflore, Chambres imagières, Paysage de Marianne 黄龄, Thyrse, Fugiensuprema et ses soeurs musicales, Arabesques pour huit néologismes, Suicidable, Mers, Élévation, Traversante & Autres Poèmes de Loup-de-lune 月狼 » par LIU Bizheng 劉 碧峥, Éditions d'Autre Part & Leukaima, Fribourg, Neuchâtel, Genève (Suisse), Zhoushan Zhejiang 舟山 浙江 (Chine 中国), 2022 二千〇二十二, au coeur battant de messidor 夏天... Tous droits réservés

Modifié par Loup-de-lune, 24 mai 2022 - 09:11 .