le noyau de pêche,
que d’autres crachent aussitôt,
tu le gardes dans la bouche,
tu le roules sous la langue,
dur et rugueux,
avec son dard pointu
qui éraille ta joue
et son goût d’amande amère
et te revient alors le goût du fruit,
de la pulpe charnue et douce
sous sa peau sèche et rêche,
et tu comprends que c’est elle
dont tu pleurais la perte
elle que tu cherchais en vain
dans quelque chose
qui n’était plus,
dans quelque chose d’elle
et qui n’était plus elle
comme on poursuit une ombre