Le Regard s'habitue sans précipitation à l'ivresse de la profondeur. Il nous conduit sur le fil d'une frontière invisible et les soupirs confidentiels de l'âme. Cet instant de silence n'orchestre aucune angoisse. Tout au contraire, il nous invite à participer à une conversation ou chaque mot s'habille avec la perfection des formes, que s'apprête à toucher la sensualité d'une divine caresse. Le reste du visage s'appuie sur la beauté du calme et l'harmonie gourmande d'une très longue sagesse. Ici, agréable surprise, s'ouvre la fraîcheur d'une rosée matinale jusqu'au bout d'un ultime éclat d'étoiles dans les yeux qui délivre l'élégance de l'esprit. La musique de la voix se dévoile derrière la dérobade d'un sourire fasciné par la ruse d'une pirouette.
Tel se présente par cette singularité authentique, le délicat réconfort de la poésie de Christian BOBIN.