Déception
Ce matin, sous le saule, je pleurais.
Ses feuilles essuyaient mes larmes.
Il faisait chaud.
Il faisait beau.
J’avais froid.
Je frissonnais.
Ce matin, je t’avais coupé le sifflet.
Ta voix, ta voix, pleine à ras bords de toi,
Je ne la supportais pas.
Cette parole, sans rire, sans plaisir, sans désir,
Sans plus rien pour me séduire,
Absente,
Tournant sans fin sur elle-même,
En cercles fermés,
Je l’ai tuée.
Et tout s’écroulait….
Le carrosse redevenait citrouille,
Le prince charmant n’existait plus,
Cendrillon se retrouvait seule,
Désenchantée,
Éberluée.
Le roi est nu.
Je brillais de mille feux pour toi.
Dans ma naïveté, je t’écoutais parler des heures.
D’où j’étais je tentais d’atteindre ton étoile.
Tu paradais en robe de soie.
Jamais tu ne t’inquiétais de moi.
Tu ne cherchais pas à savoir
Si j’aimais toujours le pain au chocolat.
Ta bouche ne parlait que de toi.
De tes exploits.
Le roi est mort.
Le silence s’est installé dans ma maison.
Un trou s’est formé dans le sol.
Je l’ai recouvert de poussière.