Ce que j'ai à dire au vent :
délit de forêts automnales
flagrante effraction d'août
et même pas une voile
sur la haute houle des herbes
qui se gondolent.
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Vous m'en direz temps !
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Ce que j'ai à dire au vent
qui vient nous cracher à la gueule
ses silicoses matinales
ses crépuscules coagulés
son haleine chargée d'orge iodé.
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Vent frais, vent du matin
tortionnaire des humbles grilles rouillées
gardiennes de mélancoliques courtils
vent qui éreinte les chaumes
et a fait taire le chardonneret...
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…Et les ardoisent volent
d'où s'effacera toujours
ce que j'ai à dire au vent.
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À cause de la pluie…