Entends ces cris de désespoir,
Entends crier le nom de Dieu,
Et juste avant le long silence,
Entends-le descendre miséricordieux !
Tréblinka, tes larmes ne suffiront pas.
Vois le ciel muet couleur cendre
Cracher vomir des volutes noires
Qu'aucuns soleils n'osent pourfendre,
Vois la nuit lentement descendre !
Un voile sombre cache tes corps.
Tréblinka, mes larmes ne suffiront pas
Sens l'odeur âpre de la terre
Nourrie gorgée de chair brûlée,
Sens le doux parfum des fleurs
Nourries de peurs de pleurs hurlés !
Tréblinka tes larmes ne suffiront pas
Vois les yeux grand ouverts des enfants
Collés au corps meurtri de leur mère,
Fais ce voyage dans le temps
Aie le courage de l'amer !
Tréblinka mes larmes ne suffiront pas.
Et Sobibor où sont tes morts ?
Dans la racine de tes forêts,
Dans le champ blond de tes blés,
Où dans tes arbres quand le vent dort ?
Les saisons ont baissé les armes
Et le siècle a tourné la page,
La mémoire a séché ses larmes
Mais n'a pas fait de toi un sage.