Le mal du bien
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Nous nous sommes trouvés dans la même famille
Où, bien que différents, nous avons observé
Des signes de raccord entre les points qui brillent
Et des obscurités, comme des nœuds serrés.
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Cela peut étonner ‒ cependant les jours passent
Dans la sérénité des ordres établis,
Comme si le silence élargissait l'espace
Entre les désaccords et les choses qu'on dit.
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Y a-t-il toujours eu des braises sous la cendre ?
On regardait ailleurs : l'avenir est tentant.
Lorsque le jour finit, sa clarté va descendre
Et le rêve construit les sensibles instants.
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Arrive un temps étrange, avec la lassitude,
Où le corps est usé, d'abord à ses genoux,
Par certains mouvements forcés, de servitude
Et l'on n'avance plus sans souffrir de partout.
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Parfois la vie s'éteint ; parfois l'orage gronde.
On ne sait pas comment se présente la fin.
Les souvenirs montant de la grotte profonde
Ont, dans l'étonnement, des bienfaits incertains.
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Parnasse des Longines, vol 2 ©M.KISSINE