Tu n'a pas ouvert mes derniers mails
( dans quel purgatoire ou quels limbes
sont relégués les messages non lus,
âmes mortes, paroles gelées pour l'éternité? )
ils sont, comme ta vie, un cri étranglé,
le torrent de larmes sur le visage d'un enfant
taries, d'un seul coup, comme elles étaient nées
comme, à un signe imperceptible pour nous,
le pas suspendu des éléphants inquiets,
le pied en l'air, dans un mouvement inachevé,
changés en statues de sel l'espace d'un instant
dans la touffeur de la savane
pour toi, demain,
tu renaîtras de tes cendres
dispersées aux quatre vents
sous la forme d'une poussière d'étoiles.
à l'égal du Poète,
" Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change " *
( En souvenir de Janine B. disparue brutalement.
Lettre à une morte )
* Mallarmé . Le tombeau d'Edgar Poe . " Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change, ... "
