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Le blues électropunk du canal 30.


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2 réponses à ce sujet

#1 jim

jim

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  • Une phrase ::" Le diable m'a murmuré à l'oreille: Tu ne pourras pas traverser la tempête. J'ai murmuré à l'oreille du diable: Je suis la tempête." ;)

Posté 23 mars 2024 - 10:23

LE BLUES ELECTROPUNK DU CANAL 30.

 

Un soir

le long d’un canal jadis industriel

le souffle pesant par des semaines de trop de bières

 

les feux de camp des gens du voyage

dans le lointain

 

deux silences

qui si souvent

risquent de s’opposer

 

la brume qui s’enroule

autour des rares poteaux lumineux

encore valides

sur la voie rapides aux nids de caries

 

je déambule le long

d’un chemin de hallage asphalté

désormais dédié aux romantiques

aux suicidaires

aux joggers à toutou tenu en laisse

aux nostalgiques d’un Éden postindustriel

qui n’a jamais existé

ailleurs que dans les délires de désirs exacerbés

 

l’humidité d’après le crépuscule

tisse une pellicule perlée d’étoiles

sur mon bomber noir

 

encore une fois Jack a raison

ce bon vieux Kerouac

la poésie vit en tout

il suffit de vouloir appréhender l’univers

le manipuler comme une statuette fragile

risquant de glisser de nos doigts fiévreux

et se fracasser sur le béton brut

des désillusions accumulées

 

le long du canal

une promenade entre le soundcheck et le concert

 

pour une fois seul mais pas triste

je songe mécaniquement

aux cadavres gonflés

qui parfois flottent

aux poètes fous des écluses sous la pleine lune

aux galops des pur-sangs de la Rêvolution

aux usines rasées de mon enfance

et surtout aux Saintes des bistros

venant rarement me voir sur scène

mais sont toujours prêtes

à ce que nous faisions l’amour

un peu partout

dans les bois

sur les parkings

ou dans la cuisine

 

sexe pour le plaisirs

rappel de l’adolescence

pas encore très éloignée

 

l’hiver

 

le canal

 

les voitures à toute allure

et d’autres au repos

nappées de vases et d’alluvions

au fond

 

les nuances de la nuit

l’hiver encore

le canal encore

 

je chantonne le passage

d’une chanson où ma voix coince

histoire de me rassurer

 

a capela

dans ce décor

la mélodie prend une autre dimension

atteint presque une autre substance

plus glauque

plus émotionnelle

plus mélancolique

 

tout est question d’habillage

de contexte

 

putain d’imaginaire

 

taper de la godasse dans le gravier

essayer de demeurer visible

lisible

mais aussi laisser couler librement

l’irréductible torrent des mots

 

et conserver sens et cœur totalement ouverts

sans jamais oublier de regarder les autres

droit dans les yeux

un par un

en n’en laissant aucun de côté

car c’est celui ou celle que j’oublierai

qui

va savoir

souffrira

probablement le plus

comme si elle

comme si il

aspirait à ce que tu ignores son regard

afin de se conforter dans sa douleur

réelle ou présumée

la frontière demeure toujours floue

 

c’est à ces êtres humains

plus qu’à nous-mêmes

que nous dédions modestement notre musique

pour que plus jamais

ils ne s’exilent de leurs vies

afin que jamais plus

ils ne se résignent

à devenir personne.

 

 

https://youtu.be/pwy...mfmBvtJQvuZt1SF



#2 Jped

Jped

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  • Une phrase ::Le voyage immobile après une vie de voyage

Posté 24 mars 2024 - 06:00

 

Un pélerinage dans le passé … ou dans l’imaginaire.


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#3 jim

jim

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  • Une phrase ::" Le diable m'a murmuré à l'oreille: Tu ne pourras pas traverser la tempête. J'ai murmuré à l'oreille du diable: Je suis la tempête." ;)

Posté 25 mars 2024 - 08:05

 

Un pélerinage dans le passé … ou dans l’imaginaire.

Yo!

Merci pour ton commentaire.

Petit voyage-retour réalisé à partir de notes de l'époque.

En 1983, concert du samedi soir au Canal 30, une boite branchée et véritable promenade le long du canal tout proche.

Je crois me souvenir que j'ai griffonné les premiers mots sur des cartons sous-verres de bière, à la Arno, le soir même.

Mais bon, on sait ce que vaut la mémoire après tant de temps écoulé...

Le lien musical sous le texte est celui du groupe auquel je participais à l'époque.

Belle journée de printemps!

 

jim