MAL A LA TÊTE
C’était une fabrique de soucis.
Continuellement, elle les remâchait.
La nuit, elle se réveillait,
Et refaisait ses comptes.
Comme c’était un panier percé,
Elle se culpabilisait,
Jurait de ne plus dépenser à tout va…
Et puis la maison était sale,
Demain elle ferait le ménage.
Juré, craché, si je mens…
Et puis son fils ne lui avait pas téléphoné.
Pourquoi cette brutale distance ?
Avait-elle dit ou fait quelque chose de mal ?
Elle tournait et se retournait dans les draps.
Sans jamais trouver le sommeil.
Elle sommeillait par bribes.
Le jour venu, elle sautait sur son mari.
Lui demandait mille choses :
Le poêle était-il allumé ?
Il fallait faire des courses aujourd’hui.
Et les chiens n’étaient pas sortis.
Et il y avait du calcaire dans le robinet.
C’était sans fin.
Et la vie s’enfuyait ainsi.
Toujours un hochet pendu devant à attraper.
Jusqu’au jour où elle a écouté Mozart.
Concerto pour piano et orchestre.
Là…. Elle s’est arrêté.
Elle a écouté.
Le temps était suspendu.
Les notes virevoltaient dans sa tête, légères.
Elle a appris Le Présent.
PMH le 25/12/2024