Papillon danse et à fleur de saison
s’aventure celui qu’un ciel obsède
L’esprit qui va ignore l’horizon
affirme-t-il ravi que le possède
le chant sacré oui secret d’un aède
Ou d’une muse À quoi bon le savoir
Sur ce chemin du matin jusqu’au soir
jusqu’ à la nuit plutôt d’étoiles pleine
il passera outre aux songes d’espoir
L’amour lui seul est vertu souveraine
Notre désert s’égrène en sa prison
il en est sûr Quel désir n’y décède
après avoir souffert la trahison
et divagué sur une corde raide
Vrai lui est chair non un pâle intermède
mais la passion fût-ce au fond d’un mouroir
quand un appel explose le miroir
de nos mièvres bonheurs Que s’y déchaîne
cette beauté qui s’érige en devoir
L’amour lui seul est vertu souveraine
Le siècle ainsi bave fange et poison
L’amant n’y veut chercher quelque remède
en traversant les deuils et la cloison
du reniement où le dégoût succède
à l’abandon Est-ce un ange qui l’aide
Sans nul doute pense-t-il Et de voir
en son cœur nu que perce un rayon noir
cet arc-en-ciel plus fort que la géhenne
dont la splendeur ne s’ose concevoir
L’amour lui seul est vertu souveraine
Frères humains n’ayez crainte de choir
ni de crever sur un sale trottoir
dès lors que vif une foi vous entraîne
vers le poème où la mort n’a pouvoir
L’amour lui seul est vertu souveraine