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Manola E.

Inscrit(e) : 01 mars 2007
Hors-ligne Dernière activité : juin 05 2007 07:35

Publications sur Toute La Poésie

Les discours de l' Aube VI

28 mars 2007 - 12:27


Chacun de tes gestes est une nuit profonde

Où les villes s'écroulent
Comme des châteaux de cartes lumineuses


Tu bats les arcanes du ciel


Emerveillement de la création
Dans la matière noire de tes pupilles


L'an zéro est écrit
Comme la première étoile


Tandis que les corps partent en cendres
L'univers refleurit de toute part
Bouquet final au milieu des gravats
Le printemps ne reviendra plus


Tu poses
Une rose des sables dans mes cheveux défaits


L'ultime poème est écrit
Au milieu de nulle part


Je devine le parfum du désert
Sous tes ongles rongés


Tristesse et beauté du sang



Les discours de l' Aube

21 mars 2007 - 01:45


L'ange a cédé sa place
Sur les talus d'argent


Le silence a fait table rase

Il semble que la mer
Ce grand orgueil
Ait mis main basse
Sur l'horizon


Nos mains et nos ailes s'écument
A mesure que nous avançons
La lumière recule avec nous


Ninna nanna ninna oh *


Pas un oiseau
N'accompagne le ciel
L'enfant aux yeux grand ouverts
Va seul et à reculons





Manola E. © 2007

* Refrain d'une célèbre berceuse italienne

Les discours de l' Aube V

15 mars 2007 - 05:59


Juste crever l'œil glacial du temps


Rimbaud ne cille pas
Sur son trône

Il rit de plus belle

La couronne un peu de travers fascine

Le mal ne s'ignore pas
Dans son œil

L'enfant maniait la poésie et le brasier
Du regard

Le soleil
Au doigt et à l'oeil

Cueillez-moi ces fleurs avec violence
Arrachez-moi les yeux


Il y a encore de ces jeux cruels
Tout au fond du jardin

Des perce-neige
Fondent
Dans mes mains

Rien de plus beau à mes yeux



Manola E.

Les discours de l' Aube IV

15 mars 2007 - 02:47

Un matin

Appartenir au monde

Etre l’aube le premier mot



Sentir que la Page

Est tout ce qu’elle dit

Et pourquoi pas

La nourrir

De mots simples

De ceux qu’on bricole depuis l’enfance





On voudrait la garder contre soi

Cette Page

Comme un enfant

S'y accrocher

Au monde



On caresse les mots

On leur parle

Parfois ils nous répondent

Et on se sent élu



On en rit



On prend plaisir à feuilleter la vie

A y mettre son grain de sel

A ce grand château de sable



C’est sûr

Il finira par s’écrouler

Par devenir écriture du vide



Qu’importe !



C'est toujours le Présent qui écrit

Et le premier mot

Est toujours une aube





Manola E.

Les discours de l' Aube III

12 mars 2007 - 01:48


On sent la Mer


Adossée à la ville

Le visage dépaysé


Le regard est toujours un ailleurs



Je loue la vieille âme

L'errance permanente

Dans les corps de passage



Un doigt à la bouche

Pour orchestrer le silence

Avec maestria



Il est troublant

D'effleurer la beauté

Ne serait-ce que d'un doigt



Les rues se perdent

Dans le miroitement du Temps


Elle respire les yeux fermés


La ville est sourde


La Mer cogne dans la pierre
Dans la chair et dans le sang

"Adagio"


Le regard est toujours un ailleurs









[size="3"]Manola E.