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Publications sur Toute La Poésie

Toi, ce havre au bout du monde.

19 juin 2007 - 09:30

Toi, ce havre au bout du monde.


En provenance de Rouen,
Tancarville et son pont,
Je t'ai rallié, roulant
pour découvrir au fond:

La Seine, son estuaire
Et puis, autrement dit
Ta longue zone portuaire
Et le pont d'Normandie.

De bonne heure le matin
Observant l'horizon
Mon regard a atteint:
Des usines; des maisons

(Harfleur la soeur d'Honfleur);
Des cheminées qui fument;
De l'herbe et même des fleurs;
Et ce pétrole qu'on hume!

Arrivé un beau jour
D'Août, en plein mois d'été,
J'ai découvert ton eau
Et... de l'autre côté.

Pour longer tes canaux
J'aurais pu prendre les quais
Ne pas voir les panneaux!
Des dockers, aux troquets,

M'auraient trouvé curieux.
Du quartier des neiges
Au clocher laborieux
J'aurais dit:"où vais-je?"

Alors, quartier de l'Eure,
Devant cette petite tour
En voyant passer l'heure
J'aurais fait demi-tour.

J'ai plutot préféré
Passer par Graville
Du haut du prieuré
Admirer ta ville,

Je n'ai pas pris les cotes
Ou bien les escaliers
Pour rallier la ville haute
Le courage pour allier.

Non, j'ai ensuite rejoint
Après de longs trottoirs
Le carrefour du Rond-point.
Tel un tableau d'Authouart,

Il m'a paru bruyant
Vivant et décoré;
Rue Aristide Briand,
Les gens sont colorés.

Après l'marché arabe,
Au triangle des gares
J'ai mangé un Kebab.
Puis j'ai vu tes hangars.

Il y en a beaucoup
Tout au bord des bassins.
Assis, buvant un coup
J'eus soudain un dessein.

Et ce, à la seconde
Où dit un plaisantin:
"Près du bout du monde
Je dormais ce matin".

J'ai repris la route
en allant là tout droit
Sans avoir de doute
de trouver cet endroit.

Devant le grand Volcan
J'ai pris ta passerelle
Et aperçu, éloquents,
L'hotel et sa tourelle

(Qui ne sont pas géants
Comparés à l'église)
Et ton portail béant
Comme une belle balise!

Derrière c'était la mer
(Et non pas l'océan).
C'est alors qu'arrivèrent
Ces bons vieux goélands.

Pour bien me repérer
Du poucet n'ai plus l'âge.
Si seulement Perret
Avait vidé ta plage

De tous ses ronds galets,
J'aurais suivi les pas
De ceux qui sont allés
Voir la fin sans trépas.

J'ai fait confiance au sort
Entrant dans Sainte-Adresse
Et suis monté au fort
Qui tout là-bas se dresse.

De ce panorama:
La mer et des voiliers
En tous petits amas
Qui voguaient par milliers.

Alors non sans effort
J'ai pu sans brume, sans fard
Trouver ton sémaphore,
La Hève, son cap, son phare...

C'était la fin de piste.
Ce bord de la falaise
Que les impressionnistes
Ont dépeint bien à l'aise.

Après ce beau voyage,
Heureux comme Du Bellay
Et Ulysse son personnage,
J'ai ouvert les volets

D'une jolie maisonnée
Et y ai pris demeure.
Et pour bien résumer,
Si un matin je meurs,

J'aurais tout vu du monde
Serait allé au bout
Où des lieux à la ronde
Il n'y a pas un loup.

L’Homme en berne.

07 juin 2007 - 07:29

L'homme en berne

Que diras-tu donc, Milan,


De tous ces ânes


Qui ont – Oh Kundera ! –


Fait parquer comme des rats


Ceux d'origine étrangère


Dans d'étranges aires


D'où les corps s'enflamment


Ou bien flottent sans âme ?




Qu'aurais-tu dis, Jules,


Devant toutes ces mules


Qui ont – Oh Vernes ! –


Mis l'Homme en berne


Et sa vie à bas prix,


Tout ça, au mépris


Des barrières naturelles


Du monde réél ?




Un tour de ma vie

29 mai 2007 - 09:19

Un tour de ma vie.





Dans mon département, au départ tu sais qu'on te ment,

Car des gens sont sans centimes et d'autres sans sentiments.

Comment rester bon et fier quand la Terre tourne à l'envers ?

Là, j'ai dit : « galère ! Il ne faut pas partir de travers ! »



Pour ne pas faire tour de Pise, j'ai pris des cours et agi,

Construit le manège de ma vie comme un tour de magie.

Evitant les pièges et m'agitant plus vite que le temps.

Débutant, dans la vie des buts j'en avais tant et tant…



Des envies, des buts, des tas de rêves, des espoirs aussi.

Mais un soir, un sage m'a dit : « c'est que désespoir ici. »

Alors j'ai su que sur cette planète tout n'était pas net.

Certains surfent sur l'Internet, d'autres shootent dans des canettes.



Ce sage m'a lancé : « vas-y balance tes poèmes jazzys

Si tes images ne sont pas des clichés paparazzi ! »

Alors, haïssant ces fous qui prétendent qu'il faut se taire

Je me suis fait reporter de l'injustice sans poster.

Appel à la renaissance des sens

29 mai 2007 - 10:20

Appel à la renaissance des sens.


N'est-il point l'heure à plus d'un titre
D'ouvrir ici un nouveau chapitre?
Ou bien pourquoi pas l'inverse
De se retrouver tels dix ans plus tôt?

Revivons notre époque immature.
Allant alors courir la nature,
Sous la pleine lune ou par la tempête
Nous n'avions rien qu'une seule chose en tête.

Nous ébattre. Être des prédateurs
Prêts à bondir et en toute heure.
Aller! Reviens me voir sous ma tente
Y fêter nos amours débutantes.

Cueillis à la moiteur du mois d'août
Tu m'offriras ces fruits que je goûte.
Nous aurons l'ardeur que l'on mérite
En ne nous aimant pas que par rite.

Orange comme la lune.

28 mai 2007 - 11:46

Orange comme la lune.

"Même en ton absence,
Je ressens ta présence."


L'auteur de ces mots pense
Qu'il a fait la connaissance
D'une fille qui a l'air
Toujours prête à lui plaire.

C'est pourquoi en bon lover
Il lui retire son pull-over.

Cette scène de détente
Se passe dans une tente
Non pas sous une pluie battante
Mais une lune orangée géante.

"Ta silhouette se dessine
Sous cette lune divine."


Notre charmeur devine
Que sa copine fait mine
D'être une douce ingénue
Dans sa si petite tenue.

C'est ainsi que d'un air convenu
Il la met cette fois-ci à nue.

Et l'on peut prétendre
Qu'ils finiront par s'étendre
Dans leur alcôve tendre
Et sauront s'y entendre.