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Fleur de Lotus

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Messages que j'ai posté

Dans la publication : A TLP et à ceux qui l'ont habité.

06 septembre 2009 - 05:48



L'on aurait trop à dire avant que d'un silence
Le dessein de l'ennui ne vienne nous sommer
De ne rien ajouter à tant d'adolescence,
Vécue si librement, qu'il reste à renommer,
Loin des humeurs tangibles, un temps qui ne s'agace
Pas d'âmes refondues dans le moule de plomb
Où ils figurent seuls, les piebots et la face
D'un qui ne veut pas perdre de son faux-aplomb...
A vieillir avant l'âge l'on devient ingrat,
Outre la surdité, ce don de providence
Où se met à l'abri, celui fait comme un rat
Qui rongerait le frein de son indifference.
Et il advient alors d'un adieu si discret
Qu'ici nul ne verra le dos rond d'un fervent,
Un petit balluchon porté comme un secret,
Où l'oreille se pose et n'entend que du vent...











Si beau. Te lire aura dessiné toujours et encore les tableaux de l'émotion en soi, sur un vent de délicatesse, et au bout de la plume l'élégance, le coeur et le talent. Oui ici il y aura eu beaucoup de partagé, des écritures à quatre mains, des échos aux poèmes des uns et des autres, quelque chose de l'adolescence sans doute. Du rêve...De la beauté.

Le rêve continue parfois ailleurs, même si pas pareil. Il manquera oui ces plumes qui éveillaient, comme la tienne et puis celle d'autres.

Il restera des loups quelque part, des chevaux sauvages à parcourir la Mongolie, Gengis Khan et l'Asie, et pourtant.

Il restera la mémoire, nous restera à relire les textes des uns et des autres.

Restera tant.
Que le vent ne saurait faire s'envoler tout cela.

Il y aura la poussière du sable à la surface du silence.
Des pas feutrés dans la neige.

Oui la tendresse est le mot.
Savoir que ces écrits partagés se prolongent aussi ailleurs, d'une autre manière, hors virtuel certes, dans un réel.
Et que TLP aura été une émulation, un ferment pour l'écriture. Qu'il aura été comme un témoin dans les courses de relai, pour passer à une autre forme d'échange...dans le vivant des mots.

J'ai déjà fait mes adieux ici, il y a de cela longtemps, à la première annonce du maître de cérémonie de TLP...voire avant déjà en silence.

J'espère croiser tes mots encore...

Et te souhaiter de très belles écritures...comme toujours.

Du fond du regard sur la beauté de tes mots...à ta poésie et à ta délicatesse

Fleur de Lotus

Dans la publication : La mémoire en sortilèges

19 août 2009 - 09:53

Allez, ne soyons pas ladre, un petit deuxième, un peu de la même veine:





La ville à bout de lumières





La ville à bout de lumières
Sombre au fond de la nuit
Comme un vieux décor de théâtre

Et nous nous penchons sur la terre
Pour respirer la brume
Qui vient de la rivière
Où ne vibre plus que le reflet des choses

Seul le reflet demeure tel le refrain
A peine audible d'une chanson mélancolique
Egaré dans le parfum des fleurs mouillées

Maigre mélodie acidulée
Qui virevolte
Sur la carte des rêves
Aux lueurs tenaces
Aux ombres aromatiques
Fruit mûri dans les insomnies
Des vieux enfants
Veilleurs du vide

La ville...lire ton poème et au travers. La ville, n'est-ce pas un peu de nous? Lorsqu'en commedia del arte, nous sortons nos masques et les enlevons. Quel reflet alors de nos visages dans les rivières? Celui du temps passé, des souvenirs ou de l'illusion du présent?
Qui sombre? La ville? Nous? Lit-on une ville sombre ou une ville qui sombre?...mystère.

Un vieux décor de théâtre, ou un théâtre de marionettes, dans la Peau de John Malkovich, Héloïse et Abélard. De vieux souvenirs.

"Et nous nous penchons sur la terre
Pour respirer la brume
Qui vient de la rivière
Où ne vibre plus que le reflet des choses"
j'aime ces odeurs de terre, ces odeurs de vie, ce temps si doux
quel étrange reflet des choses...des apparences?...réalité/rêve?

La mélancolie, comme un voyage en des terres cachées et inconnues où vivrait le reflet et plus encore
"Sur la carte des rêves
Aux lueurs tenaces
Aux ombres aromatiques
Fruit mûri dans les insomnies
Des vieux enfants
Veilleurs du vide"
J'aime cette carte des rêves et puis ces veilleurs du vide.

J'aime les questions à te lire...

Dans la publication : La mémoire en sortilèges

14 août 2009 - 11:29

L'amour en pointillés





Frottis de lueurs
Quelques soupirs
Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir

Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu

Echos frissonnants
De pas qui s'éloignent
Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits

J'aime.
"Pour dire l'amour
Dans l'encoignure du soir"...

Cette esquisse de danse où l'on devine un baiser, se hausser...sur la pointe des pieds. Pour parvenir à sa hauteur puis l'embrasser. Lui se baissera peut-être un peu. Car il est grand.

"Esquisse de danse
Gestes éphémères
Eclats de silence
Crachotés par le réverbère
Où se dilue un bref adieu"

De ces couples aussi éphémères que leurs gestes. Couples naissants. Couples cachés. Pour vivre heureux vivons cachés. Drôle d'idée...Cacher son coeur. La pluie pleure après. En cachette aussi certainement.

"Parmi les flaques
Nervurées de lune
Tandis que la pluie
Continue
A caresser les toits" J'aime ces couleurs de lune, ces reflets de tout, d'un peu de rêve encore dans les yeux, avant que...les pas ne s'éloignent. Pour combien de temps? Bien trop de temps, sans doute. J'aime cette pluie qui elle continue à caresser les toits. Amour en pointillés...bien joliment écrit, cher Charly.

Je trouvais cela joli aussi:
http://www.youtube.c..._embedded#t=133
Vashti Bunyan Train Song
Kerouac un peu, enfin quelque chose...

Des horizons qui seraient au diapason
D'une lune passée au rouge vermillon
D'un train qui sonnerait sans façon
Les amants du soir s'en retournent à leur prison

Un peu de rêve à la sauce primpenelle
Faire semblant d'avoir fabriqué de l'éternel
Rien ne résiste à ce qui s'éteint
Faute de pouvoir le vivre
Il y avait ce parfum
Qui s'exhalait sous la douceur d'un pin
Et croire à plus loin
Serait tout simplement vain

Le train déjà siffle le même refrain
La souffrance n'est pas faite pour ses lendemains
La lune éclaire sa chevelure
Elle est rousse aux entournures

Ecoute le train, il y a ces ados
Qui fabriquent encore du beau
Ils n'ont pas encore grandi
Ils rêvent et tutti quanti...

http://www.youtube.c...feature=related

Dans la publication : La mémoire en sortilèges

14 août 2009 - 10:54

La mémoire en sortilèges








Au fond de la belle salle
Toute l'odeur du passé
Tient dans la grande armoire


Et les miroirs
Brillent pour rien


De l'autre côté
La fenêtre ouverte
S'étonne

Sous la lune de cuivre rouge
L'étrange valse
Du vent et des roses

Au bout de la longue allée
De dalles ébréchées
A l'abri des hauts murs
S'enlacent
Des breloques de murmures

Et parfois résonne
Un vieil orgue de barbarie
Dans le lointain


C'est un jardin
Où reste trop d'enfance
Tout occupé à ranger
Ses sortilèges
Comme bagues de neige
Dans des tiroirs secrets

Sous les fruits éteints
La nuit fait des vagues
S'étale
Un ondoiement d'étoffes
Une marée de rides
De parfums en errance

Et les sentiers se perdent
Dérivent
Se taisent
Par le dédale
De la mémoire

La mémoire...et l'oubli.
Dans tes mots, des odeurs, des parfums, de la danse, de la tendresse, et le temps qui se téléscope, entre hier et aujourd'hui, entre enfance et vieillesse, qui parfois ont des airs de ressemblance. L'enfance, ce jardin, d'où s'exhalent d'étranges souvenirs, comme des impressions à la Madeleine de Proust. Puis des airs de Belle au Bois Dormant qui tout à coup aurait des rides. Un palais qui tombe en ruines. Une longue allée qui mène au mystère. De terres en terres, en intemporel, tu tricotes comme je tricoterais. Cette même envie d'intemporel, comme allant vers l'indéfini, ce qui ne se dit qu'à mots couverts. Une longue allée. Les allées parfois mènent à d'étranges portes. On les ouvre. Puis elles se referment, peu à peu. Parfois. La fenêtre est ouverte, sur la vie. Le temps a passé, les dalles sont ébréchées. N'est-ce pas nous qui le sommes?...Comme faïence en porcelaine dont les rides se feraient au travers de la vie?...Les hauts murs mettraient à l'abri de nous, s'y cacheraient des secrets, de belles histoires, s'y enfermeraient des mondes aussi.

"Au bout de la longue allée
De dalles ébréchées
A l'abri des hauts murs
S'enlacent
Des breloques de murmures"

La musique de l'orgue de barbarie, il en passait autrefois dans les quartiers, dans le mien, il en passe encore un, avec un automate en allure de singe qui propose d'y mettre une pièce ou l'autre. Musique dans le lointain, voyage dans la tête lorsque les sons se déroulent.

"C'est un jardin
Où reste trop d'enfance
Tout occupé à ranger
Ses sortilèges
Comme bagues de neige
Dans des tiroirs secrets" Si joli cela et si émouvant.

Et si l'on oubliait tout, que les chemins de la mémoire s'éteignaient, se réveilleraient-on enfants, un peu trop grands?...
Amnésie...providentielle?...

Beau, toujours du beau, cher Charly...

Dans la publication : Ne dira un mot.

21 juillet 2009 - 10:28

Je peux la sentir,
ressentir sa présence
me regardant de nulle part
elle est dans l'air

écoute son souffle


qui m'appelle



Et je regarde les cieux sombrer



Quand les nuages m'entourent

je lui prends la main dans la pluie



si belle quand elle me cingle


c'est ainsi




Et je regarde ses yeux se détourner

Magnifique délicatesse de ce poème.
Comme une brise, un vent dans l'air, un silence, une parole non-dite murmurée par le vent, un mystère, les yeux de la pluie, les yeux du jour et de la nuit.


"Quand les nuages m'entourent

je lui prends la main dans la pluie"

un voyage à pas doux...à brassée de rêve

des vers tout en finesse