picaflor

bonsoir à tous. oui, bien entendu , M. De Saint-Michel, mais l'oxymore est imposé par les faits ! merci Aure !

lasse

la tortue

se déplace

remue

sa carapace

danse fugace

sans souci des bornes

sa tête au bec de corne

recule

avance

et comme suspendue

se balance

voyageur

assoiffé

tu as bu de tes mirages

souillés

et ton cœur s'est desséché

tu ne voulais plus que l'ombre

et voici l'eau

sauras-tu ressusciter

et enfin te désaltérer

voix sourdes

voix douces

voix sources

toujours seront chantées

jamais apprivoisées

nos amours féroces

les sables

étouffent leur rose

et arrosent

le désert

et tes fleurs

de vos yeux

de chatte

vous écartâtes les cils

fronçâtes les sourcils

et me regardâtes

vint un sourire

et vos sourcils s'écartèrent

 vos cils s'unirent

et me ravirent

l'univers

gris exquis

de vos yeux

AURORE

Nous errons au milieu

d'autres spectres en tumulte

otages dociles

des vanités diurnes

mais tous deux quelquefois

nous survivons discrets

aux sarcasmes du soleil

nous suivons le silence

jusques dans les ténèbres

heureux de contempler

ce bien frêle rempart

qui laisse peu à peu

l'aube séduire la rosée

et faire naître en échos

autour d'ondes limpides

berçant d'ultimes étoiles

le matin propice

à la douceur du sommeil

   suit l'écume

ciel de lys

     l'eau sereine

lit céleste

nocturne ballet d'étoiles

feu léo ferré aurait peut-être aimé chanter ce poème ?

amis sans visages aux mots grisants, merci !

eau prohibée

d'un jaune pâle

miroir de l'orge et de sa paille

frauduleuse

aux refuges semi obscurs

où s'abreuvent

vains chercheurs d'or

et de soleils

maints explorateurs d'étoiles

et de lunes

leurs paroles folles

aux rythmes brisés

sans cesse s'attisent

et de fantasmes

à tour de rôle rivalisent

vague et rocher

la vague fière

aux spectacles 

éphémères gronde

se déchaîne

s'acharne un temps

trop tôt s'épuise

s'apaise à peine

charge encore et

soudain se brise

même immergé

le rocher digne

résiste sans plainte

ignore stoïque

sa fatidique

et lente usure

      éclipse

  Nuit sans lune

  au sommeil feint

  Désirée car

  faussement pudique

  et furtive la

  lumière esclave

  contrainte de plaire

  en voile s'exhibe

Encore une fois

nous avons subi

les vanités diurnes

Et ensemble cette fois

survécu

aux sarcasmes

du soleil

Nous avons suivi

le silence

sans crainte

jusques dans les ténèbres

pour contempler

ces frêles remparts

Nous avons surpris

l'aube et la rosée

souriant à l'aurore

Et vu naître

en échos

autour des vagues

limpides

berçant

les dernières étoiles

le matin

propice

à la douceur du sommeil

Suit l’écume

Ciel de lys

L’eau sereine

Lit céleste

Nocturne ballet d’étoiles

picaflor