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angelheart

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Publications sur Toute La Poésie

Homme de sable

26 mai 2009 - 07:30



Issu de la poussière du temps
De la soif du désert
Mémoire fatiguée
Épuisée par les mythes
Homme de sable
Itinérant
Au gré des vents
Parfois dune
Le plus souvent
Grains de sable solitaires
Se cherchant
Dans le souffle brûlant
Du sirocco.
Comme une nef du désert
Navigant dans les abysses
De mon silence
Traversant les distances
Qui fondent vers l'impossible
Ton âme accompagne la litanie
De ma tristesse
Rosée d'amour
Tombant
Sur mes pieds de sécheresse
Tout ce qui m'a assoiffé de toi
N'est que le désir d'un baiser
Qui a vieilli sur mes lèvres
Depuis la nuit des temps.
Rassemble mes miettes de sable
Fais du vacarme du vent
Un chant mélodieux
Et de la brûlure du soleil
Une douce caresse
Pendue sur le visage du ciel
Pour que naisse en moi
L'oasis embryon
Caresse en toi mon errance
Jusqu'à ce que ton souffle
Épouse sa cadence
Depuis l'aube des temps
J'étais dans ton néant
Alors que tu n'étais
Que simple nuage naissant
J'ai vu de la fenêtre de ton passé
Mon amour nager
Dans la lymphe de tes entrailles
À la porte de ta nuit
Dormait la lune
De ses rêves sans rivages
Coulaient les perles de l'insomnie
Scintillements insaisissables
Me guidant d'un mirage
Vers un autre mirage
Dan ce désert hostile
Cherchant
Ton amour fossile
Qui scellera à jamais
Sur ma douleur
Les issues de mes jours.

Souffle le vent

23 mai 2009 - 11:33

Souffle le vent
D'où vient-il ?
Nul ne peut le dire
Où va-t-il ?
Nul ne le sait
Parfois on voit ce vent sans le sentir
Parfois on le sent sans le voir
Parfois on ne le sent ni ne le voit
Mais il est toujours là
Frémissant dans un pli de lumière
Écoute-le
Raconter l'histoire
De l'oiseau qui déchire avec ses ailes
Le temps
Et la plainte qui monte d'une flûte
De l'océan
Écoute-le
Raconter aux arbres
Son errance millénaire
Écumant les mers
Chevauchant les montagnes
Bravant les déserts
Révélant les mystères
Et secrets de l'univers
Modelant
Sculptant
Dansant
Soufflant parfois
Comme pour châtier
Caressant d'autres fois
Comme pour réconcilier
Te chuchotant
Viens et vois
La vie est partout
Dans tout ce que tu touches
Et qui te touche
La splendeur est là
Tissée d'imperceptibles chants
La nature s'offre
Belle et attirante
Qu'attends-tu?
Pour cheminer au-dedans
Ouvre-toi à l'ouvert
Redeviens lumière
Retrouve en toi
La trace du tracé oublié
L'empreinte du sacré
Souffle le vent
Pour que le feu de la vie
Ne s'efface de la mémoire
De la cendre du temps
Souffle le vent
Les louanges des chantres
Exaltent
Les psalmodies des anges
Dilatent
Les âmes rétrécies
Souffle le vent
Des fils de lumière enchevêtrés
Se faufilent et se tressent
Ondulent et se tissent
En voile
Bateau ivre
Voguant sur l'océan
Défiant affres et souffrances
Vers de lointaines îles
Susceptibles d'abriter
Cette parcelle de bonheur
Tant convoitée
Là où les rêves
Ne sont pas froissés
Où l'amour est panacée
Où les êtres oniriques
S'abreuvent de beauté.

Ardent désir

02 mai 2009 - 12:02

Au delà du bien faire et du mal faire existe un espace. C'est là que je te rencontrerais

(Rumi)

Est il un lieu où je ne puis te rencontrer?
Est il un temps où tu t'absentes?
Dors tu quand je me réveille?
Tu te rapproches
Au moment de l'étreinte
Tu t'éloignes
En m'appelant au loin
Est ce ma raison
Qui me joue des tours?
Non
Ce n'est que mon coeur
Qui infidèle
Se distrait de toi
Et contemple les ombres de la vie
S'accrochant aux lubies du passé
Et scrutant au loin les mirages du futur
La table est servie
Mais je ne mange pas
Le vin des noces coule
Vermeille
Mais je ne m'enivre pas
Quel triste convive je suis
Pourtant tu me gardes ton amour
Et lorsque je te suis attentif
Tu me combles
Quel amant frivole je suis
Lorsque j'offense les gens
Ils se détournent de moi
Mais toi
J'ai beau t'offenser
Tu es toujours là
Tu m'as accordé tes grâces
Et je ne t'en ai pas remercié
Tu m'as envoyé des épreuves
Et je ne les ai pas supporté
Avec patience
Tu ne m'as pas retiré tes faveurs
Pour avoir manqué de reconnaissance
Et tu as supprimé les épreuves
En voyant que la patience
Me faisait défaut
Quel ingrat je suis.
La beauté est ta couronne
L'amour, ton sceptre
La majesté, ton trône
Le silence, ton secret
Je voudrais emprunter
Une goutte de ta générosité
Et la déposer dans mon coeur
Egaré
Apaisant son angoisse
D'avoir trop longtemps erré
Tu es le poème de ma vie
Que je voudrais ecrire
De mon sang
Jusqu'à profonde douleur
Je viens vers toi
Accaparé par mon passé
Rejeté par mon présent
Renié par mon futur
Prisonnier dans un corps
Qui ne peut se hisser vers toi.
Sans toi
Ma vie est solitude
Ramène moi
De moi
Vers toi
Figé devant ton rivage
A l'heure crépusculaire
De mon existence
Je tire le rideau
Sur ce qui était,est
Et sera
Je ferme toutes mes portes
Romps tous mes liens
J'allume une bougie
Dans mes ténèbres
Et te dépose aux confins
De mes rêves
Consumé par un désir ardent
Je t'attends.

Sur la voie

30 avril 2009 - 07:26

" Sur cette voie
Dans le cœur des amants
Qui boivent la lie
Brûlent les désirs les plus ardents."
(Rumi)


Lorsque tombe la nuit
Et que le monde des vivants
Plonge dans la chaleur douillette
Des bras de Morphée
Il arrive au centre du monde
Dans les sept cercles des cieux
Venant de l'invisible
Soixante dix nuages
Soixante neuf de ces nuages
Versent sur chaque cœur
Qui souffre d'amour
Une pluie de douleur
Tandis qu'une inondation de joie
Venant d'un seul nuage
Pénètre au cœur de celui
Qui est imprégné de patience
Plus on avance
Et plus effectivement
On se trouve seul avec le seul
Il ne reste que la compagnie
De quelques soufis
De quelques mystiques
De quelques kabbalistes
De certains initiés
Et puis toi mon frère
Et toi ma soeur
Qui me lisant
Témoigne de ton amour
Finalement
Cela fait du beau monde
Et du beau monde
Il y en a plus aujourd'hui
Qu'à l'époque de Hallaj(*)
Mais ce qui importe le plus
C'est de s'approcher
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que lui
L'âme de toute chose
De lever les voiles
Et découvrir le miroir
Où l'aveuglante lumière
Se reflète
Si tu me précèdes
Sur cette voie étroite
Tends moi la main
De peur que je tombe
Si tu me suis
Prends garde
Que je ne me trompe
Et nous perde à tout jamais
Nos désirs
Sont comme les feuilles mortes
Que le vent emporte
Certaines atterissent
Dans un endroit isolé
Et dépérissent
D'autres sont hapées par un oiseau
Qui en fera son nid
Leur destinée n'appartient pas
A l'arbre qui les libère
Mais au vent qui les pousse
Derrière lui se tient le divin
Qui apporte réconfort
A chacun
Au moment opportun.


(*)Hallaj:très célèbre soufi et mystique musulman,surnommé aussi"le christ de l'islam"car sa foi radicale lui valut d'être mis en croix à bagdad au IX s.



Dame nature

12 avril 2009 - 07:49

Depuis la terre comme rivage
Je plonge mon regard dans cette mer
D’atmosphère silencieuse
Contemplant le spectacle du matin
De la pointe du jour
Au lever du soleil
Empli d’une émotion qu’un ange
Pourrait partager
L’envoûtant sortilège atteint
Son paroxysme
Je me dilate et m’unit à la brise
Allant dans sa douce caresse
A la rencontre de dame nature
Solitaire est le nuage qui s’en va
Voyageant
Dans cet océan de lumière cramoisie
Tel un poisson fendant les eaux azurs
Fière est le palmier qui déploie ses ailes
Ses doux murmures remontant les racines
Pour aller tenir compagnie à la sève
Triste est le saule qui pleure
A chaudes feuilles
Et fait déborder le ruisseau
Imperturbable est le grand chêne
Qui laisse pleurer ses feuilles
Qu’un vent hardi mène à leur trépas
Belle est l’ivresse de l’abeille
Qui boit au calice des roses
Un nectar de rosée et de pollen
Majestueuse est la montagne
Sous sa couronne de neige
Offrant humblement ses flancs
Aux troncs rugueux des cèdres
Tendre est la clémente brise
Caressant les fronts brûlants
Dans la fournaise des lointains déserts
Compatissantes sont les larmes du ciel
Tombant sur les joues parcheminées
Des terres arides
Mystérieuse est la nuit
Havre de la philosophie mystique
De la profonde méditation
Et des rêves
Intrigantes sont ses étoiles
Ambassadrices de la beauté
Illuminant la cité de dieu
De leur souriante exhortation
Belle et merveilleuse dame nature
Parée et scintillante un temps
Comme au jour du bal des nymphes
Et recouverte un autre
De profonde mélancolie
Je suis l’amant de la beauté immortelle
Et sans entraves
Je voudrais te pénétrer
Coeur,corps et esprit
Je voudrais m’infuser
Dans l’éclat de tes sens obscurs
Je voudrais devenir une note
De ta divine et muette symphonie
Lorsqu’elle me ravit le cœur
Me léguant l’éternelle quête
De ton essence
Et la perpétuelle nostalgie du secret
De mon existence.