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La Poéthique

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Publications sur Toute La Poésie

Souffler sur l'à-venir

26 octobre 2007 - 11:56

Souffler sur l'à-venir



Qui se souvient du chant des griots narrateurs
Face au négriers blancs et autres dictateurs,
Venus piller sans fin, ô pauvres terres d'Afrique,
La vie et le travail de tous ces hommes noirs?

Te souviens-tu encore, liberté poétique,
De la force du chant contre les imposteurs?

Le chemin de la vie va sans savoir pourquoi
Et l'âme apprend sans cesse le sens de ses pas.

Marchez nos âmes!
Chantez nos vies!
Vous ne savez comment mais vous allez déjà
Jusqu'au bout de la peine, là où l'amour se boit.



Si le présent nous fuit, si l'histoire nous tait
Nous chanterons alors au gré d'un autre temps.
Loin de futurs absents où hier on était,
Nos lendemains vivront de nos désirs latents.

Qu'importent les oreilles et les livres infidèles
Qui cachent les sévices que les coeurs ont connu.
Qu'importent leur sommeil et leurs remords de sel
Qui assèchent des ames que la peur exténue.

Si le présent nous fuit, si l'histoire nous tait
Nous tuerons le futur et l'oubli insultant
Nous condamnerons amour la mort qui nous mentait
Nos lendemains vivront à l'heure de Notre temps.


La Poéthique - Novembre 2006


Un apprecu du verbe humain

26 octobre 2007 - 11:52

Un apprecu du verbe humain

C'est par endroits d'ébats,
avants rythmés intra-membres,
que les sèves s'émulsent en coeur,
sous l'écorce peaux finée de corps,
palpitants à la ronde là
où rien n'est dirune mais:

Rameaux, bourgeons, racines et branchages,
enturbannés de chair et de sourires azurés
agrippent aux ventres les rebonds impalpables
d'humides voyages, en danses bleues,
mus par de rouges vents, sous-charnels,
qui échaudent en cascades les vagues intérieurs
de l'amour horizontal.

Le mouvement et les courbes s'habillent:

Compléments de lumière,
couleurs parallèles,
profonde transparence,
dérosion du temps
et la vie prends corps,
au gré de matières invisibles,
suspendues aux souffles d'élans mêlés de soi.


Ici des échelles vierges,
flottées aux bras ouverts
d'un homme et d'une femme jungles
que ciel et Terre traversent,
attendent que grandisse
le renaissant verbre êtrevivre.


La Poéthique - Avril 2007

Capitales modernes

25 octobre 2007 - 01:44

Capitales modernes

Il est des villes où les plus hauts buildings
sont des tours de verre dressées
parfois doubles ou triples
plus noires que l'obscurité des nuits
si bien que même lorsque le jour s'éteind
leurs arrètes rectilignes sont encore visibles.

Aux sommets pointent des antennes,
dotées de lueurs rouges,
comme pour prolonger,
vers des ailleurs hégémoniques et cosmiques,
les plus hautes enseignes du monde
où les noms de groupes d'affairistes
s'écrivent ici en lettres de néons.

Il est des villes
où les immeubles se font face
pour que leurs fenêtres en lignes
donnent vue sur d'autres
et encore d'autres,
et encore d'autres,
comme une mise en abîme grise
qui selon les étages et la disposition des bâtiments
semble se répéter à l'infini.

Au pied de toutes ces constructions
bordées de trottoirs, oubliés par ceux qui les surplombent,
des routes et des ponts se fraient ici un chemin
qu'empruntent, inlassablement, des miriades de véhicules
semblables à des colonnes de fourmies nerveuses
aussi pressées que disciplinées
pendant que d'autres dorment
bien rangées, sur les cotés.

Des artères et des voies plus minces sillonnent les mégalopoles
comme le faisaient d'antant les ruisseaux et les fleuves
auprès de vallons chez qui les reliefs sont désormais éffacés.

Là où l'habitat est le plus dense
beaucoup de gens sont à la rue,
et à défaut de leur faire une place,
ces tours savent bien leur faire de l'ombre.

Beaucoup de gens sont à la rue
parce que la rue, et la ville toute entière,
de plus en plus souvent
aiment à avoir le dessus sur la vie.

S'il n'y en avait pas, partout, de ces rues et de ces villes,
on dirait des mêmes pauvres,
avec l'accent des bourgades d'autrefois,
qu'ils sont juste à la belle étoile.
Mais, par ici, on ne voit guère les étoiles.
...

En quelques endroits de ces villes
pourtant,
des êtres s'enlacent et se prennent,
bien que le béton et les pierres partout aient reconqui leur territoir,
recouvert les sols meubles par des couches d'asphalte
et transformé les lieux de vie en sanctuaires
où l'illusion d'emprise sur le réel
domine et s'étale à perte de vue
à l'aide de miroires et d'éléctricité vivement complices
pour que toutes les âmes actives
qui s'en vont chaque jours
s'ateler à leurs tâches
de plus en plus souvent se perdent.

Ici, la nature ne vaut que morte,
les quelques arbres tolérés sont prisonniers du bitume
et enserrés de cages de fer,
il n'y a plus de bois

et même les charpentes
sont des poutres de fonte.

Si Jesus devait re-mourir demain
il serait sans doute accroché à une croix métalique
avec du barbelé à la place des épines.
...

Il en a fallu des monts rasés et des carrières creusées,
des matèriaux déportés,
des grues et des chantiers échaffaudés,
des ouvriers pour porter, assembler, fabriquer,
et parfois sans être payés...

Dans le futur de ces villes on construira plus haut,
et par dessus ce qui est déjà bati.
Après le rapprochement des murs,
pour combler les rares vides et optimisier les espaces,
les toits des immeubles d'aujourd'hui
seront les bases nouvelles des étages de demain
et les enfants ne sauront plus ce qu'est la terre
et les enfants ne sauront plus ce qu'est la terre.
...

Pourtant,
ici,
des êtres s'enlacent et se prennent
parce que le ciel,
parce que le ciel.

Des êtres s'enlacent et se serrent
parce que le ciel est
parce que le ciel est toujours au dessus d'eux.

Des êtres s'enlaceront et s'aimeront
tant que le ciel sera au dessus d'eux

Des êtres s'enlaceront et s'aimeront
tant que le ciel sera
tant que le ciel sera bleu.


La Poéthique - Janvier 2007

Contrastes Phnom Penhois

25 octobre 2007 - 01:27

Contrastes Phnom Penhois

Elle habite au soleil dont elle fuit les rayons
Car ici la peau blanche est l'apanage du riche.
Une ombrelle, une jupe longue, et aux bras des bayons,
Quand elle quitte son palace, c'est comme ca qu'elle s'attiche.

Ceux qui ont le teint mat, eux les vrais autochtones,
Ont cultivé leurs champs sous des chaleurs de plomb.
Le bronzage va au pauvre et l'albâtre au salon,
Lorsque le blanc s'éxpose l'un et l'autre s'étonnent.


Les voitures de luxe côtoient les cyclo-pousses
Comme le gueux le carrosse, comme le
laquais la cour.
Les petits voient les gros, à leur vue ils se poussent
En dégageant la voie dans la poussière d'autour.

Même si les avions volent, même si les building montent
Ces manières moi m'évoquent une époque d'un autre âge
Où la misère accepte que les rois n'aient pas honte
Quand le pouvoir s'invoque tous les droits même l'outrage.

Ici la langue du peuple n'est pas la même pour tous
On apprend à l'école comment parler aux nobles.

La noblesse elle apprend à ignorer le peuple
Pour qu'il reste à jamais à sa place, inférieur.

La Poéthique - Octobre 2006

Eco Logos

24 octobre 2007 - 03:11

Eco Logos
ou la science de l'habitat


Les maisons sont clouées au sol.
La mozaique des toits rouges
a perdu son teint peu à peu.

Elles ont les doigts trop courts
toutes ces cheminées
mais les gants toujours creux
laissent encore échapper la grisaille qui viole,
là où se voilent en plein vol
la face et le coeur du ciel,

Et les gens?

Je ne sais pas vraiment,
eux non plus, au fond,
portés bien bas debouts,
et têtes en apparences,
dessous des antennes, plantées-vendues,
dressés bien mieux contre le bleu
à l'indifférence des jours, des nuits et des couleurs omnidistantes,
les gens verticaux travaillent, rien et temps,
tant et si bien qu'à force
l'horizon les oublie.

L'habitat est cloué au sol,
le temps a du plomb dans l'aile
mais aux cimetières des hommes,
les oiseaux meurent moins
que dans les grands airs de ma ville.


La Poéthique - Avril 2007