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Publications sur Toute La Poésie

Sur un air de Liszt

13 janvier 2008 - 05:10


Consolation N°3 de Liszt


Lui redire qu'il est beau
comme ces instants fragiles,
entre dix heures et minuit
où tout se fait et se défait,
lorsque glissent les draps
entre l'humain et son monde.

Il a cette façon d'être
l'air de rien
lui pour moi
comme un souffle aérien.

Ses doigts tremblant sur le piano
hésitent, à l'endroit,
se frôlent, à l'envers
mais ça se peut pas d'avoir oublié ça.

Et lui redire encore une fois
jusqu'à la porte de ses doutes
quand sonne l'instant fragile,
lui redire qu'il est beau
et le glisser entre les draps
où nuit et jour se font l'amour.

Et se balance tranquille

29 décembre 2007 - 12:26

La nuit est une balançoire à nuages.

Comme une gamine,
je crie,
encore :

"Pousse-moi dans le bleu,
je ne veux pas en perdre le goût."


Il est trop dur de sentir ses pieds
toucher terre
quand ils ont goûté à la lune.




*Titre tiré d'une chanson de Clarika : "Ton pull over"

Silence, ça tourne

20 décembre 2007 - 03:44


Fichier joint  mur_d__eau.jpg   37,66 Ko   11 téléchargement(s)


Je nage,
Je nage et j'avale cette eau,
Noire.

Du pétrole dans les veines.

Je bois,
Je bois mais je ne me noie pas,
Jamais.

Le grand huit dans ma tête.

Pourtant sous l'eau
Tout est si lent,
Lourd,
Pesant.

J'ai le poids du monde
Sur mes épaules,
Le monde
D'en dessous
Mais tellement plus au-dessus.

Il est partout
Et j'y stagne

En folie douce,
En brasse coulée...


Je ne prends plus le temps de respirer,
Je ne le prends plus
Parce que je n'arrive pas à faire surface.


Le fond sourit
A mon front.
Le fond sourit
A mon front


Et mes lèvres,
Mes lèvres se sont tues...


Chute en eau douce,
Les mots vaguent à l'envers,
Les lettres tournent en silence.


L'hiver emporte les papillons

17 décembre 2007 - 03:35


Image IPB


Et les mots-papillons
Et leurs ailes chiffons

Volent le silence enterré.

Et les lettres prennent l'hiver
Et l'alphabet tombe en neige.

Sur la peau ne reste qu'un dessin maladroit
D'instantané gelé.

Et les papillons sont morts à l'automne,
Leurs lettres ne sont plus que frisson au solstice avancé.

Sais-tu
Combien de fois j'ai tenté de désimprimer
L'esquisse de tes mains sur mon corps brûlé ?

Et les ailes sont emprises à la glace du lac gelé,
L'alphabet du coeur chrysalide prend le froid en reflet !

Et les papillons volaient les rubans de l'été,
Accrochant l'amour en fil de soie
A mes cheveux ébouriffés
Qui sous le battement de leurs ailes
Apprenaient à s'abandonner.

Et les mots-papillon se sont envolés
Comme on coule le ciel de l'été.
Et les mots colorés ont sombré
Comme on écrase au sol un insecte aux os désaimés,
-Je suis une marionnette désarticulée-

Oh non tu ne sais pas !
Ni le nombre d'années qu'un éphémère peut hanter,
Ni le bruit que la chute d'un brisement d'aile peut souffler.

Et les papillons réapprendront l'alphabet,
Accrocheront des lettres nouvelles à leurs ailes.

En mots inédits ils s'envoleront.


Le temps des riens.

16 décembre 2007 - 11:37

C'était le temps des riens, d'un bonbon qui fond dans la main, d'une tâche de sucre rouge sur la jupe sans qu'elle n'entache la vie. L'insouciance courait les blés et nous étions comme deux gosses se tenant naïvement la main loin des gueules de métro.
L'herbe folle poussait sur nos trottoirs, sais-tu qu'aujourd'hui elle est devenue payante ?

Le silence brodé au noir envahit la dentelle d'un ciel blanc
Et il s'étend de tes petites épingles à rêves
Jusqu'au bout de mes doigts marionnettistes.

La passion assassine est si forte
Qu'elle peut tuer un coeur déjà mort.

J'ai gravé nos noms sur la stèle de la saison blanche, je voulais aussi déposer quelques fleurs sur nos souvenirs mais le laid sur du beau ne me semblait pas approprié à nous.