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Nadouce Philippe

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Hors-ligne Dernière activité : oct. 04 2008 04:50

Messages que j'ai posté

Dans la publication : Le jardin sans terre

10 février 2008 - 02:01

Cher Ariel,

Je te dois des excuses pour avoir mis tant de temps à te répondre. L'explication est simple ; des affaires de famille me retenaient loin de l'ordinateur et de mes livres. Et puis ton message m'avait impressionné par son humilité, sa profondeur, son intensité et le sérieux que tu m'octroyais. Je ne pouvais pas répondre à la va-vite sur un coin de table. Dimanche aujourd'hui. Le jardin ensoleillé ; une maison calme. J'ai le temps.

Je relis ton message :

En ce qui concerne les questionnements en poésie, je m'étonne encore que des personnes (ils fallaient qu'ils fussent Anglais) perdent leur temps à se demander ce qui vaut ou pas en poésie. C'est un mystère pour moi, je l'avoue. Après le XXe siècle que nous avons eu !

Ta question au sujet du pli me semble très intéressante. L'orogénèse, certes mais si tu désires te documenter plus sur le sujet, je crois savoir que Gilles Deleuze s'est consacré à ce sujet. Il commentait Liebniz : (voilà le lien : http://www.magazine-litteraire.com/archives/ar_416.htm).

Quant à Cerpe c'est une erreur. Merci de me l'avoir signalée.



Mais revenons à toi :

J'aime ton poème érotique « Une allure ».

« Imbroglio », comme toujours avec toi, la cohésion se forme après de nombreuses lectures de tes vers. Et puis, pour finir :

Nous, les corbeaux

sommes ici sur Nos terres,

et nous mangerons vos restes jusqu'à l'usage,

hors

de vos yeux.

C'est très très bon !!!!



As-tu publié quelque part. Je voudrais acheter !!!



Je serai au salon de la poésie cette année. J'aimerais vous rencontrer Juliette et toi. Y seras-tu ?



Au vif plaisir de te lire Ariel. C'est bon de ne pas se sentir seul, de se mesurer à l'autre... de s'asseoir à son soleil.

... c'est par cette sainte « mesure » [de mesurer] que nous savons aimer.

Pour moi le talent en poésie, c'est de chercher ensemble. Depuis le début avec toi et Juliette, je me sens découvreur et je vous suis dans vos quêtes. Il faut aimer le poète pour le comprendre.

A bientôt

Philippe






"Soucis" est beau, mais avec la beauté de la simplicité.

Je suis revenu vers celui-ci,
qui est plus demandeur,
plus exigeant pour une lecture qui en retire d'autant.

J'aime beaucoup ces questionnements, en début de texte.
Sur un site anglophone, j'ai lu une discussion autour
des interrogations dans les textes en poésie.
Avec des avis formellement contre.
Personnellement j'en redemande.
La question est comme l'écuelle, dont tu parles dans un autre texte.

Au sujet du pli, j'aimerais
- et peut-être Juliette aussi qui l'utilises souvent
(je sais que tu liras) -
savoir le regard, le sens donné à ce terme, ici.
J'aime bien l'utiliser dans le sens de l'orogénèse,
du façonnement irréversible du relief,
et peut-être tout autre sens m'échappe t-il.

Merci d'avance si ...

P.S.
Ah oui.
Cerpe : est-ce bien d'une serpe, d'une faucille dont tu parles ?
- j'imagine la lune, mais peut-être déc..-je

Dans la publication : Le jardin sans terre

09 janvier 2008 - 01:49

Très impressionné par ta remarque sur les sifflements de "sur l'immondice..."
J'ai voulu en effet créer une association avec le serpent et l'arbre de la science de la Génèse... Je trouve Intéressant ces parallèles entre l'arbre (symbole de l'homme) et le Serpent. Inséparables. Au risque de paraître pédant, les commentaires de Bakounine sur le sujet sont lumineux. C'est un délice.

Mille et une nuit
Dieu et l'Etat
Mikhaïl Bakounine <LI><LI>Date de Parution : 01/07/1997 <LI>Collection : La Petite Collection <LI>Prix public TTC : 2,50 € <LI>Code ISBN / EAN : 9782842050740 / hachette : 4941225
A très bientôt.

PS: Intrigué aussi par :" Je commence une collection de tes textes". Si tu le désires, je peux t'envoyer les deux recueils que j'ai écrits jusqu'à ce jour.

Take care
Philippe

Je commence une collection de tes textes. :)
Je lui aurait donné une autre découpe 3/4/3/4/3.
J'accroche sur ce vers 'Sur l'immondice envahissant les cieux' qui Siffle trop mais peut-être était-ce là ce que tu voulais rendre.
J'aime beaucoup les 3 derniers vers. Merci

Dans la publication : Silenis Alcibiadis

05 janvier 2008 - 05:36

Bonjour Ariel,
J'ai découvert les Silenis Alciabiadis en lisant Rabelais. Les statuettes D'alcibiade étaient en quelque sorte des silènes inversés; beaux à l'extérieur, laids dedans.
Vous ai-souhaité Bonne année? Voilà c'est fait.
A très bientôt
Philippe


Merci.
Cette fin d'année avait un peu la bougeotte.

Message surprenant ?
En fait je ne suis pas très doué pour le "dûment" commentaire,
hors mis des écritures apparentées, ou familières, où je me permets de.

Ici, je crois que c'est plus "de la réaction en chaîne".

Ce texte m'a permis de visiter les références
du Silène d'Alcibiade.
Intéressant, non ?
Cette idée des petites statuettes des Dieux enfermées là.
Plus encore que leur valeurs de représentation, d'idoles, ou leur "déité" :
leur trajet; l'idée de les avoir ensevelies là, l'idée conçue qu'on puisse un jour
les en extraire.

Cela tient de l'ammonite.
Merci pour cette marée.

Dans la publication : Appelez-moi l'Abbé

05 janvier 2008 - 05:24

Voilà qui sent les palmes académiques!

Pour le genre les mots ne se sont pas contraints.
Masculin féminin est affaire de hasard,
Car on retient la joie et l'on dit le chagrin,
Ou bien une laideur et l'on parle d'un art.

Si en français les mots sont ainsi disposés
A garder en leur coeur une pleine égalité,
Au point même qu'Amour ou Délice posés
Singulier ou pluriel veillent à la parité,

Pourquoi faudrait-il donc qu'en Terre de Poésie,
Où images et mots règnent en vrais monarques,
On s'obstine à penser que ce soit hérésie
Que hommes et femmes soient dans la même barque ?

Car si les poètes parlent de leurs passions
Cherchez homme ou femme, car le sexe opposé
N'inspire jamais loin. Seule crie l'émotion
Qui donne au poète son écrit composé.

Quant aux personnages, à ces grandes figures
Qui sont masculines et portées vers les nues
Par d'obscurs poètes sans aucune envergure,
Il faut pleurer sur eux et leur déconvenue.

Pour toute expérience vouée à l'insuccès
On choisira toujours ce qui est moins précieux.
Qui voudrait altérer par de méchants excès
L'éternel féminin aux tours si délicieux ?

Ô le mauvais plaisant, ou le fin diplomate,
Il avait bien juré de parler d'une femme.
Voyez il ne joue plus, il est échec et mat,
Le mauvais écrivain n'est en fait qu'un infâme.

A vous seuls mes amis je veux me confesser.
Car je suis incroyant et que faire d'un prêtre ?
De belles paroles il saurait professé.
Mais saurait-il percer la noirceur de mon être ?

Allez, pour une fois, appelez moi l'Abbé.
En Terre de Poésie il n'en n'existe qu'un.
C'est même une femme, son nom Louise Labé.
Par elle est mon salut, et qui sait même aucun.

Ce fut La Lyonnaise et connut bien des eaux,
Des douleurs, des chagrins, dont elle fit des poèmes
Rien de tel que les pleurs pour écrire le beau
Que l'on soit bourgeoise ou même un peu bohème.

La Belle Cordière ne jouait pas des cordes
Que son mari vendait mais bien plutôt des vers
Qu'elle faisait s'accorder en illustre concorde,
Leur donnant de sonner en accents de trouvères.

Et ses pairs ont pour nom en tout premier Pétrarque
Et encore Ronsard, Du Bellay et Ovide.
Ces beaux salons privés débouchaient sur des parcs
Et des jardins ornés de faunes impavides.

Comment parler d'elle sans même mentionner
Sa bibliothèque, magique et somptueuse,
Riche en livres anciens aux textes ovationnés.
La maîtresse femme était collectionneuse.

Car pour bien écrire, il faut savoir bien lire.
S'il faut en musique bien se former l'oreille
En poésie aussi il faut fixer la lyre
Que d'autres ont su manier sans nul autre pareil.

Elle nous a donc laissé d'admirables sonnets
Composés d'une main de maître ou de maîtresse.
Leu beauté est telle que certains soupçonnaient
Et soupçonnent toujours une indélicatesse.

Que des hommes éminents se soient prêtés au jeu
D'une mascarade qui inventa l'image
D'une poétesse aux airs avantageux
Est désolante ineptie ou prodige de mages.

C'est en son nom glorieux et en celui des femmes
Que je vous demande la douce absolution
Que vous accorderez à celui qui déclame
Et par ce poème cherche la contrition.


[attachment=497:180px_Louise_Lab_.png]

Louise Labé (1524-1566)

Gravure par Pierre Woeiriot - 1555


III
O longs désirs, O esperances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumieres
A engendrer de moy maintes rivieres,
Dont mes deus yeus sont sources et fontaines :

O cruautez, o durtez inhumaines,
Piteus regars des celestes lumieres :
Du coeur transi o passions premieres,
Estimez vous croitre encore mes peines ?

Qu'encor Amour sur moy son arc essaie,
Que nouveaus feus me gette et nouveaus dars :
Qu'il se despite, et pis qu'il pourra face :

Car je suis tant navree en toutes pars,
Que plus en moy une nouvelle plaie,
Pour m'empirer ne pourroit trouver place.

Dans la publication : L'endroit du vice

03 janvier 2008 - 05:52

Dis!
Est-ce un texte-écho à Marelle?

http://www.toutelapo...6835#entry36835


Salut A-L,
Quel flair!!! Oui, c'est cela, ces deux poèmes vont ensemble normalement.
Je vais t'envoyer un e-mail où je te donnerai mon avis sur ce que j'ai lu de toi. En avant goût: "tu n'attendras pas longtemps avant de trouver où publier. Mais. Patience. Je t'écris avant la fin du week-end".
Bisous
Philippe

PS: J'ai reçu un message de Ariel. Vraiment très très sympa et talentueux cet homme là.