Tendre et jeune pousse
Verte tige sans housse
A la gaine rose et ronde
Les pétales en fronde
Je saurai à l'eau claire
En ta corolle te plaire
Écarquillant ces larmes
Sur tes yeux de parme
Embrassé un calice
Le doux baiser d'Alice
Sur tes lèvres épouse
Un ciel humide en pelouse
Verdure de joie folle
Foulées à mes grolles
Plénitudes vertébrales
De cet amour cannibale
J'entends l'orage feuler
A mes oreilles meuler
Le bonheur dans son carré
Bleu au port amarré
Toute de blanche voilure
De mes mâts en tubulures
Voguer sur le fil solaire
A l'horizon l'éclat stellaire
L'océan racine de vie
Soulevant mes envies
Un souvenir de mes racines
Terrestres où se calcine
Mes rêves ensevelis
Au fond de tes draps anoblis
Marin perdu dans le temps
Je t'écris depuis longtemps
Et j'essuie chaque nuit
La bougie du sang éblouit
Belle flamme sans fard
J'étanche tel un soiffard
L'alcool divin de tes feuilles
Sous l'arbre de mon deuil.
brady
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Le baiser d'Alice
26 mars 2010 - 11:08
Complainte Terrestre
26 janvier 2010 - 11:22
Tendre et jeune pousse
Verte tige sans housse
A la gaine rose et ronde
Les pétales en fronde
Je saurai à l'eau claire
En ta corolle te plaire
Écarquillant ces larmes
Sur tes yeux de parme
Embrassé un calice
Le doux baiser d'Alice
Sur tes lèvres épouse
Un ciel humide en pelouse
Verdure de joie folle
Foulées à mes grolles
Plénitudes vertébrales
De cet amour canibale
J'entends l'orage feuler
A mes oreilles meuler
Le bonheur dans son carré
Bleu au port amarré
Toute de blanche voilure
De mes mâts en tubulures
Voguer sur le fil solaire
A l'horizon l'éclat stellaire
L'océan racine de vie
Soulevant mes envies
Un souvenir de mes racines
Terrestres où se calcine
Mes rêves ensevelis
Au fond de tes draps anoblis
Marin perdu dans le temps
Je t'écris depuis longtemps
Et j'essuie chaque nuit
La bougie du sang éblouit
Belle flamme sans fard
J'étanche tel un soiffard
L'alcool divin de tes feuilles
Sous l'arbre de mon deuil.
Rituel
08 janvier 2010 - 12:20
Ces chamanes de leurs visages ébahis,
Dévorent le feu de Bengale des taillis,
Les pupilles de rubis et lèvres de jades
Leurs orbites nouées d'un millier de saccades.
A leurs pas d'un rythme faussement endiablé
Ils dansent psalmodiant du destin accablé.
J'entends encore de la fumée irriguer
Mes veines chargées du breuvage prodigué.
Des flammes à la voute étoilée sous la nuit
Brûlent mes visions des fantômes de minuit.
Un chant soudain irise mon ouïe de cymbales
De tintements effervescents et bringuebales,
J'entends mon enfance claquer ses chaînes
Des éclats de rire de la venue prochaine
Des souvenirs images enfouies en mémoire,
Anciens contes de jeunesse au vieux grimoire.
La paix soudain hisse ses airs bleus fluides
Caresse après l'orage de braises liquides,
Couché la tête dans le sable chaud lunaire
Ivre des alcools gorgés de poivre solaire,
La gorge abrasée de lambeaux opiacés
Je vomis quelques instantanés violacés
A la terre Gaïa matrice de mes émois,
J'entends enfin le silence du sommeil malgré moi.
J'ai pleuré au profond de cette nuit rituelle
De ma bouche du sang déposé en ribambelles,
Je fis l'offrande, déployant aux orifices
A dieu ma vie de pèlerin en sacrifice.
Machado
03 janvier 2010 - 10:46
Assis les yeux rivés au soir qui s’enfuit
Une larme de lune au bord des lèvres
Je chante des psaumes au creux de la nuit
Un frisson chaud en germe de fièvre
J’observe anxieux le silence de l’ennui
MACHADO dort sur l’épaule de LORCA
Mon rêve ravi en millier de solitudes
Court à ma bouche rouge la plénitude
Le prix du sang aux fronts des poètes
Leçon de liberté pour une morne fête
Nos fils vivent à ce soleil des certitudes
MACHADO dort sur l’épaule de LORCA
A COLLIOURE éternellement sa flamme
Danse dans une baie fleurie de son âme
Des sillons de mer abreuvent son repos
MACHADO dort sur l’épaule de LORCA
Au combat partir sous le joug de l’immonde
Laisser en ce monde des calices en mots
Et boire un dernier vers au libre éveil du monde
« Esto dÃas azules y este sol de la infancia. »
Antonio Machando – 1875 / 1939
Souvenirs d'Espagne
02 janvier 2010 - 05:39
A la clarté pâle des cieux allumés d'Espagne,
J'entrevis cette vision de jeunesse toute naïve :
Cette fille échevelée fruit d'un jeu de cocagne,
Le rouge de ses lèvres comme lame de glaive,
Sur mon âme, une eau de larme saturée des roses,
Dans mon être la magie du parfum des fleurs écloses.
A genoux sur ce chemin de terre chaude et noire
Les bras ouverts je contemplais les feux du soir
Au-dessus de sa chemise blanche de l'écume,
Du rire fougueux et des langueurs de plumes
S'échappant de son visage d'ange vainqueur,
La prophétie du bonheur sous ses doigts moqueurs.
Jetant toutes les amarres au vent des vagues,
La voile tendue de toiles entre ses hanches
Le lien des cordages tenus à ses manches,
Serrés à l'étrave un sillage, la lune qui divague,
Nous emportions tous les soleils ibériques
Dans une alchimie de géants hystériques,
De nos ailes enlacées jusqu'à l'aube renaissante
Nous jouions enfants dune fougue naissante,
A la clarté pâle des cieux allumés d'Espagne.