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Le Poète Rebelle

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Publications sur Toute La Poésie

J'AI VU...

24 mars 2008 - 12:29

J’ai vu les hommes s’aimer
Partager leurs vies
Vivre en harmonie
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu des enfants jouer
Avec insouciance
Sans méfiance
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu des amitiés se créer
Sans différence
De sexe ni de race
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu la science trouver
Des solutions, des remèdes
A la peste, la tuberculose, la typhoïde
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu des peuples fraterniser
S’aimer
S’entraider
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu des enfants à l’école s’en aller
En marchant, en courant
En sifflant, en chantant
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu les hommes consommer
Sans modération
Sans appréhension
Et ce, durant bien des années.

J’ai vu les hommes partager
Avoir le cœur sur la main
Toujours aider leurs prochains
Et ce, durant bien des années.

Aujourd’hui, je vois…

Je vois les hommes se déchirer
Se briser
Se déchiqueter.

Je vois les enfants dehors n’allant plus :
Il pleut des obus
Des enfants que l’on tue.

Je vois des Êtres haineux
Des Êtres belliqueux
La rage plein les yeux.

Je vois la science malade, handicapé
Par le cancer
Par le sida.

Je vois des peuples ennemis
Peuples trahis
Peuples haïs.

Je vois des enfants illettrés
Ne sachant ni lire
Ni écrire
Et à peine compter.

Je vois partout la misère :
Les hommes le nez à terre
Les produits coûtant chers.

Je vois aujourd’hui l’égoïsme
Et non plus l’altruisme :
On a la main serrée
On ne veut plus donner.

Je vois les hommes harassés
Terrassés, drogués
Tous à terre tels des camés.

Et demain ?
Que verrai-je demain ?
Un monde, je l’espère,
Comme celui d’hier.

Alger, le 14 Avril 1994.

Roses des Sables

23 mars 2008 - 11:43

Silence
éclatant
de ton sourire
sorcier
femme de soie
magicienne des sables
dans tes roses
je veux me blottir


glisser ma langue entre tes lèvres
laisser la musique lunaire de ton ventre
mouiller mes doigts de tes fluides laiteux
tes fruits charnels
reposent dans mes mains
ma boule de tête
enfouie au creux de tes cuisses
déesses
du secret de ta faille douce
qui s'entr'ouvre


tel le rai de lumière
qui perce le rideau
mon rameau de chair
se joue de ton souffle
hachuré
ma bouche
te prend sans pitié
un noyau de moire
se défait dans nos ventres
appel de l'humidité incandescente
qui dit fort
qui dit loin


nous constellant d'infini
le soleil et la lune
la tranquillité de cet échange
animal et divin
où nous avons vécu l'humain
sur nos doigts et sur nos cuisses dansants
nos écailles séchés nos odeurs mêlées


silence
éclatant
de ton sourire
sorcier
femme de soie
magicienne des sables
dans tes yeux d'obsidienne

je veux voyager encore...

La colombe

23 mars 2008 - 02:05

Deux, trois.
Un plomb dans l'aile, je bats de l'aile.
Jolie petite colombe blanche, avec peine je survole
Cet amas de béton, de ferraille, de verre, cette horreur.

Parce que,
Un oiseau de malheur, de mauvaise augure
Inaugure, fier, ce nouveau millénaire, pas solitaire.

Car,
Dix semblables, de moi dissemblables,
Se rassemblent, s'assemblent, me semble.

Puis,
Autour de moi se resserrent, se serrent,
Dans leurs serres acérées, me serrent : Quel enfer !

Virginale colombe maculée de sang,
Virevoltant, l'air fondant, dans le vide plongeant,
Blanche colombe, rouge sang devenue,
Me voilà au pays du billet vert perdue,
A deux pas des Casques bleus tombée,
A Manhattan, dans ces immeubles écroulés.


Deux, trois.
L'aile plombée, je me suis envolée.
Pauvre colombe sang, je me sens si lassée :
Semant Amour, Paix, je ne vois que Haine et Guerre.

Parce que,
Violée par des hommes vils, avides de sang,
Des dirigeants, supposés sages pourtant.

Car,
Leurs intérêts, colossaux, leur importaient plus
Qu'un monde merveilleux, souhaité, par tous.

Puis,
Trompée, leurrée, bafouée, jouée, déjouée, honnie, trahie,
Je me vois sans avenir aucun, errant au gré des vents,
ainsi.

Colombe sang, virginale colombe,
Dans le vide plongeant, dans les cieux volant,
Blanche colombe à jamais immaculée,
Amoureuse éperdue de cette Paix aimée,
Je ne laisserai quiconque, jamais, même Président,
Quelque rusé qu'il soit, me mettre dans une tombe.


le 09 Novembre 2002

S.O.S.

23 mars 2008 - 02:01

S.O.S.
Des missiles fusent, l'humanitaire, pas pressés,
Arrive, éclipse l'innommable boucherie.
Non, Messieurs ! Ces chers pauvres vies n'ont pas de prix[1] :
Nul vivre ne viendra ces âmes racheter.

S.O.S.
La chasse à l'homme est lancée. Tel dans un western
Mort ou vif l'on le cherche, Oussama Ben Laden.
Non, Messieurs ! Que cessent vos ripostes compassées :
Aéroports vides, villes fantômes, camps quittés.

S.O.S.
Résignées, toutes les Nations du monde entier
Sont tenues, tel Bobby[2], de suivre l'Oncle Sam.
Non, Messieurs ! Fiers, démocrates et libres nous sommes :
N'acceptons donc votre logique à nous dictée.

S.O.S.
Paix "cou coupé" et Démocratie essoufflée,
Bond de dix ans dans le temps venons d'effectuer.
Non, Messieurs ! Leader, Saddam Hussein est toujours :
N'aviez pu tuer que Paix, Amitié, Amour.

S.O.S.
Des missiles fusent, l'humanitaire, pas pressés,
Arrive, éclipse cet innommable carnage.
Non, Messieurs ! Vous, démocrates, montrez-vous plus sage :
Cette guerre, cette vengeance, ne voulons. Assez !

09 Octobre 2001.



[1] Ne pas voir ici de faute, mais l'utilisation de la licence.

[2] Nom communément donné aux chiens aux Etats-Unis.

La bougie

23 mars 2008 - 01:59


Un souffle. La bougie s'éteint. Avec elle, la vie.
La vie de ces âmes fortes, graciles, innocentes.
Innocentes ces âmes désolées, seules, tristes.
Tristes devenus ces minois abasourdis.

Abasourdis devant ce désarroi terrible.
Terrible ce paysage apocalyptique.
Apocalyptique action, doctrine hérétique.
Hérétique, nestorienne, damnée l'âme insociable.

Insociable ascète au coeur généreux de fiel.
Fiel, ces propos professés à des messes noires.
Noires âmes déshabillées, au désespoir.
Désespoir insondable, traumatisme éternel.

Eternel notre espoir car grande notre foi.
Foi sans faille, avec ferveur. Reviviscent puits.
Puis, un souffle. Une étincelle. Une lueur. La vie.
La vie au bout du cierge. Esprit apaisé, coi.

Le 22 Avril 2002.