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J.G. Mads

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#209796 Épître au rascal

Posté par J.G. Mads - 07 juillet 2011 - 10:16

Bien sûr que je vais finir au Ministère de l'éducation nationale. Je vais même finir avec lui. Après moi on ne parlera plus que de Finistère de l'éducation nationale. Mais bon, faut déjà que je devienne IPR (inspecteur pour rire).

L'élan formidable du coyote, mon cher Pascal, fait courir l'animal à langue pendante longtemps après que le plancher a cédé sa place au plafond des vaches... Pardon pour le style, je me réveille... Le coyote qui court dans le vide, donc, c'est la poésie. Ou la tragédie en alexandrins. Ou le latin. François Ier lui-même jugea désuète la langue de Virgile. Grâce à Dieu et surtout à Voltaire, qui se prenait, le pauvre, pour Racine (quand c'était pas pour Ronsard), ça fait 250 ans qu'on ne compose plus de tragédies classiques en alexandrins. La poésie versifiée, ça fait 3000 ans qu'elle court, donc pas près de s'arrêter. Un bon siècle déjà, à mon avis, qu'elle confond lignes d'horizon et d'arrivée. Qu'elle choit.

La poésie versifiée vient de la chanson, elle est retournée à la chanson. C'est comme nous avec la poussière.

Bonnefoy, Noël, Roubaud, Deguy, Grosjean, Meschonnic, c'est du latin pour les Chinois.

D'ailleurs, le roman n'est pas mieux... Qu'est-ce qu'un roman, aujourd'hui, sinon un scénario qui n'ose pas dire son nom ?



#209586 Journal de M. Profmann

Posté par J.G. Mads - 02 juillet 2011 - 12:33


Avec mes anciens professeurs pour sinistres collègues, pardon si je tousse, depuis trois lustres, d'un siècle l'autre que j'alphabétise, disons que j'essaie d'alphabétiser la région, les petits nouveaux agités poussins qui arrivent par-dessur le marché sont les mômes asthmatiques de mes plus poussiéreux élèves... Quel goulag ! Je suis allergique, j'ai toujours été très allergique à l'école. Les collèges et les lycées sont des pénitenciers à chier par le nez, pour moi, de vrais bagnes pénibles pour enfants assis muets sournois arriérés. Mais j'imagine qu'il existe d'autres soldats pacifistes dans mon genre, d'autres bouchers végétariens, d'autres prêtres athées dans le monde ? Je suis un professeur ascolaire. Une jeune femme de ménage aux commandes d'un bulldozer débridé : je nettoie tout avec zèle. Je vais tout nettoyer à fond de A à Z. Et les sourds, un bon conseil, feraient mieux de se boucher les oreilles, ça va saigner.

« Comment mes codétenues de Première littéraire peuvent-elles lire la correspondance de Rimbaud sans broncher ?... Et Jean Genet, c'est tout l'effet que ça leur fait ? »

J'ai pris la clé des champs à mon cou avant la fin du deuxième trimestre. Je ne voulais sûrement pas devenir professeur à ce moment-là, je ne voulais pas devenir, rien devenir du tout. Je lisais et relisais Cioran. Je ne pensais pas survivre à mon adolescence. Je ne me voyais pas travailler comme tout le monde, échanger mon temps de vie terrestre contre de l'argent, obtenir le permis de conduire, acheter une voiture, une femme, puis une maison, faire des gosses atroces, commander et obéir jusqu'à la retraite... Comment les autres pouvaient-ils donc accepter de payer pour vivre ? Ma cavale a duré une poignée d'années, plus ou moins heureuse parenthèse hors des murs de l'école, plus ou moins en marge de la société. J'ai fait l'hélicoptère... À la suite de quoi, bof je ne vous explique pas comment encore j'ai été repris, comment j'ai retrouvé ma grande cellule crasseuse de condamné à perpétuité, la salle de classe c'est-à-dire, où ma très bonne conduite m'a conduit... tout droit directement de l'autre côté de la barrière. Professeur, je le répète, c'est un peu prisonnier-en-chef sur les bords.



#209508 Journal de M. Profmann

Posté par J.G. Mads - 30 juin 2011 - 09:44

Avec mes anciens professeurs pour sinistres collègues, pardon si je tousse, depuis trois lustres, d'un siècle l'autre, que j'alphabétise, disons que j'essaie d'alphabétiser la région, les petits nouveaux agités poussins qui arrivent par-dessur le marché sont les mômes asthmatiques de mes plus vieux poussiéreux élèves... Quel goulag ! Je suis allergique, j'ai toujours été très allergique à l'école. Les collèges et les lycées sont des pénitenciers à chier par le nez, pour moi, de vrais bagnes pénibles pour enfants assis muets sournois. Mais j'imagine qu'il existe d'autres soldats pacifistes, d'autres bouchers végétariens, d'autres prêtres athées dans le monde ? Je suis un professeur ascolaire. Atypique, a- ce que voulez. Vous n'avez qu'à imaginer une jeune femme de ménage aux commandes d'un bulldozer : je nettoie tout avec zèle. Je suis là pour tout nettoyer à fond de A à Z. Et les sourds, un bon conseil, feraient mieux de se boucher les oreilles, ça va saigner.


#209435 Documents de travail pour le « Journal de M. Profmann » 2

Posté par J.G. Mads - 28 juin 2011 - 10:14

Vous dites : « Le peuple a aucun goût ! Il aime que le faux, les ordures... » Où qu'il aurait pris son goût ? Pas à l'école, on l'apprend pas. On se désintéresse du goût, de l'enthousiasme, de la passion, des seules choses utiles dans la vie... On apprend rien à l'école que des sottises raisonnantes, anémiantes, médiocrisantes, l'air de tourner con rabâcheur. Regardez les petits enfants, les premières années... ils sont tout charme, tout poésie, tout espiègle guilleretterie... À partir de dix, douze ans, finie la magie du primesaut ! mués louches sournois butés cancres, petits drôles plus approchables, assommants, pervers grimaciers, garçons et filles, ragoteux, crispés, stupides, comme papa maman. Une faillite ! Presque déjà parfaits vieillards à l'âge de douze ans ! Une culbute des étoiles en nos décombres et nos fanges ! Un désastre de féerie. Quelle raison ? La puberté ? Elle a bon dos ! Non ! Parce que dressés tout de suite en force, sonnés d'emblée dès l'école, la grande mutilante de jeunesse, l'école leur aura coupé les ailes au lieu de leur ouvrir toutes grandes et plus grandes encore ! L'école n'élève personne aux nues, elle mutile, elle châtre. Elle ne crée pas des hommes ailés, des âmes qui dansent, elle fabrique des sous-hommes rampants qui s'intéressent plus qu'à quatre pattes, de boutiffes en égouts secrets, de boîtes à ordures en eaux grasses. Ah ! C'est vraiment le plus grand crime d'enfermer les enfants comme ça pendant des cinq et dix années pour leur apprendre que des choses viles, des règles pour mieux s'ahurir, se trivialiser à toutes forces, s'utiliser l'enthousiasme aux choses qui s'achètent, se vendent, se mangent, se combinent, s'installent, dilatent, jubilent Capital, qu'on roule avec, qu'on trafique, qu'on goupille, chignolle, lamine, brase, en cent enfers mécanisés, qu'on accumule dans des dépôts pour les refiler à bénéfices... à la grouillerie des brutes d'achat. Quelle atroce farce ! » Les Beaux Draps, LF. CÉLINE.


#208124 33 ans et demi et des poussières

Posté par J.G. Mads - 05 mai 2011 - 04:09

merci les amis !

attendez-vous à ma renaissance explosive
un jour ou l'autre
ça peut prendre des mois, mais ça reviendra
pour l'instant je tousse, hein, je m'échauffe
et je vous embrasse

j g


#208115 33 ans et demi et des poussières

Posté par J.G. Mads - 05 mai 2011 - 09:52

Oh vous savez l'univers
c'est beaucoup trop d'étoiles
pour mon étroite petite
boite crânienne

Et la surpopulation terrestre me fait une belle jambe, je n'ai que dix doigts.

Parlons du monde à la 1è personne.

Ne parlons plus des antipodes, des gens, de demain, de Dieu, d'ordre, d'espèce humaine.

Merde à la souffrance ou pensée
incontinente – L'esprit doit
réapprendre à serrer les fesses et fort.
Et mieux vite que ça.

Force nous est de jouir
naître vivre mourir
comme l'arbre
à l'aune de son ombre.

Advienne que pourri,
j'invoque la joie.



#207411 Épître au miroir de poche

Posté par J.G. Mads - 09 avril 2011 - 09:46

Mon ami cyclope d'orgueil, shérif,

Oublie pour commencer que tu penses ou bien fiasco,
c'est ta propre imagination que tu avales
de travers.

Fous-toi ensuite la sublime musique théorique au cul,
et toute.

Cherche plus haut,
perce un trouve dans le toit,
et brille.

Quand le Malheur vienvoudrait dicter sa loi,
tu les lui pètes toutes, les dents, très officiellement
avec ton étoile.

Quand le Malheur arrive,
c'est toi tu l'étrilles
ou pas le choix.

Le doute de soi est un cancer psychique
comme la foi.



#206771 Système Doute

Posté par J.G. Mads - 18 mars 2011 - 06:36

La peur, par nature, est passive ;
or, passer n'est pas vivre ;
donc non nous n'avons pas peur
des points-virgules non plus
on les encule.

Contrairement, c'est moins nous de la pollution mortifère
qu'on a peur que vous
des conséquences cruciales qu'on pourrait en tirer.
Une catastrophe ne chassant pas l'autre, ça s'ajoute,
je prie Dieu de croire à toute
la poésie qui est en mon pouvoir
que ça déborde.

Contrairement à ce qui est dit, encore,
cent fois moins de nouvelles centrales jucléaires
(faute de petite frappe bah je vous la laisse)
que de vaisseaux spatiaux
spacieux
qu'on haaaaa mon avis besoin, et vite.

  • tim aime ceci


#206277 Toutes les guerres ne sont peut-être pas perdues d'avance pour tout le mo...

Posté par J.G. Mads - 04 mars 2011 - 03:04

Dieu est « Super grand-père », un gros sympathique vieillard barbu chenu avec des lunettes rigolotes, qui aime les enfants, de rouge et de blanc toujours vêtu. Et d'abord les êtres ne meurent pas, ils jouent à cache-cache. Quand on meurt quand même, on devient un ange espiègle, une sorte d'elfe avec des pouvoirs magiques même que quand on pète en plein vol la nuit, ça fait des étoiles filantes pour les vivants qui s'ennuient.

La mauvaise foi est un pléonasme ; or, je l'ai dit et répété sur tous les toits plus ou moins photovoltaïques de la planète, c'est pas joli joli de malhonnêtre ; donc les lâches préfèrent le douillet mensonge de la facilité au précipice abrupt de la vérité. Selon eux, l'horreur absolue d'un monde sans queue ni tête est incompatible avec vivre. Ils récusent l'absurdité universelle méchante empêcheuse de danser en rond. Le chaos lui-même leur est une forme supérieure de bon ordre. Bref, ils entretiennent tendrement la flamme en carton de la superstition.

Nous avons essayé de le prendre au sérieux jusqu'ici leur sentimentalisme – peine perdue ! Essayons voir de le prendre un peu à la gorge pour changer !

  • tim aime ceci


#205985 La vie en prose

Posté par J.G. Mads - 28 février 2011 - 06:00

LE PROFESSEUR DE RÉVOLUTION A DIT


« Mai 68 très pâle paraîtra à côté des révolutions rouges vives qui arrivent, bientôt les adolescents reprendront le commandement ivre de notre navire. Les riches cupides d'aujourd'hui sont les mendiants crevards de faim d'après-demain, l'hiver leur sera si rude qu'ils devront brûler leurs billets de banque pour se réchauffer les os pour survivre. Dans notre nouveau régime politique euthanasique, eutopique, l'avortement sera une jouissance beaucoup mieux récompensée que l'accouchement. Les racistes seront victimes de cosmopolites pogroms. On fera fusiller un peu aussi les partisans de la peine de mort pour leur apprendre à changer d'avis ailleurs si j'y suis. »



La vie est belle. Et en même temps quelle putain de vie de merde de chien.

La Beauté et l'Horreur dans ce monde s'équilibrent. Même taille, même poids.


Donc si vous trouvez un jour que la Laideur l'emporte, nettoyez vos lunettes que de vous plaindre

ce sera plus intelligent.


L'inexistence n'existe pas.


L'émotion c'est de la connaissance à 100%, de la pure science exacte.

Rien ne nous élève comme l'émotion.


Pour cette métamorphose émotive

jusqu'à la mort, pour le meilleur et pour le pire, bonjour et merci.



#114643 Restauration d'une strophe de Malherbe

Posté par J.G. Mads - 03 novembre 2008 - 11:06

ouiais c'est des feignasses je te le fais pas dire