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Car de soie délicate, nous passons au béton,
Au macadam, à cette obsidienne harassée
Par les hurlements déments de pneus torturés...
Mais ces cris, aussi terrifiants qu'ils soient,
Ne sont que parties de la cacophonie diurne :
Le chant des sirènes a aujourd'hui des allures de patois
Et se fond avec le chœur des klaxons en mauvais opéra !
Le bruit n'est pas pour autant le plus effrayant.
D'autres monstres bien plus féroces, d'une diabolique plume
Depuis leur nids de papiers agressent femmes et enfants
Distillant leur poison par d'abrutissant slogans.
Et ces bouches énormes ! Qui vomissent à heure fixe
Des flots de papillons hagards, apparement indigestes
Pour les sombres léviathans prolixes
Qui vagabondent sans but dans ces profondeurs funestes
Ah vision d'horreur, mon cœur s'affole et je perd la raison !
J'abandonne les rues de Paris, je fuis jusqu'Ã l'appartement.
Un petit café, une cigarette : le cocon agit, enfin l'apaisement
C'est décidé, je ne sors plus de la saison !
