Des Ans chantés par nos deux Cœurs
Melancholia des Temps Nouveaux
qui redessinent sur mon Front blême
Le Cher Souvenir de ta Peau
*
Il faudrait un de ces Hasards
pour que j'en retrouve l'Odeur
Les Muscs & Musiques des Voiles
qu'alors revêtiront tes Chairs
*
Belle alanguie sur les Nuages
plus sombres qu'un Cortège en Pleurs
Tu répandais certaines Grâces
comme une Lune pleine embrasse
*
Je suis cet Homme en Haut de Forme
obnubilé par tes Cambrures
Celui qui voit mieux que les Autres
ce qu'une Âme compte de Ratures
*
Je suis le Mal Inquisiteur
dans la Pénombre d'un Bordel
ou bien ce Chat qui tout à l'Heure
fuyait de Ruelle en Ruelle
*
Chaque Fragrance a Madeleine
sa Concubine inavouée
la lente et douloureuse Peine
qui vient sucer l'Eternité
*
J'ai laissé choir le Verre d'Absinthe
sur le Plafond du vieil Hôtel
Tu n'étais plus qu'une longue Plainte
parmi les Cris des Maquerelles
*
J'suis pas foutu d'éjaculer
Pas plus foutu de t'oublier
Aurais-Je écrit mon dernier Vers ?
Ce Vers d'Absence au Pied Chimère…