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Publications sur Toute La Poésie

Au désespoir des narvals...

15 février 2011 - 04:11

Plus je vois la lune s'éloigner de moi
Repoussée par les océans révoltés
Alors chaque jour, c'est d'un éclat de bois
Que les vieux narvals se croisent, survoltés...
L'odeur du sang attise la convoitise
D'une colonie de crabes qui aiguise
Sur le gros sel de la banquise, leurs pinces
Au détroit glacé d'un espoir aussi mince
Qu'un parchemin d'explorateur chevronné
Ecrit d'encre de seiche, la morve au nez...

L'antidote

05 février 2011 - 05:05

Il n'y a pas d'société libre sans des hommes libres
Le pouvoir n'a qu'un but, l'état plein de vice
T'assujétir par la censure, surveillé par sa police!
Anarcynique? je viens t'empoisonner les tripes!

Ecartez-vous de mon soleil
Je n'en veux pas de vos conseils,
Car je n'appartiens à personne,
Tu m'fais de l'ombre, tu m'étonnes!

J'aime l'idéal libertaire du Christ
Mon ennemi, c'est ce tyran de cardinal
Qui bénit au Vatican, le diabolique capital
De sa grasse main aux bagouzes d'améthyste

Le suffrage universel n'est qu'un leurre,
Dans les épinards, y'a jamais de beurre!
Or la terre est à ceux qui la travaillent;
C'est ton patrimoine, le fruit de ses entrailles!

L'autorité c'est le mal, la liberté l'antidote
Je suis unique, mais n'croyez pas que j'radote
Alors bon sang, écartez-vous de mon soleil,
Puisque je n'veux pas cautionner votre oseille!

La morale bourgeoise nous aliène la cervelle
On civilise le bon troupeau dès la maternelle
C'est la destruction d'âmes libres et souveraines
Dans l'enfer de la haine et de la violence urbaine

Attendez-vous dans nos campagnes,
Tôt ou tard, à c'qu'on fédère nos villages!
L'esprit libre qui balance au mât de cocagne
Est celui de Münzer décapité au moyen-âge...

Des hommes libres pour un monde solidaire
L'humanité toujours en quête de liberté!
Répétait Stirner, mort dans l'oubli, la misère,
Par le poison d'une mouche, c'est la stricte vérité!

L'autorité c'est le mal, la liberté l'antidote,
Je suis unique et n'croyez pas que j'radote!
Mais bon sang, écartez-vous de mon soleil,
Je ne suis plus à la lettre vos mauvais conseils!

Berlingot roots

03 février 2011 - 01:23

Un gri-gri, filtre à rêves
Suspendu à tes lèvres
Dans l'île aux épices,
Il y avait à gogo,
Goyaves et coco ...
Une dent de dauphin
Rose tel un séraphin
Pour mordre à la vie
Chatouille de colibri
Aux pistils vermeils
Virevolte et m'émerveille
Dans l'île aux épices,
Chant à l'unisson,
Et à foison, poissons !
La plus belle métisse,
Le plus fou des gringos,
Cacao, coke et berlingot ...


Musique de Miles Davis,interprétée by R.Barreto, A.Kidjo & S.Vaughan.
Remix, bruitages et texte By Gallaumar.

La mort s'amuse...

28 janvier 2011 - 04:47

C'est à la pâle lueur d'une bougie
Eclairant ma modeste piaule le soir,
Lorsque je suis penché sur mon écritoire
Qu'une encre s'écoule par pure magie.

Tu sais, je pressens sa présence partout;
Sa main noueuse posée sur mon épaule,
Son souffle glacial dans le creux de mon cou,
Son coeur ne battant plus, pétrifié qui miaule!

Pourtant, ses longs ongles sont si bien soignés;
Elle n'est pas vilaine, pas d'âme méchante
Et parfois, au coeur de la nuit,, elle chante
Et danse faisant craquer ses fins poignets.

Bien que son visage soit voilé de noir,
On peut sans peine deviner son oeil triste,
Son regard mouillé d'éternel désespoir,
Malgré les ultimes promesses du Christ.

Silencieux, sans peur, j'écoute sa dictée;
Tel l'hypnotisé et piètre scribouillard,
Ce médium égaré dans l'épais brouillard,
J'écris donc ma vie, par la mort, allaité...

Fada do fado

16 janvier 2011 - 02:20

Sur l'épiderme, à fleur de peau du fadista
Un artiste anthropographe entre le pouce et l'index
Lui tatoue un coeur transpercé et une croix...

Un poète compose une nouvelle pièce
Déjouant les pièges de la censure ( Loi du 6 Mai 1927)
Qui défigure depuis le visage du fado...

Les douze cordes d'une guitare portugaise à deux bouches
Vibrent dans les ruelles du quartier d'Alfama malfamé.
Une odeur de sardines grillées titille le museau félin...

La voix de Lenita Gentil charme la nuit
Chantant un poème de Vasco de Lima Couto et de Veronica:

"Preciso de espaço
Para ser feliz
Preciso de espaço
Para ser raiz
Ter a rede pronta
Para o mar sempre
Ter aves e sonho
Quando a terra escuta
E falar de amor
Aos tambores da luta..."

Le fado est le point mort entre la tristesse, la joie et la honte.
On marche dans les ruelles pavées, l'âme au ralenti puis soudain,
Les battements du coeur s'accélèrent parceque la marée monte
Et la lune qui se mire dans le Tage revient de loin, de très loin...

Le petit Tram jaune N°28 arpente la colline jusqu'à Santa Luiza.
Un ivrogne bavarde avec son chien sur le seuil de sa casa.
Fernando Pessoa travaille au café "La brasileira"; C'est un poète.
Avec sur le nez des lunettes rondes, il porte le chapeau lisboète....