Diane

Là-bas c'est un désert  

Lorsqu'apparait

au détour de la dune

l'oasis opportune

elle abreuve à grand peine

les quelques regards

devenus rares

assoiffés de l'aubaine

Là-bas c'est un désert

Chaque espoir de nourriture

ou la moindre enluminure

d'une âme

se perd au marécage

page après page

sans que l'on n'y voie drame

Là-bas c'est un désert

Frêle clapotis

ténu reste de vie

jusqu'à l'insaisissable

qui n'en finit plus de mourir

dans un océan de sable

où l'on ne rêve plus rien

Qu'un impitoyable silence

une mortelle somnolence

sous un voile arachnéen

Là-bas c'est un désert

Il fut poétique

Poupée de porcelaine,
elle dissimule son âme
figure blanche et d'ébène
qui couvre celle

de la femme

Un fin sourire d'habillage
fige le visage de plâtre
nulle trace de son âge
face lunaire
masque de théâtre

Tu t'es donnée au monde rétro
sait-on ce que tu caches
Masako
derrière ton front lys
en sommeil sous la gouache

Délicatesse de fleur
la souplesse d'un saule

que connaîs- tu du bonheur
l'art de servir les hommes
est ton unique rôle

J'aime les couleurs de la folie     

même avec la douleur de ses envies

J'aime la vie

avec mon secrétaire

perpétuel
même avec les démons

de la concurrence
 

J'aime les chansons 

qui disent je t'aime
mais de la folie 

naissent des leurres
que la raison ne connaît pas

J'aime les mots 

mais quelle histoire

quelle foire

quelle mémoire
et quels chameaux !