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Marchand de rêve

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Overdose de rêve

16 janvier 2017 - 11:22

OVERDOSE DE RÊVE
 
Notre amour à bout de forces
Est un arbre sans écorce,
Une fleur jadis extorse,
Quand triomphe le divorce ! ...
 
Au pollen des longs jours sombres,
Le cœur bat dans la pénombre,
Allergique au plus grand nombre,
Et trahi par sa propre ombre ! ...
 
Et voilà que tes yeux mouillent,
Quand le couple part en couille,
Que se transforme en citrouille,
Ton carrosse plein de rouille ! ...
 
Il nous reste des voyages,
Des souvenirs qu'on partage ;
Moi, tes erreurs d'arbitrage.
Toi, mes erreurs d'aiguillage ...
 
Or le temps des habitudes,
Fait place à la solitude,
Tel ce vent d'incertitude
Qui te glace d'hébétude ! ...
 
Sois léger mon cœur blessé,
Sois fort mon corps désossé !
Que ces démons du passé,
Par ma vie, soient pourchassés !
 
Car, quand l'espoir se soulève,
Que le cor sonne la trêve,
Ô jamais, l'amour ne crève
D'une overdose de rêve ! ...
 

Murène

04 avril 2016 - 11:26

Je sens en moi la bestiole qui sommeille,
Perfide et lovée entre mes deux oreilles ;
Il ne faut surtout pas que je la réveille,
Elle n'aime même plus le soleil ! ...
 
Je m'efforce de voyager en silence,
L'épargnant ainsi de toute turbulence,
L'anesthésiant au formol de mes idées,
Un peu complice pour pouvoir m'évader ...
 
Elle aime ma musique, car ça l'apaise.
C'est elle qui commande tout dans ma tête ;
Si d'aventure, je veux filer à l'Anglaise,
Si je la vexe, c'est aussitôt ma fête !
 
Et comme une muse antique en robe noire,
Elle se réveille et s'invite tous les soirs,
Dans le lit drapé de mes plus sombres songes,
Pour me séduire encore avec ces mensonges ...
 
Alors, sirotant un bon "Côte du Rhône",
Je la caresse dans le sens des écailles,
Quand elle digère mes fichus neurones,
Cette insatiable ogresse qui me tenaille ...
 

CHROMOSOME 29 02 64

24 février 2016 - 12:54

 
 
"Au père si souvent absent
Que j'aime encore de mon sang
Aux yeux bleus de ma chère mère
Où plongeait mon cœur éphémère
À mes frères sans père et mère
X de ses antidépresseurs
À ses amours guerre et douleurs
Écrits de parfaite grammaire
Œil innocent de ma nation
Dans les cours de récréation
Maudiriez-vous les jours anciens
Sans écouter le magicien "

L'inutile midi .

21 février 2016 - 11:03

Or, à l'aube d'une nouvelle révolution solaire,
S'annonçant, (qui sait ?), peut-être magistrale,
Je vis donc d'angoisse et de rêves solitaires,
Dans le feu vif de cet énième enfer astral,
Balayant à ma porte secrète, l'inutile midi,
Sans apercevoir enfin ce bout de mois de février,
Qui se moque du temps avec son vingt-neuf maudit,
Celui qui pourtant équilibre vos antiques calendriers ...
 
Comme ceux qui rusent de leur boule de cristal,
Seul, je mesure avec plus ou moins de bonheur,
La distance à parcourir, le poids de mon existence,
Avec mes quatre-vingts dix kilos et le bagage léger,
Sur ce petit chemin, où je sais qu'il va encore neiger,
Où se chahutent rimes, sentences et autres stances,
Quand bien même, je vivrais tel un enragé, sans peur,
Tel un jeune olivier sous le joug d'un puissant mistral ! ...
 
 
 

Yellow star

10 février 2016 - 06:35

Le vieux porc trouve que ce n'est qu'un détail,
Toutes ces étoiles jaunes arrachées au ciel,
Ces familles entières entassées tel le bétail
Dans les wagons d'une odeur pestilentielle ;
 
Un voyage forcé vers les camps de la mort,
Et déjà, vous avez oublié leur funeste sort :
Leurs mille nuits d'effroi dans l'hiver glacé,
Silhouettes en pyjama rayé, l'œil enfoncé,
 
Dans le crâne rasé, décharné, l'âme pétrifiée...
Les belles juives par les bourreaux, terrifiées ;
Ces cobayes sacrifiés à l'avenir de la science,
Martyrisés par des toubibs sous fausse licence !
 
Aux travaux forcés, condamnés, pour survivre,
Un quignon, un bol de bouillon comme pitance,
D'une santé précaire, gardant espoir de délivrance,
Photos jaunies de leurs proches au sein d'un livre...
 
Enfin, c'était l'appel, l'ultime douche salvatrice :
Dans un épais nuage de gaz, les dernières prières,
Or le Vatican faisait la sourde oreille, complice,
Quand les collabos buvaient leurs amères bières !
 
Et les nazis baisaient dans les bordels de Paris,
Champagne pétillant avec les filles de la patrie.
Hier, les Juifs, les esclaves et les peaux-rouges,
Demain, ce sera peut-être ton tour, alors bouge !