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M. de Saint-Michel

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Publications sur Toute La Poésie

L’orphelin

30 juillet 2025 - 08:28

Dans le silence d’une maison morte

l’ancien enfant aux rêves abattus

croit par instants percevoir l’écho de ces voix

qui depuis longtemps ont rejoint la poussière 

voix familières et si lointaines 

si lointaines et si proches pourtant

qu’il s’immobilise soudain 

et ferme les yeux

pour mieux écouter les paroles chéries 

celles d’un jadis ressuscité 

et qui lui sont comme autant de caresses

alors qu’au plus intime de lui-même 

revenus du pays des ombres

​se font jour étonnamment présents les visages

que seules évoquaient encore quelques photos

et sa mémoire est au bord du Léthé

ô ces tendres regards qu’il pensait disparus

ces doux sourires que l’absence lui semblait-il

avait disséminés pour toujours 

avec en outre

la lumière particulière de chaque saison 

l’atmosphère de ces années 

où fleurissaient insouciance et bonheur

quand il ignorait naïf qu’un tel paradis 

serait bien vite perdu

oui désormais qu’il ouvre les paupières 

et se retrouve

 

seul

Réac !

27 juin 2025 - 08:31

Au fil du temps qui passe il va

affirmant la beauté des roses

affichant son mépris des proses

féal  des rêves qu’il rêva 

 

De l’aube au crépuscule ainsi

son désir foule nos poussières 

rend dérisoires les lumières 

de notre ciel qui s’obscurcit

 

Il ne se soucie d’être aimé

par la foule des automates 

ceux qui ânonnent et blablatent

selon un discours programmé 

 

Ne traverse-t-il les miroirs

où nos mille masques s’effacent

le Rubicon des jours fadasses

où bavent mille désespoirs

 

Qu’il offusque tel cœur épris

de nos modes sentimentales 

lui est une pluie de pétales 

dont il savoure tout le prix

 

Très loin de lui gît l’ambition

des quatre saisons qui pactisent

eaux de boudin et cendres grises

 

Il crie l’Amour et sa passion

 

 

Haïku pour la fête des mères

25 mai 2025 - 11:58

  À ma mère morte

le parfum de mille roses

  l’azur sans nuage

À chacun

03 mai 2025 - 08:48

Qui es-tu

Entre tes mains les étoiles glissent disparaissent 

à l’unisson de ta moindre vertu

Les heures ne tiennent leurs promesses 

 

Voici l’hiver

murmures-tu au milieu des sables

Grises les neiges roulent sur ta chair

Oh que de songes lamentables 

 

Et cette faulx

qui bientôt ensanglantera ton bonheur frêle 

Oui ce chemin vers l’échafaud 

où la nuit à ton âme se mêle

 

D’espoir vain

en illusion tu sais le poids de l’absence

avec tant d’ombres couchées dans le ravin 

tant de sanglots pris dans le silence 

 

Nu venu

Nu au fond des nuits-poussières 

Resteras-tu à tes yeux cet inconnu

avant que le plomb de l’oubli ne ferme tes paupières 

 

 

L’ado

02 avril 2025 - 09:13

Plastiques et journaux Cocaïne et gravats

L’ado marche rageur et regarde Rigole

Il crache Et son crachat se perd dans la rigole

Il fait un doigt d’honneur aux dévots Aux divas

 

Zone de merde pense-t-il Pourquoi y vivre

A-t-il jamais vu la beauté Ouvert un livre

 

Anonyme parmi tant d’anonymes C’est

bien le désert ici Seul baiser l’en délivre 

 

Et encore Un instant roulant dans le passé

Quant au futur ça n’est qu’un mot Tout dégringole 

Que vaut l’amour-kleenex Autant qu’une cagole 

Ce siècle rugit-il est bon à fracasser