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M. de Saint-Michel

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Publications sur Toute La Poésie

Dans le marbre

07 octobre 2025 - 02:32

Or sache-le bien

Passèrent les vents
Et tous les mots écrits sur le sable des heures
ont disparu
Chaque page de nos vies s'envolera

Roulèrent les pluies
Et tous les regards émerveillés par rêves et rayons
se sont éteints
Le moindre de nos désirs fluera en prose grise

S'abattirent les canicules
Et toutes les moissons espérées au fond des coeurs
ont séché
Chacun de nos pas mènera au désert

Churent les neiges
Et tous les printemps gravés à même la peau
ont été ensevelis
Nul azur nôtre n'échappera aux avalanches

S'enflèrent les vagues
Et tous les phares dressés vers les cieux à venir
ont croulé
Aucun de nos jours ne restera debout

Mais je t'aime pour l'éternité

Deo gratias

03 septembre 2025 - 08:46

Un soleil envahit le silence du cœur 

et ce n’est pas un rêve oh quand ce devrait être 

à la nuit close où gît cette ancienne douleur

qui tarauda l’amour pour l’empêcher de naître 

 

L’ignores-tu Se sont fanés depuis longtemps

jonquilles et lilas très loin dans ton enfance 

que le bonheur comblait Ont soufflé les autans

et dispersé tous les parfums de l’innocence 

 

Sans doute Qui pourrait ne pas savoir l’oubli

les heures en allées à l’horloge de vivre

inéluctablement et l’or enseveli

de tout espoir Qui donc pourrait être assez ivre

 

Tu serais le dernier Et cependant voilà 

qu’un printemps refleurit en toi Au plus intime 

de l’âme rayonnant Tout à coup plus de glas

ni de glace mais bien l’astre-roi qui t’anime

 

Et tu n’y es pour rien Pour rien En vérité 

une grâce pareille est vierge de mérite 

S’impose Disparu le deuil qui t’a hanté 

Ton corps devient lumière où ta vie ressuscite 

L’orphelin

30 juillet 2025 - 08:28

Dans le silence d’une maison morte

l’ancien enfant aux rêves abattus

croit par instants percevoir l’écho de ces voix

qui depuis longtemps ont rejoint la poussière 

voix familières et si lointaines 

si lointaines et si proches pourtant

qu’il s’immobilise soudain 

et ferme les yeux

pour mieux écouter les paroles chéries 

celles d’un jadis ressuscité 

et qui lui sont comme autant de caresses

alors qu’au plus intime de lui-même 

revenus du pays des ombres

​se font jour étonnamment présents les visages

que seules évoquaient encore quelques photos

et sa mémoire est au bord du Léthé

ô ces tendres regards qu’il pensait disparus

ces doux sourires que l’absence lui semblait-il

avait disséminés pour toujours 

avec en outre

la lumière particulière de chaque saison 

l’atmosphère de ces années 

où fleurissaient insouciance et bonheur

quand il ignorait naïf qu’un tel paradis 

serait bien vite perdu

oui désormais qu’il ouvre les paupières 

et se retrouve

 

seul

Réac !

27 juin 2025 - 08:31

Au fil du temps qui passe il va

affirmant la beauté des roses

affichant son mépris des proses

féal  des rêves qu’il rêva 

 

De l’aube au crépuscule ainsi

son désir foule nos poussières 

rend dérisoires les lumières 

de notre ciel qui s’obscurcit

 

Il ne se soucie d’être aimé

par la foule des automates 

ceux qui ânonnent et blablatent

selon un discours programmé 

 

Ne traverse-t-il les miroirs

où nos mille masques s’effacent

le Rubicon des jours fadasses

où bavent mille désespoirs

 

Qu’il offusque tel cœur épris

de nos modes sentimentales 

lui est une pluie de pétales 

dont il savoure tout le prix

 

Très loin de lui gît l’ambition

des quatre saisons qui pactisent

eaux de boudin et cendres grises

 

Il crie l’Amour et sa passion

 

 

Haïku pour la fête des mères

25 mai 2025 - 11:58

  À ma mère morte

le parfum de mille roses

  l’azur sans nuage