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M. de Saint-Michel

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Publications sur Toute La Poésie

L’ado

02 avril 2025 - 09:13

Plastiques et journaux Cocaïne et gravats

L’ado marche rageur et regarde Rigole

Il crache Et son crachat se perd dans la rigole

Il fait un doigt d’honneur aux dévots Aux divas

 

Zone de merde pense-t-il Pourquoi y vivre

A-t-il jamais vu la beauté Ouvert un livre

 

Anonyme parmi tant d’anonymes C’est

bien le désert ici Seul baiser l’en délivre 

 

Et encore Un instant roulant dans le passé

Quant au futur ça n’est qu’un mot Tout dégringole 

Que vaut l’amour-kleenex Autant qu’une cagole 

Ce siècle rugit-il est bon à fracasser

L’ado

02 avril 2025 - 09:12

Erreur…

En ces temps

01 mars 2025 - 09:55

Quand meurent les lions restent les chacals

restent les hyènes Les étoiles s’éclipsent 

et les ténèbres recouvrent tous les cœurs 

Que faire alors sur les chemins qui se perdent 

 

Entre les quatre horizons semble stagner

un interminable automne où chaque vie

s’enlise Dans le ciel volent seulement 

des légions d’angoisses aux ailes de cendre

 

Le brouhaha des pensées va polluant

le front et les yeux de l’enfance avortée

Les statues que lapide un siècle de fer

crient vengeance Et l’amour se vêt de silence

 

Dans les cités quelquefois pleut un sang noir

Des roses soudain y poussent dont l’arôme 

enivre les dévots du progrès L’esprit

s’égare dans le dédale de l’absence

 

Aux forêts qui brûlèrent a succédé 

le désert Mais un désert veuf de poète 

De prophète Faut-il dès lors n’espérer plus

qu’une armée d’archanges déchirant le monde

Ballade de toujours

22 janvier 2025 - 09:21

Papillon danse et à fleur de saison

s’aventure celui qu’un ciel obsède

L’esprit qui va ignore l’horizon 

affirme-t-il ravi que le possède 

le chant sacré oui secret d’un aède

Ou d’une muse À quoi bon le savoir

Sur ce chemin du matin jusqu’au soir

jusqu’ à la nuit plutôt d’étoiles pleine

il passera outre aux songes d’espoir

L’amour lui seul est vertu souveraine

 

Notre désert s’égrène en sa prison

il en est sûr Quel désir n’y décède

après avoir souffert la trahison 

et divagué sur une corde raide

Vrai lui est chair non un pâle intermède 

mais la passion fût-ce au fond d’un mouroir

quand un appel explose le miroir

de nos mièvres bonheurs Que s’y déchaîne 

cette beauté qui s’érige en devoir

L’amour lui seul est vertu souveraine

 

Le siècle ainsi bave fange et poison

L’amant n’y veut chercher quelque remède 

en traversant les deuils et la cloison

du reniement où le dégoût succède 

à l’abandon Est-ce un ange qui l’aide

Sans nul doute pense-t-il Et de voir

en son cœur nu que perce un rayon noir

cet arc-en-ciel plus fort que la géhenne

dont la splendeur ne s’ose concevoir

L’amour lui seul est vertu souveraine 

 

Frères humains n’ayez crainte de choir

ni de crever sur un sale trottoir

dès lors que vif une foi vous entraîne 

vers le poème où la mort n’a pouvoir

L’amour lui seul est vertu souveraine

 

Naissance

23 décembre 2024 - 02:58

C’était en notre monde une si longue attente

 

Des siècles et des siècles 

à n’en plus finir

 

Pour l’homme et la femme 

une interminable marche dans le désert 

en quelle nuit obscure 

veuve d’étoile 

 

Nulle oasis vraiment 

hors çà et là quelques flaques d’eaux croupies

qui n’étanchaient la soif 

 

Pas d’horizon 

 

Les dunes succédaient aux dunes

les vents de sable fouettaient les faces jusqu’au sang

jusqu’à l’âme

les heures s’écoulaient vides vaines

sur ce grain de poussière perdu dans l’espace 

 

Chaînes aux pieds

les forçats avançaient en aveugles

au hasard

vers la fosse commune 

 

 

Et soudain une vierge enfanta la lumière 

 

En un village ignoré

une nuit parmi des milliards de nuits

sur une brassée de paille

près d’un âne et d’un bœuf 

naquit l’enfant espéré contre toute espérance 

 

Là au fond d’une étable 

pauvre entre les pauvres 

vagissant et pleurant mais auréolé de prières

l’amour prit corps

 

L’amour se fit chair humaine 

 

Impensable miracle 

l’éternel vint dans le temps

descendit à n’y pas croire dans la finitude 

 

Oui la toute-puissance par pure grâce 

revêtit la faiblesse d’Adam

 

Impossible vérité 

dans une crèche méprisée des césars

le ciel rayonna

 

Ce fut pour nous enfin le Salut attendu

 

 

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(Tableau de Gentile da Fabriano - 1423)