Je médite sur le monde médusant me disant médisant que la vie tristement devance les gens amèrement. Aujourd'hui, je vais vous raconter un conte séduisant, une histoire qui anime des gens et encore d'autres gens, juste quelques mots de notre temps.
D'abord, on naît et puis alors on court. On court toujours et on connait que ça. La course connecte les gens et tous courants après une vie qu'ils veulent tant cherchent souvent un moyen pour y arriver le plus rapidement. Tous les jours, la course génère des gagnants des perdants, mais le temps vénère le court, car à la fin des jours tout le monde pour un soupir un instant, s'arrête crevant. La vie écourte, s'écourte, est courte. Pour quelqu'un qui court, le temps secoue, envoûte, car droit devant c'est la clef de voûte. Mais dans ce monde courant, jamais s'arrêtant, se croisent souvent des inconnus aux coins de rues méconnues. Aucune place aux solitaires, des croisements s'opèrent. Je compte deux, car il faut toujours un autre pour que l'un devienne quelqu'un de mieux. C'est donc à la croisée des chemins que deux félins ne se connaissant, chacun saisissant le sol sauvagement, s'impatientent de protéger leur avance gagnante, prudemment. En silence, les regards clignent, sont-ils fait l'un pour l'autre, question maligne, et la rencontre féline se gèle agile sur une ligne fragile. Que se passe-t-il ? L'un fait - au risque que l'autre l'aligne - un geste tremblant en guise de signe. Les gens sont durs, mais rude est le jeu habile d'un regard léger jugeant. L'autre contourne, regards déviants et sans jamais s'rentrer dedans passe devant ne laissant aucun temps aux échanges partageants. Pourtant, parfois on devine une avance de sentiment qui se dessine subtilement; mais encore ici c'est un sourire, un beau sourire montrant les dents. Toujours courant, bientôt loin devant, il s'amuse parlant du perdant. C'est alors que l'autre, cet amère tolérant, rencontre une pierre au tournant. La pierre, c'est les mots méfiants, les tranchants, ceux qui se placent tout devant, avant même que n's'opère les liens naissants. Laissée à terre pour les suivants, pour ceux courant derrière les devants, ceux qui maintenant butant dedans, n'ayant bu tant, mais titubant et voyant tant, toutes ces pierres dans ce dédale qui se déballe à l'avant.. Le perdant, ce verre éphémère, s'étonne en glissant; et la pierre aidant, s'en va brisée, la rencontre trop rapidement jugée. Plaidant, étonné, dans les débris maintenant aiguisés, éparpillés si joliment, sous ses pieds gisants, tombe lourdement en disant poliment « eh moi pourtant je suis innocent ». Peinant arrêté voyant au bout l'autre arriver. L'estime sous terre, c'est un cœur qui est enterré, le corps toujours par terre, gisant. L'éclat ne peut s'armer sur un sol vitré. Le vainqueur brillant des débris semés pour rapidement briser les suivants brandit souriant un triomphe piquant, une peine pour le perdant qui pique tant. L'autre toujours par terre murmure tristement : pourquoi n'a-t-il pas laissé intact le reflet de l'âme qui s'offrait dénudée, la première place est-elle toujours réservée à ceux qui cogne les premiers ? Les gagnants pensent aux classements, criants souvent : je t'ai classé en grognant leur avancée. Je médite sur le monde médusant me disant médisant que la vie tristement devance les gens amèrement. La pierre n'est pépite que pour ceux qui s'agitent devant l'horizon des perdants, or ils ont tort de savourer leur mérite, car le verre qu'ils effritent un jour deviendra l'or qu'ils héritent.
Le sang ne peut courir, mais avant de vous enfuir sur une route dorée, laissez mûrir le regard grâce auquel vous portez sur les gens des jugements erronés et gardez vos pierres si bien aiguisées pour créer des ponts au dessus des fossés pour les suivants, pour les suivants oui, et ceux que vous avez laissé derrière s'en apercevront souriants d'une vie moins amère. Tel est la parole du poète méditant.
Et en bonus, je vous joins un essai un peu maladroit de mise en musique : https://soundcloud.c...meiss/la-course