Rubempré

Aux Femmes

J'aime dans mes passions de sombres illusions,

Ne vois que des ombres au fond de la Caverne

Qui me charment comme le chant de la Sirène

Car j'aime pour des raisons qui ne sont qu'illusions...

A vous j'offrirai ma complète dévotion

Car sans vos yeux, vos beaux miroirs, je me vois terne.

Ces bijoux que je choierai tels ceux d'une reine

Sont pourtant les artisans de ma damnation.

Pourquoi me montrer un si sublime reflet

Pour le détruire quand je suis dans vos filets?

C'est dans mon cœur mort que votre toile se tisse.

L'araignée de malheur que vous êtes, Démons!

L'Art est né de ma peur de quitter le doux Mont

Mais mon espoir de le revoir se rapetisse...

Merci sincèrement de me qualifier de poète! Cependant je ne suis pas de votre avis, selon moi la poésie moderne s'égare dans un style et un contenu trop abstrait, toujours selon moi il faudrait revenir aux bases.

De nouveau Amoureux (je crus)

Ô Beauté rayonnante, à l'amour foudroyante

Je succombe à nouveau, me soumets en dévot

A l'ampleur de tes maux : de la joie les rivaux;

Ô Beauté stupéfiante au cheveu flamboyante.

Toi ma callicéphale à la courbe nymphale,

Divine création tu seras ma passion;

Pour toi mes pulsations et ma respiration,

Je serais Perceval pour l'amour triomphale.

Tu ne vois, ne perçois, que de moi, mon minois

Tendant vers l'invisible; toi l'inaccessible

Muse de l'impossible; Beauté intangible.

Ô montre moi la voie pour te montrer ma voix...

Je rêve la caresse, écarlate déesse;

- Entends! mon cœur se blesse, excuse sa faiblesse.

Adanie Inversée II

Mais pourquoi t'aime-j'encore lointaine femme?

Tu es Belle! Ô Déesse éternelle à mon cœur;

Tu unis la blancheur de la glace et des meurs

A de douces caresses purement infâmes.

Une beauté Vénale corruptrice d'âme

Inspirant tout le blâme et l'envie et la peur

De ma pensée tourmentée sans qui je me meurs.

Tu es belle comme du sang sur une lame.

Qu'on me poignarde les yeux indéfiniment!

Que dis-je ? tu serais toujours la plus parfaite

En un regard un aveugle aimerait ta tête.

Face à toi la Beauté en perd son sacrement,

Face à toi  les sirènes se font envoutées

Car aucun, de ta beauté, n'est à la portée.

Angélique III

Je n'ai goûté au Début mais mange la fin

D'une confiance et d'un Espoir trop précoces.

Tu n'imagines pas comment elle est atroce

Pour moi qui, du Bonheur, avait pourtant si faim.

Malgré mes maux comment oublier tes doux mots

Qui restent gravé dans la peau cadavérique,

De mon cœur déjà fendu, en notes lyriques

Produisant le cris de l’agonie et des maux...

Ô la Mort m'entoure et j'enferme le néant...

Seule ma lâcheté me protège encor d'elle...

Je t'ai approché comme Icare et  perds mon aile...

​Je me meurs je t'ai donné mon dernier élan..

Tu me mènes au trépas mais je ne t'en veux pas..

L'Aube

L'aube va-t-elle se lever

Et sa clarté se dévoiler?

Je vois des rayons de lumière

Caresser ma sombre paupière

Qui a trop vu la nuit,

Ô Elle qui nous a tant nuit.

Est-ce toi Soleil qui arrive?

Cela fait longtemps qu'on me pive

De toi et de tous tes bons soins :

Viens m'aider, comble mes besoins!

Que ta franche lumière blanche

S'épanche et, toi, ma soif étanche.

Serais-je heureux? déjà je fuis

Car ma place est avec la nuit.

Elle est inviolable et chaste

Autant elle est obscure et vaste,

Désormais j'y suis rassuré ;

J'ai perdu l'envie d'espérer.

Je suis fatiguer de prédire ;

Bonheur! je n'ai rien à te dire.

J'attends, te regarde venir

Pour que je puisse te punir.

Mais j'avoue faire ma prière

Pour que tu n'aille en arrière... 

Très beau! remaniement très intéressant du sonnet.

"Ils ont perdu leur (triste) éthique." peut être pour une rime? mais voilà un bon poème quelque peu moralisateur (si je ne m'abuse) qui sans accuser avec violence nous délivre un message.