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gabatx

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#241700 Envie

Posté par gabatx - 10 octobre 2013 - 04:26

Cette ombre sur la route où grince son sabot

Butant sur des cailloux quand soudain elle choit

Pauvre têtard fébrile indécis de ses choix

Ferme un piège sordide où se noie mon repos.

 

Si l’une attire l’œil l’autre tinte à l’oreille

Et prompts à détourner ce sang qui coule à flot

Ils se plaisent sournois de la pâleur d’un sot

Qui pour s’en soucier en oublie son éveil.

 

Parfois du quotidien par l’envie désolé

N’émerge que la croix d’un sombre mausolée

Que mon désir fourbit comme une baïonnette…

 

Et quand intimidé par le chaos des sens

Qu’une fille têtue a mimé dans sa danse

Je prends incidemment la poudre d’escampette.




#240964 Insaisissable

Posté par gabatx - 04 octobre 2013 - 02:40

Courage démêlé de la pieuse allégeance

Dépouillé de l’aimant officiant son ressort

Loin la céleste voix qui noie tous ses efforts

Infidèle rempart contre la connivence

 

Où te caches-tu donc ? Je t’ai cherché en vain

En me faisant bercer sur la pente d’un autre

Quand j’épousais son pas et lui tenais la main

Somnambule impotent dans mes habits d’apôtre.

 

Est-ce toi qui échappes à mon faible horizon

Toujours distant d’un mètre quand je parcours ce mètre

Toujours jetant sur moi tes yeux de sombre maitre

 

Et me laisses sournois à l’état d’abandon ?

Quelle pitié fais-tu pauvre cible mouvante

A te jouer de moi comme une muse absente !




#240816 La nuit

Posté par gabatx - 03 octobre 2013 - 10:20

Ô nuit tombée trop tôt sans en avoir sommeil

Sur le lit conjuguant l’appât du cimetière

Avec le noir dessein d’un illusoire éveil

Au milieu des pantins… Perfide souricière !

 

L’opaque écho d’un cri jeté dans la nuit blanche

Se perd et plie ce corps dans son risible effort

A chasser de ses mains qui tire par la manche

Vers la tombe creusée le pâle croquemort

 

Dans la moite sueur d’un drap jaune et humide

Son œil désespéré cerné par quelque ride

Cligne de sa croyance à conjurer le sort

 

Et ce n’est que plus tard quand l’aube monte enfin

Qu’il se dresse à nouveau pour rire à l’incertain

En jouant faiblement du fil de ses ressorts.




#240174 Manifeste

Posté par gabatx - 27 septembre 2013 - 05:27

Quelques remarques par rapport à ce qui a été commenté :

- "vieux" est effectivement une diérèse pour atteindre 12 pieds;

- "seul" se rapporte à "lui" (accord masculin) et a été renvoyé à l'hémistiche pour un rappel sonore interne dans le dernier tercet ("seul", "miel","sel");

- le poème est effectivement une injonction impérative ("intime", "réveille", "donne") faite à un coeur naturellement porté sur la plainte et la léthargie.




#240125 Manifeste

Posté par gabatx - 27 septembre 2013 - 01:54

Intime à tout moment à ce cœur qui se cabre

Comme un maquereau triste aux arêtes vieillies

De rire en son essor des rejets de ses plis

Et bannir tout l’orgueil d’une plainte macabre

 

Les remords d’un essai à l’impossible oubli

N’empêcheront jamais de briller son étoile

Et même si parfois teintée d’un vieux voile

Le feu en est si bleu quand tout le reste est gris

 

Réveille le battant d’une chiche chamade

Aux gestes ennuyeux pauvre pompe nomade

Des nappes de nos maux rongés par le mépris

 

Donne à lui l’envie seul de lécher jusqu’au souffre

La douceur de ce miel récolté dans le gouffre

Et retrouver le sel qui l'a un jour ravi.