La solitude est la croix de l'être humain
Enfermé dans sa tête
Isolé dans sa quête
Vide et meurtri, vivant et étreint
Je me force à supplanter l'angoisse
L'intolérance de l'irritante gaieté
L'ignorance sous les verres de l'été
Quand le temps roule et que tout glace
Les réponses aux introuvables questions
Se heurtent à moi derrière la vitre du bus
Et j'attend mon tour à la roulette russe
De cette vie qui jamais ne répond
J'étends derrière mes yeux impuissants
La bannière d'une révolte inaudible
Contre cette prison latente et invisible
Qui sectionne l'humain en classements
L'étoffe des héros nous étouffe
Moi anormale et toi différente
Que suis-je sauf insignifiante ?
Atomes périmés et relents de soufre
J'attend l'épiphanie qui ne vient jamais
Une seule seconde de sens à la vie
Quand la mort nous libère de toute envie
De l'éther des désirs et des faits
La marche inassouvie vers le noir
Qu'importe que je boite ou que je coure
Qu'importe que je brûle ou retienne mes jours
Amène l'achèvement insensé de l'espoir.