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FlyingK

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Publications sur Toute La Poésie

Aqua collapse

26 mars 2020 - 07:34

On n'est jamais mieux servi que par les doutes,
maugrée au fil des roulades ma fortune.
Le mépris est un bas roulé en boule
dans la chambre d'une collégienne,
deuxième étage de ma conscience "vue sur la mer",
modelée à la sémantique keynésienne.

 

L'odeur des embruns sème la triste perception
déshumanise les errants aux bords des routes,
active les récepteurs musculaires en action,
nous faisant briller plus haut que les wingsuits.

 

Une tentative de déploiement corporel
déclenche le vrombissement familier.
Les étés chauds assouplissent correctement les dunes,
permettant un amortissement optimal
de mon corps relâché par le malaise vagal.

 

Pas de choc.

 

Le plic-ploc de la flaque proche
me donne une base correcte pour accompagner
en rythme, le déroulement latéral.

 

Comme un nain brandissant des clés
nous exhortant de sortir par manque de temps,
le petit ormeau qui me servait de garde-fou disparaît,
malgré sa gorge déployée,
parmi les patterns ainsi aspergés en bouquet final.

 

Le cri d'une guitare de corail
au cou d'un hippocampe trempe
me sort en sueur de ma torpeur.

 

La lumière darde de ses rayons ma peau tannique.
Une douleur se meut, lascive et alanguie.
Ma collégienne s'est jeté par la fenêtre,
sans coup férir, laissant ma botanique
orpheline de ses sévices de tanguy.

La main lumière

19 mars 2020 - 12:39

Les aubes étranges éclaircissent mes aspects d'anges,
soutenant là-haut ces tuiles écornées.

 

Le fils du soleil en légende, d'une pointe de doigt
se métisse de peintres lézardant réguliers en bancs d'oseille.

 

Pour autant se meut par moment une larme,
pas autant qu'un instant se peut sans une dague
la flasque débutante sur les mollusques frivoles,
polyglotte le soir sous le préau de l'école.

 

L'éclipse des ondes,
d'un sursaut de canopée rougeoyante,
textures éoliennes en dédale digital,
polissent en d'étranges empreintes saisies,
ces miroirs de pétales,
au choix cigares de filles
ou peignes de garçons.

Elsa

05 mars 2020 - 01:33

Funambule balançoire relisant ses grimoires,
invincible étherée emmêlant ses rameaux
sur le cycle vivant des ratures et déboires,
trône lancinante la chasseuse à l'appeau,

Si douce
- le monde je parcours pour y croire.
Pyromane des abysses et des jeux inventés,
automate des arbres, redoutable cythare,
métronome de mon coeur, aurifère l'été.

D'un instant de désir
à sa bouche me foudroie.
D'un regard émerveille
les auspices gaulois.
Diamantaire percé,
armistice des arts,
je m'en vais,
émérite drapée.

Voyage

18 octobre 2019 - 09:26

Tanguer à temps, la tangente sans tarder.
La danse du danger, la vie, la vrai.
Montrer son dos et s'en aller.

 

S'aventurer dans des contrées,

s'imposer des règles, se prouver quelque chose.
Se perdre pour mieux se retrouver,

chercher un sens à la vie, jouer les durs.
Se mentir à soi-même, ce prétendu courage.

 

Pleurer de joie sur les lèvres d'inconnues,

dans les yeux des autres, de l'Homme aidant son prochain.
Sourire sans se comprendre,

comprendre sans se parler,

aimer sans se revoir.

Déplorer les manques, les vides,

le poids de nos opinions si lâchement acquises.
Vivre dans l'inconnu, vivre dans l'existence en mouvement,

mourir peut-être, vivre plus fort, sans fin,

sans but, insensible aux arnaques de l'absurde.

 

Succession de villes sans distinction.
Porter un regard sur les rebords abrupts, se laisser tomber.

Si peu réparée paroi des abysses,

translucide à l'orée des possibles.
Y trouver son compte, les espaces d'un instant.

 

Ne plus être qu'un point sur la carte,

rayant les déserts, dessinant ses menottes dans le sable.

Partir le plus loin et ne plus revenir,

mais revenir quand même et ne plus comprendre.

 

Détester les structurantes inerties.

Abhorrer le matin. Spirale onirique comme une vis sans fin.

Revenir à la surface, les yeux embués.
Pour recommencer.

Et recommencer.

Et recommencer.

 

Être humain

09 octobre 2019 - 02:35

Je suis perdu dans ce monde humain.

Qu'importe les endroits,

les mondes que je traverse,

les gens que je rencontre.
Qu'importe les battements emballés de mon cœur,

l'appétit rassasié de ma curiosité,

l'émerveillement de mes sens.
Qu'importe l'infini beauté de la nature,

du vivant qui la peuple et la pare de milles atouts.
Qu'importe toute ces choses me rendant dépendant au voyage.

 

Je suis perdu dans ce monde humain.
Il n'est pas faute de l'avoir parcouru comme je le ferai encore,

tel le plus puissant des palliatifs.

Plus je vois de choses, ces montagnes,

ces lacs et ces plaines, moins je les vois,

comme relégués au second plan de la fresque planétaire.

Partout les hommes éclaboussent le tableau, souffrent et font souffrir,

courant derrière un bonheur qui se déplace toujours plus vite.
Plus j'arpente le monde et moins je le comprends,

j'y suis pourtant tellement ancré.

 

Nous sommes rendus tous si semblables.
Les capitales sont toutes les mêmes devenus,

uniformisées, jalousant de leurs particularismes culturels

comme de beaux vernis craquelées laissant pointer par endroits la matrice universelle.

 

L'Homme, espèce si futile vouée au déchirement,

sans équilibre ni constance, capable du meilleur mais souvent du pire,

si fascinant et absurde à la fois.
Un humain si banal s'estimant si précieux,

à toujours vouloir être unique et merveilleux, au détriment des autres.

 

Je suis perdu dans ce monde humain.
Peut-être alors y a t'il l'Amour. L'amour salvateur qui balaye tout sur son passage.

Cet ultime égoïsme de nos cœurs pour supporter l'existence et faire sens.

Peu d'entre nous savent comment aimer sans posséder ni détruire.

Je passe ma vie à le chercher,

à parfois le trouver pour mieux le perdre.

 

Je ne suis pas mieux que les autres.
Je suis l'éternelle insatisfaction.
Vivre intensément, fuir le quotidien,

palier l'ennui moderne par tous les moyens,

se brûler les ailes pour ne rien regretter.
Comme Icare soi-disant héros,

toujours plus loin, toujours plus haut.