L'eau Rit

"Tu n'as rien vu à Hiroshima
Si, j'ai tout vu à Hiroshima..." (Marguerite Duras)

Pendant que vos corps, éreintés par le bruit du dehors cherchaient tous deux la part de la jeunesse de l'autre, pendant que la lune si ronde offrait à tout venant ses formes fécondes, vous vous figuriez vous connaître, vous aimer.

Et en partage, vous vous étiez offert... à la vie, à la mort, aussi.

Seulement, il était clair que vous n'aviez rien compris de la vie du dehors, la grande, la victorieuse, celle qui vous pissait par les yeux tant elle était belle. Et un jour, la guerre éclatât...

Vous vous étiez promis mille caresses dans cet hôtel témoin oculaire de vos ébats. Vitre sans tain, visages cireux, corps disloqués. Si proches, si loin.

Et puis la vie avait passée, vous vous étiez quittés sur les belles promesses qui ne tiennent jamais tant le fil est fragile. Pantins désarticulés, gouffre béant, bouche...de métro. Longtemps, vous aviez virevolté . Les souvenirs en griffe pour bercer vos absences. Et la nuit, la nuit opérante s'était moquée de vous.

Peut-être que l'amour n'était qu'un vague mot, ahurissant pourtant. Qu'importe, il faut bien reconnaître que les amours mortes sont les plus belles; ce sont elles qui vous tiennent en éveil, qui vous remuent le ciel pour faire jour votre égoïsme

Et l'amour paraclet, toujours....