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Louison

Inscrit(e) : 29 avril 2014
Hors-ligne Dernière activité : déc. 07 2015 07:30

Publications sur Toute La Poésie

Je suis mort au vingtième siècle

15 octobre 2014 - 01:05

La mort me prit un soir de juin
Avais-je aimé ou pas encore ?
Le soleil était vert de chlore
Le ciel était incolore
Et mes yeux par les larmes joints
 
J'entendis trois mots disparaître
Mots par trop de langues poncés
Mots hâtivement dénoncés
Trois mots qu'on croit sans prononcer
Trois mots qu'on dit sans rien connaître
 
On me tuait place des Carmes
Où vibrait un marteau-piqueur
La nuit versait sa liqueur
A quoi bon vivre avec un coeur ?
Je m'endormais dans le vacarme
 
Faut-il mourir avant l'été ?
Faut-il s'entendre de l'absence ?
Faut-il mourir dans l'ignorance
Comme une terre en déshérence ?
Peut-on renaître après Léthé ?
 
Les vitres mortes des immeubles
Portaient l'ombre de mon ombre
J'avais des yeux de dés sans nombre
J'espérais que se désencombre
De ma mémoire tous les meubles
 
Le temps n'avait plus de visage
Quand la ville alluma ses veines
Je m'engouffrai rue des Cévennes
Une étrange odeur de verveine
Le vent portait comme un présage
 
Une assemblée faisait rumeur
Sous une lampe de fortune
On criait comme à la Commune
J'y rencontrai tes yeux de prunes
Fallait-il ou non que je meurs ?
 
Comme une blanche baïonnette
Ta voix qui me poignardait l'oeil
Tu réclamais à qui le veuille
La main comme seul porte-feuille
De quoi nourrir tes marionnettes
 
Tu étais jeune inabîmée
Je regardais les yeux crevés
Tes bras comme l'orant levés
Formant un cercle inachevé
Réanimant l'inanimé
 
Le jour vint comme un enfant blond
Avais-je aimé ou pas encore ?
La nuit emportait son décor
Je n'avais ni rôle ni corps
Que le temps du mourir est long !
 
La foule à la vie détroupée
Je demeurais sans devenir
Pouvait-ce être mieux me bénir
Cette offre à moi de te tenir
La compagnie de tes poupées ?
 
Mourir me prit c'était hier
Mourir est-il ce que l'on croit ?
Le soleil semblait une croix
Il en tombait comme l'orfroi
Un ensecret de lumière

Eloge funèbre à ma poupée

12 mai 2014 - 09:09

Le site déconne plein pot Victor'

Perso, je m’abstiens d'y publier des textes tant qu'il ne retrouve pas sa fraîcheur d'antan. 

Choses relatives - doxographein

29 avril 2014 - 01:41

ALPHA

 

J'aime l'araignée

J'aime un petit enfant, et je suis un vieux fou.

Janvier est revenu. Ne crains rien, noble femme !

Je n'ai pas de palais épiscopal en ville

Je ne me mets pas en peine

Je ne veux condamner personne, ô sombre histoire

Je ne vois pas pourquoi je ferais autre chose

Je prendrai par la main les deux petits enfants

Je pressais ton bras qui tremble

Je respire où tu palpites,

Je sais bien qu'il est d'usage...

Je suis enragé. J'aime

Je suis fait d'ombre et de marbre

Je suis naïf, toi cruelle

Je t'aime, avec ton oeil candide

Je travaille

Jeune fille, l'amour, c'est d'abord un miroir

Joies du soir Jolies femmes

Jour de fête

Jour de fête aux environs de Paris

L'aube est moins claire

L'aurore s'allume

L'autre

L'échafaud L'enfance

L'enfant L'expiation

L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours

L'ombre

L'oubli

L'univers, c'est un livre

La cicatrice

La conscience

La hache ? Non. Jamais...

La nature est pleine d'amour

La prisonnière passe...

Laissez. - Tous ces enfants sont bien là.

 

BÊTA 

 

Ce qu'on entend sur la montagne

Ce que c'est que la mort

Ce que dit la bouche d'ombre

Ce que dit la bouche d'ombre

Ce qui n'a pas encore de nom

Ce siècle avait deux ans

Ce siècle est grand et fort.

Un noble instinct le mène

Cent mille hommes, criblés

D'obus et de mitraille

Chanson pour faire danser en rond les petits enfants

Chant sur le berceau

Choses du soir

Clair de lune

Commencement d'une illusion :

Conclusion

Crépuscule

Cri de guerre du mufti

D'après Albert Dürer

Danger d'aller dans les bois

Dans l'alcôve sombre

Dans l'ombre

Dans la forêt

Dans le jardin

Dante écrit deux vers

Depuis quatre mille ans

Il tombait dans l'abîme

Depuis six mille ans

La guerre Deux voix dans le ciel

Dictées en présence du glacier du Rhône

Dieu fait les questions pour que l'enfant réponde