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Olivier B

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Publications sur Toute La Poésie

Poésie

04 octobre 2014 - 09:33

Si la critique est facile,

L'art est difficile,

Ma poésie tient sur un fil,

En équilibre, elle défile,

 

Sur des rimes parfois naïves,

Attendues au tournant d'une lecture,

Qui déroule les mots d'une armure,

Me permettant l'esquive,

 

J'exprime l'instantanéité d'un passé si présent,

Avec des souvenirs entreposés dans une si vaste mémoire,

Complexe construction, livre ouvert, roman,

J'écris, pour combattre le désespoir,   

 

Je m'expose, repoussant l'autre, touchant l'un,

Permettant à des rares critiques pompeux,

Eux aussi masqués, d'exprimer leur venin,

Mais, le plus souvent, gagnant la sympathie de ceux,

 

Qui trouvent entre les mots, les lignes,

Des âmes blessées, comme le signe,

De reconnaissance, des amoureux d'un autre temps,

D'un autre monde, paisible et rassurant,

 

Où la nostalgie n'est pas un handicap repoussant,

Mais la fondation d'un espoir toujours vivant,

Obstiné et permanent,

Que demain sera le grand moment,

 

Restant moi-même, simple et pragmatique,

Je photographie sur du papier blanc,

Mes émotions du moment,

En effleurant des touches de plastique,

 

En quelques instants, sans réfléchir,

Les phrases s'enchaînent,

Pour briser les miennes et la peine,

Refusant de vieillir.  

 

Soirée d'été

30 septembre 2014 - 07:59

Nous marchons, main dans la main,

Sur une plage de sable blanc,

Sous un soleil couchant,

Dans la douceur d'un soir d'été, sans fin,

 

Tes cheveux détachés,

Volent au vent léger,

Où mille parfums mêlés,

Se disputent des sensations rêvées,

 

Ton visage radieux,

Pour mes seuls yeux,

Baigné de lumière rouge et orangée,

Éclaire enfin ma vie désolée,

 

Les pieds nus,

Tu tiens tes chaussures suspendues,

Du bout de tes doigts,

Comme mon cœur maladroit,

 

Qui t'appartient,

Je respire chaque seconde,

De ce moment où je suis seul au monde,

Et enfin quelqu'un,

 

Heureux simplement,

Amoureux éperdument,

De ta si douce personne,

Pour qui je frissonne,

 

Qui me réchauffera,

A la flamme de ton aura,

Lumineuse et merveilleuse,

Dans la nuit, comme une veilleuse,

 

Tu guideras mes pas,

Qui me conduiront en paix, rassuré,

Vers ton cœur et tes bras,

Ouverts pour me libérer. 

Thaïlande

29 septembre 2014 - 07:36

Dans une chaleur moite,

Et torride,

Je quitte une boîte,

Sordide,

 

Un touk-touk fumant

Et pétaradant,

Me conduit,

Au milieu d'une chaude nuit,

 

Dans les vapeurs d'alcool et d'essence,

Et les embouteillages assourdissants,

Je garde tous mes sens,

En éveil, bondissant,

 

Vers un nouveau bouge,

A la lanterne rouge,

Où des poupées,

Aux cheveux noirs et détachés,

 

Fragiles porcelaines enrubannées d'Asie,

Aux amours tarifés,

Se disputeront ma compagnie,

D'occidental, à leurs yeux, fortuné,

 

Me susurrant dans un anglais,

Approximatif mais explicatif,

Qu'elles sont intéressées par mes billets,

Rassurées par mon sourire approbatif,

 

Je quitterai le claque,

Avec ma conquête d'une nuit,

Si belle que je n'aurais pas besoin d'aphrodisiaque,

Pour appui,

 

De ma virilité,

Mais d'un solide remontant,

Si possible, alcoolisé,

En me retrouvant seul à présent.

 

(Patpong septembre 1999)

Le combattant

22 septembre 2014 - 09:30

J'entends les balles à noyau d'acier siffler,

Puis ricocher et labourer la terre,

Le souffle des explosions déchire l'air,

Les éclats tourbillonnent à haute vélocité,

 

La chaleur intense des incendies,

Me brûle à distance, sans répit,

Mes poumons se vident, comprimés,

Mes narines ne retiennent que l'odeur de la chair calcinée,

 

 

Quelques cadavres éparpillés,

Semblent me regarder,

Démembrés et mutilés,

Moi, je reste entier,

 

Je n'ai plus peur,

Je ne ressens plus rien, ni mon coeur, 

J'ai déjà quitté mon corps,

Je suis déjà mort,

 

 

Si je reste là, terré,

Je dois avancer,

Courir sous la mitraille, sans faux pas,

Face à un ennemi que je ne vois pas,

 

Qui me vise, dans la fumée,

Et la furie d'un combat acharné,

Sous une pluie d'or où je tire au hasard meurtrier,

Vers un autre replié,

 

 

Dans une position fortifiée,

Que je prends d'assaut, assoiffé,

De haine et de sang déjà noir,

Je ne vois qu'un étroit couloir,

 

Je n'entends plus qu'un sifflement permanent,

En état de choc, je ne suis plus moi,

Mais une machine à tuer, sans émoi,

Et sans sentiments,

 

 

Le souffle coupé,

Je m'arrête à ses pieds,

Il est là, mort, allongé,

Son arme fumante, dans ses mains crispées,

 

C'est fini, pour le moment, infâme,

Jusqu'à la prochaine fois,

Où je risquerai ma vie et je perdrai mon âme,

A combattre des silhouettes, sans foi...

 

Roulette russe

17 septembre 2014 - 08:14

J'ai joué à la roulette russe,

Usant de quelques ruses,

Dont j'abuse,

Sans excuses,

 

Touché par une torpille,

Sous la ligne de flottaison,

J'en perd toute raison,

En regardant cette fille,

 

Dans ma ligne de mire,

Je l'admire,

La désire,

Pour mon plaisir,

 

Je croise son regard,

Par le plus grand des hasards,

Sous un ciel artificiel et blafard,

Il n'est pas encore trop tard,

 

Un mélange d'odeurs fortes,

Me fait plus d'effet qu'un rail de coke,

Ma tête s'ouvre jusqu'à la coque,

J'ouvre une porte,

 

Sur des sensations extrêmes,

Où le mot je t'aime,

N'existe pas, même,

Au petit matin blême,

 

L'esprit vide, le cœur gros,

Je m'enfuis, mais tôt,

Ou tard, je rejouerai à ce jeu idiot,

Plaçant près de mon cerveau,

 

Un revolver,

Chargé d'un seul vers,

Dont j'armerai le chien,

Pour défier le destin.