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LeLion

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#308691 Ci-gît

Posté par LeLion - 28 septembre 2015 - 05:49

Merci de votre visite.

 

Les cimetières sont une source inépuisable d'inspiration... même si là, tout est inventé, évidemment !




#308517 Ci-gît

Posté par LeLion - 25 septembre 2015 - 04:59

À nos chairs disparues.

 

Ci-gît
Un pauvre avare aigri aimant les sous, l'artiche
Et l'or,
Les cimetières gris sont remplis de gens riches
Et morts.

 

 

Ci-gît
Un torero cocu - il est parfois des fins
Qui fâchent -
Mort comme il a vécu : encorné. Le destin
Est vache.

 

 

Ci-gît
Un amant abusé : quoi ? Confiance en elle ?
Jamais !
Lors il a épousé la Mort : elle, est fidèle,
Ah, mais !

 

 

Ci-gît
Un peintre à l'œuvre pie, de ceux que la pudeur
Inspire,
Il trépassa, tant pis. Avec lui, la laideur
Expire.

 

 

Ci-gît
Un pompier mythomane aimant du feu l'empire.
Celui
Qu'on disait pyromane est parti. On peut dire :
Feu lui.

 


Ci-gît
Un créancier forçat des dettes, éperdu
Mais, dame,
Il n'avait plus que ça : alors il a rendu
Son âme.

 

 

Ci-gît
Un poète - ô soupir ! - rimeur de peu d'estime,
Vaurien,
Pourquoi dut-il mourir ? Même sa mort ne rime
À rien.




#305829 Variations sur un thème de bac (à vaisselle)

Posté par LeLion - 10 août 2015 - 04:01

Heu... Je suis si peu intéressé par les maths qu'il me faut (au moins) le dictionnaire pour me rappeler ce qu'est une abaque...

 

C'est égal : merci à vous aussi d'être passé par la cuisine (et par le lycée itou).

 

P.S. : de (très) lointains souvenirs d'italien - au lycée, justement - me chuchotent qu'Ioscrivo signifie J'écris. J'ai bon ?




#305784 Variations sur un thème de bac (à vaisselle)

Posté par LeLion - 09 août 2015 - 05:20

Merci d'être passés. 

 

Mais où va donc se loger la poésie parfois ? Jusque dans la cuisine...




#305751 Variations sur un thème de bac (à vaisselle)

Posté par LeLion - 08 août 2015 - 12:35

Thème

 

Dans le bac à vaisselle où j'ai accumulé
Les plats et les couverts, ni couteaux ni fourchettes.

 

Variations

 

(en dos majeur)

 

Ah, le dos de Marcelle (élue, car elle l'est,
De mon cœur), ce dos fier, ce dos vaillant, mazette !

 

(en ados mineurs)

 

Ado, la jouvencelle à te dépuceler
S'emploie depuis hier. Saleté de braguette !

 

(en raie mineure)

 

La raie que je décèle à ton postère - olé ! -
Ce sillon dans ta chair, où est-ce qu'il s'arrête ?

 

(en rets majeurs)

 

Ces longs rets où chancelle un lion, un rat les
Ronge. A-t-il lu en vers la fable qu'on a faite ?

 

(en mie mineure)

 

La mie dans la ficelle ou dans le pain au lait,
La mie, à quoi ça sert (aussi dans la baguette) ?

 

(en sole meunière mineure)

 

La sole qui excelle à se dissimuler
Sur fond de sable clair est une habile bête.

 

(en sol majeur)

 

Le sol sous la nacelle à mon ballon collée
S'éloigne. Adieu prés verts, adieu jolies fleurettes !

 

(en lacs (*) majeurs)

 

Les lacs (*) faits de ficelle et de nœuds emmêlés
Sont un piège pervers pour la pauvre alouette.


(en scie majeure)

 

La scie universelle existe-t-elle, et les
Menuisiers, grands experts, l'ont-ils dans leur mallette ?

 

Thème (reprise)

 

Dans le bac à vaisselle, ô joie inégalée,
Plus de plats, de couverts, plus rien... La place est nette.

 

Coda

 

Dans le bac avec celle à mes yeux dévoilée,
J'étais nu comme un ver : la belle a vu la bête.

 

Coda (variante)

 

Dans le bac qu'avait celle à mon cœur révélée :
Option littéraire. Un plus pour un poète !

 

 

(*) Lire : (la). L'auteur précise que ces lacs-là n'ont rien à voir avec la famille à laquelle appartient le lac de M. de Lamartine. Il s'agit de nœuds coulants pour attraper les oiseaux.




#304874 Mon amour est si fort

Posté par LeLion - 21 juillet 2015 - 11:31

Joliment convaincant ma foi ...

 

Merci (je suppose que tu fais référence au poème).

 

Hélas, je suis tombé sur une belle (Parisienne) totalement insensible aux mots, après qu'elle l'a été toutefois pendant une (trop) courte période.

 

Je crois que je n'en saurai pas davantage - encore que... la vie est parfois surprenante. En tout cas, j'espère qu'elle n'a pas douté de ma sincérité, d'abord parce que je l'ai toujours été (sincère), ensuite parce que, de toute façon, je serai incapable d'écrire quoi que ce soit qui ne vienne du cœur, poèmes d'amour, poèmes pour (sou)rire, poèmes sur la société, etc., je ne connais qu'un mot : la sincérité.

 

Ensuite, et bien, les lectrices/lecteurs font ce qu'ils veulent avec...  




#304771 Mon amour est si fort

Posté par LeLion - 20 juillet 2015 - 07:09

Merci pour cette précision. Toutefois, je n'avais aucune intention péjorative (comme celle que suggère cageot). Les petits lots sont juste les femmes (ou les filles) que tout homme ne peut regarder d'un œil indifférent, sauf peut-être l'amoureux éperdu (d'amour). De fait, j'ai simplement tenté d'opposer ici l'amour passionnel (celui que vit l'auteur du poème), passionnel et à sens unique, hélas, aux amours passagères que la Toile accueille d'autant plus qu'elle est le monde de l'éphémère.

 

P.S. : bien sûr que vous pouvez en sourire... Une fois qu'un poème est livré aux lectrices/lecteurs, tout est permis (ou presque).




#304764 Mon amour est si fort

Posté par LeLion - 20 juillet 2015 - 06:16

'' les réseaux sociaux sont pleins de petits lots '' :

 

   - cela m'a fait doublement sourire, sur le fond et sur la forme

tant dans la rime vous avez par votre courtoisie su éviter le trop classique  

 

                      cageot

 

Merci d'être passé(e).

 

Vous voudrez bien me pardonner mais je n'ai pas saisi le sens de votre propos. Sur le fond, pas de souci, mais... sur la forme ? Qu'auriez-vous considéré comme trop classique ?




#304762 Mon amour est si fort

Posté par LeLion - 20 juillet 2015 - 06:07

l'amour est un oiseau rebelle  B)

 

Plutôt, oui...




#304738 Mon amour est si fort

Posté par LeLion - 19 juillet 2015 - 07:57

Mon amour est si fort qu'il peut lier les âmes

Et j'aimerais tisser aux fils de l'arc-en-ciel
Un lien fait d'amour entre nous deux, madame,
Ce lien, je le sais, serait essentiel.

 

 

Mes amis de bon bec, tout ce qui gesticule,
M'ont dit : « Suffit bientôt ! Lâche-la, il est temps
Et cesse donc avec tes couplets ridicules...
Occupe-toi plutôt de chercher qui t'attend ! »

 

 

Mon amour est si fort que l'ardeur équivoque
Ennemie du désir loin de moi s'est rangée.
Si l'amour croît encor quand il est réciproque,
Il peut aussi grandir s'il n'est pas partagé.

 

 

Mes parents - combien chers ! -, tout ce qui est famille,
M'ont dit : « Quelle importance ! Amie varie souvent !
Et quoi, faire des vers pour séduire les filles,
Il y a mieux... Avance ! En avant, en avant ! »

 

 

Mon amour est si fort qu'il referait la Terre
Si cela suffisait pour que tu m'aimes plus
Puis je prierais Éros, moi qui vis sans prière
Et même si j'osais Aphrodite ou Vénus.

 

 

Mes copains virtuels, tout ce qui s'apostrophe,
M'ont dit : « Qui se fie aux femmes, c'est un ballot !
Dis, l'intellectuel, oublie un peu tes strophes...
Les réseaux sociaux sont pleins de petits lots. »

 

 

Mon amour est si fort qu'il est impérissable.
La voix de la raison peut crier à l'envi :
« Elle brave l'amour comme Dieu fait du diable
Et l'amour est poison s'il est inassouvi »,

 

 

Je t'aimerai sans fin même si tu m'ignores ;
Mes yeux n'ont pas besoin de croiser ton regard,
Ton cœur gît au couchant, le mien naît à l'aurore
Mais mon âme rejoint ton âme blasée car

 

 

Mon amour est si fort qu'il peut lier les âmes,
Je nouerai, cœurs blessés, aux fils de l'arc-en-ciel
Un lien fait d'amour entre nous deux, madame,
Ce lien, je le sais, sera essentiel.




#304343 Tableaux sur l'amour (Les bancs)

Posté par LeLion - 07 juillet 2015 - 02:33

Encore une fois, merci à vous d'être passés.

 

J'ai tenté dans ce poème de retrouver l'esprit des tableaux, ces petits morceaux de vie à la fois indépendants et liés quand même. Ici, j'ai voulu un double lien : l'amour et les bancs. Parce que les bancs (et les parcs où ils se trouvent quelquefois) m'ont toujours plu - quand j'étais photographe, j'en ai souvent enregistré sur la pellicule (et, plus récemment, dans d'improbables fichiers).

 

J'ai écrit un autre poème de la même veine : Trois tableaux de rentrée.

 

Belle écriture à vous,

 

Amitiés poétiques. 




#304317 Tableaux sur l'amour (Les bancs)

Posté par LeLion - 07 juillet 2015 - 07:17

Sous la statue du faune à côté du vieux chêne,

Je me suis reposé sur le banc de bois brun
Et j'ai longtemps pensé à notre amour défunt
Mais je n'ai vu personne à qui conter ma peine.

 

 

Il lui a pris la main, comme font ceux qui s'aiment,
Ils sont graves sur leur banc de bois. Dans la cour
De l'école, c'est l'heure où l'on joue, où l'on court.
Songez-vous à demain, petits enfants bohèmes ?

 

 

Les allées du jardin ont vu souvent par paires
De jeunes amoureux aux soirs d'été flambants,
De jeunes cœurs heureux ; ils s'assoient sur un banc
Et rient de l'air badin de ceux-là qui espèrent.

 

 

Près de l'arrêt du bus sur son banc bleu assise,
Elle m'a fait, divine, un sourire éclatant
Mais c'est une gamine - a-t-elle au moins vingt ans ? -,
J'en ai trente de plus : que faut-il que je dise ?

 

 

Ils songent sur leur banc. Ah, le beau mariage !
Puis la vie chaque jour... ils sont juste un peu las,
Amour, amour toujours mais la routine hélas
Rend l'amour titubant et la passion sage.

 

 

Ils ont des cheveux gris, le poids des ans les presse,
Vieillir, une bataille... Elle est vieille, il est vieux,
Sur le banc qui s'écaille ils rêvent mais leurs yeux
Brillent ; ils sont épris comme dans leur jeunesse.

 

 

Que sont-ils devenus, ceux qui s'aimaient sans doute,
Qui ont gravé deux cœurs sur ce banc que tu vois ?
Leur fragile bonheur a-t-il trouvé sa voie ?
Leur amour ingénu a-t-il suivi sa route ?

 

 

Dans ce parc, ici-même, au pied du vaste charme,
Combien d'amants, combien, durent un jour s'asseoir
Sur ce vieux banc ? Combien de promesses d'un soir,
Combien de faux « Je t'aime » et combien de vraies larmes ?




#303532 Géographie

Posté par LeLion - 24 juin 2015 - 06:02

Eh bien... Merci pour ces précisions. J'aurais appris quelque chose. Ma seule référence personnelle à propos de Bordeaux (où je ne suis jamais allé) concerne feu mon père : il y avait fait une partie de son service militaire.

 

Encore merci d'être passé(e).

 

P.S.: la référence à Brel est bien vue... même si ce n'était pas mon intention. 




#303467 Géographie

Posté par LeLion - 23 juin 2015 - 08:41

Sous le pont Mirabeau coule l'Y-onne [...]
(Jacques Roubaud, Pont Mirabeau, La forme d'une ville change, hélas, plus vite que le cœur des humains).

 

 

« À Bordeaux coule la Garonne.
À Lyon, qui coule ? Le Rhône.
Si à Lyon coulait l'Yonne...
Un lion pour une lionne,
Ce serait là union saine !
Mais l'Yonne marie la Seine.
Le sais-tu, ma Parisienne :
Sur les quais, quand tu te promènes
(Je comprends, va, si ça t'étonne)
Cette eau que tu vois, c'est... l'Yonne.
Tu penses que je déraisonne ?
Écoute plutôt, ma mignonne :

 

Quand deux fleuves se réunissent,
Quand leurs eaux deviennent complices,
Qui retire le bénéfice ?
Qui garde son nom ? Qui le perd ?
Les hydrologues, fins experts,
Sont unanimes : "Il appert
Qu'au sortir de la confluence,
Le fleuve au débit le plus dense
S'impose à l'autre. Pas de chance
Pour le fleuve en mode mineur
(Mais ce n'est point un déshonneur :
Pour être fleuve aussi l’on meurt)."

 

Or à cet endroit où la Seine
S'avance, puissante, sereine
- Est-ce son air de souveraine ?
Est-ce le R qui la fait R(S)eine ? -
Nos experts, que Dieu leur pardonne,
Ont tout faux : il y a maldonne,
Leurs mesures étaient félonnes :
La Seine a moins d'eau que l'Yonne !
Et voilà, ma Parisienne...
Cette eau, à chacune la sienne,
Est à l'Yonne et c'est grand-peine
D'ouïr : "À Paris court la Seine",

 

C'est grand-peine et grand désarroi.

- Mais si le Rhône en grand arroi,
Le monarque, le fleuve-roi,

Répudiait sa mie, la Saône
Et s'unissait avec l'Yonne ?
- La belle porterait couronne.
- Et la Saône ? - Changeant de cours,
Elle s'enfuirait à la cour
De la Seine : "Seine, au secours !"
Brisons là, ma Parisienne
Car je sens, ô ma riveraine,
Ton cœur troublé, ton âme en peine.

 

Bon. Oublie. Oublie tout de cette affaire.
Comme a dit autrefois l'Apollinaire,
Passent siècles, années, mois et semaines,
"Sous le pont Mirabeau coule la Seine..." ».

 

(Pourtant c'est égal : Seine fanfaronne,
Honte à toi, honte et hourra pour l'Yonne !)




#302148 Les braves gens

Posté par LeLion - 06 juin 2015 - 09:06

C’est le printemps. Attaquons
La remise à neuf du gîte.
Madame et Monsieur s’agitent :
Scènes d’une niche à cons.

La maisonnée qu’on arrange,
La tapisserie qu’on change,
La technique fait le geste.
Bricoleurs, je vous déteste !

C’est l’été. À son balcon,
Madame languit, rêveuse.
Monsieur passe la tondeuse :
Scènes d’une niche à cons.

Sur la pelouse une table,
L’apéro interminable,
La barbaque qui empeste.
Barbecues, je vous déteste.

C’est l’automne. Lit, cocon
Douillet où Madame glisse.
Dans l’allée, Monsieur ratisse :
Scènes d’une niche à cons.

Tourbillon des feuilles mortes,
Ce sale vent qui emporte
Tout dans son souffle et le reste.
Jours de pluie, je vous déteste.

C’est l’hiver. Tombez, flocons.
Madame épie par l’imposte.
Monsieur dort devant le poste :
Scènes d’une niche à cons.

Guirlandes multicolores,
Sapin et tout le folklore.
Sonnez, carillons célestes...
Noëls blancs, je vous déteste.

À Paris, Sète, Mâcon,
Partout des braves gens vivent,
Cerveaux plats et cœurs d’endive,
Dans leur triste niche à cons.