Avec notre essence dans le dos,
Et l’électricité qui carbure à l’eau,
Puis nos plastiques du sublime,
Dans nos poubelles qui s’alignent.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Avec nos dents à moitiés éphémères,
Et nos cerveaux tissés de toile d’hémisphère,
Puis nos médocs qui sauvent nos cancers,
Dans nos hôpitaux d’où se transfuse la colère.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Avec leurs cœurs dans le pantalon,
Et leurs drapeaux qui font des nations,
Puis leurs armes qui se montent en chaine,
Dans leurs usines à vielle rengaine.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Avec nos couleurs qui s’imaginent,
Et toutes ses erreurs d’origines,
Puis les différences qui nous enterrent,
Dans des beaux discours communautaires.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Avec leurs âmes qui flottent dans les temples,
Et leurs Dieu souvenirs qui les hantent ;
Puis leurs prières projettent sa violence,
Dans le ciel appelant une évidence.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Avec nos écrans qui brûlent nos yeux,
Et nos claviers pour se taper quelques aveux ;
Puis les mots qui partent en villégiature,
Dans ces rayons de la culture.
C’est moderne mon pote… C’est moderne.
Moi je préfère trinquer un verre,
Avec mon pote d’une amitié sincère,
Et cavaler dans le vent,
Pour aboyer aux goélands.