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Isalou

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Publications sur Toute La Poésie

Le Vol de la lumière

21 octobre 2022 - 12:45

Lucifer triompha de l’espérance humaine

Quand des herbes versèrent des larmes de sang

Sur les plages normandes foulées par la haine

Sous les yeux effarés de soldats impuissants.

 

Dans les ténèbres de ce théâtre de guerre

Se tût l’aquilon lors des tirs d’artillerie

N’étouffant plus les sanglots funèbres de pères

En larmes devant un vieux cliché de famille.

 

Sur l’estran apprécié des sables mouvants

S’en vint sans trop de hâte la Grande Faucheuse

Satisfaire les derniers vœux d’adolescents

Pressés de finir leur destinée douloureuse.

 

L’océan ne souffrant leur profonde détresse

Se troubla sous le coup de colère de Neptune

Ayant cédé à l’envie de noyer sa tristesse

Dans une forte houle écumant d’amertume.

 

Les dunes fumant la poudre de gros canons

Nourrirent sans trêve la rancœur des nuages

Formant un clair-obscur dès lors que l’horizon

Se noya dans les remous laiteux de naufrages.

 

C’est lors d’une telle pluie de mélancolie

Baignant le visage déjà sanguinolent

De défenseurs fauchés au printemps de leur vie

Que le firmament épancha ses sentiments.

La Folle Passion d'un peintre

15 mai 2020 - 02:10

D’un canevas gondolant de mélancolie

Filtre la lumière ténébreuse d'une âme

Sur un chevalet de peintre bientôt détruit

Par la voracité d’impétueuses flammes.

 

 

C’est quand un artiste émaille une toile noircie

Pour exorciser ses souvenances maussades

Qu’il est la proie facile d’un mauvais génie

Exacerbant la frénésie de ses foucades.

 

Il arrive aussi que les doigts du géant puisent

L’encre de ses larmes de joie et de douleur

Sans que la tiédeur de ce lavis ne nuise

À la beauté des camaïeux de ses humeurs.

 

Le lacis des arabesques de son esprit

Ondule à l’image de son imaginaire

Sous la strate épaisse d’un somptueux vernis

Immortalisant son intriguant univers.

 

Il bascule dans une autre dimension

Quand sa main fébrile se met à trembloter

Sous le poids d’une trop vive émotion

Que ses vieux démons s’amusent à aiguiser.

 

Son chef d’œuvre d’habilité est menacé

Par le danger croissant de voler en éclats

Aussitôt que ces diablotins effrontés

L’affublent d’une pâte rose magenta.

 

Il est le jouet d’une hallucination

Lui dictant de se tenir au garde-à-vous

Dans une cacophonie de percussions

Si intense qu’il est bientôt sur les genoux.

 

Puisse celui-ci démonter le stratagème

De ces petits monstres jaloux de son sourire

Agrémentant si bien son allure bohème

Qu’une palette de pastels pourrait fleurir.

 

Puisse-t-il encore noyer son vague à l’âme

Dans les aquarelles égayant le croquis

D’un de ces jolis paysages de Paname

Ô combien charmants le jour et magiques la nuit !

 

Son tableau déborde désormais d’allégresse

Sous son alcôve parisienne aux beaux jours

Illuminant encore la délicatesse

De ses formes ciselées et de leurs contours.

Secrets de famille

12 mai 2020 - 08:28

Certains objets sont le vestige d’un secret

Quand ils sommeillent dans l’étoffe décatie

D’un délicieux petit chiffon désuet

Exhalant un grisant parfum de nostalgie.

 

Sous le ruban à rosette d’un vieux mouchoir

Semble leur âme prisonnière du passé

Derrière la porte grinçante d’un placard

Affichant une plaque Ne pas déranger.

 

C’est parfois sous le baldaquin d’une araignée

Que l’orfèvrerie de cette poche en dentelle

Cliquète fébrilement dans l’obscurité

De la mansarde exquise d’un ancien castel.

 

Dans cette demeure où craquellent les châssis

Dès qu’un esprit se sent un peu trop solitaire

Se lovent des joyaux au sein d’un cagibi

Hanté par leur nostalgique propriétaire.

 

Leur écrin soyeux fleurant bon la violette

Parfume un parchemin offrant des mots d’amour

À une princesse qui aimait en cachette

La poésie exaltée de son troubadour.

 

Au rythme du balancier d’un grand carillon

Remuant la poussière de leurs souvenirs

Volent des feuilles jaunies de partition

Pour célébrer le jubilé de leur empire.

 

Les amants vibrent bientôt au son d’un vinyle

Sur une valse viennoise de leurs vingt ans

D’un pas bellement juvénile et malhabile

Semblant trahir la pudeur de leurs sentiments.

 

Ils retrouvent brusquement leur fougue d’antan

Au vibrato d’une pièce de jukebox

Improvisant l’air sensuel du french cancan

Sous une lune de solstice ou d’équinoxe.

 

Leur château demeure une geôle de secrets

Camouflant maints de leurs présents en pierreries

Sous des jonchées de lierre formant désormais

L’écrin discret de vieux bijoux de fantaisie.

Amour passion

10 mai 2020 - 04:03

-Rose & Jack-

 

Deux cavaliers rivalisent sur l’échiquier

Des sentiments autour d’une dame tremblant

Que l’un d’eux ne cède à ses instincts meurtriers

Au profit d’un impitoyable châtiment.

 

À la veille d’un mariage de raison

Nourrissant certains esprits de pensées funestes

S’invite hélas l’orchestre du qu’en-dira-t-on

À une comédie-ballet de faits et gestes.

 

C'est dans le cocon maudit d'un bateau anglais

Que Rose et Jack s'enivrent d'amour interdit

Au grand dam d’un beau ténébreux dont le valet

Désespère qu’ils soient pris en flagrant délit.

 

Amour lorsque la chair frissonne et s'abandonne !

Amour quand l’âme frémit et puis se confie !

Amour dont le cœur résonne tant il se donne !

Amour par lequel l’esprit est si ébloui !

 

De seyantes robes d’organdi vaporeuses

Cabotent bientôt sur leur fond soyeux ivoire

Au rythme des chorégraphies voluptueuses

Nées dans la fièvre du bal un dimanche soir.

 

La fête bat son plein quand son roi et sa reine

Invitent les plaisirs de la frivolité

À bord du Titanic ne berçant plus la scène

Que pour ressusciter des bribes du passé.

 

Constamment le théâtre de leur tragédie

Se rappelle au bon souvenir de l’océan

Renvoyant l’écho d’une tendre mélodie

Sur laquelle s’aiment encore les amants.

 

L’on y perçoit aussi le pouls d’un diamant

Imitant le léger tic-tac des amoureux

En l’honneur du concerto de leurs sentiments

Dans une symphonie de camaïeux de bleus.

L'Odyssée de l'espoir

01 mai 2020 - 12:22

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